SAMEDI 4 Juin 2005,

  Animation : Régis MOULU.

Thème : Jacques Tati, une nouvelle prise pour quoi ?

Jacques Tati a tourné une partie de "Mon Oncle" dans le vieux Saint-Maur. En 2005, son regard poétique ressemblerait à quoi ? Qu'est-il venu refaire, habillé en statue ?
(sa statue est visible Place de l'Eglise, dans le Vieux St-Maur - Mais faîtes attention, il n'est pas seul...)

 

 

 

 

Ci-après quelques textes produits durant la séance, notamment (dans l'ordre):

-"Grammaire Tati" de Régis MOULU

- "Hors caméra" d'Angeline LAUNAY

-"Qu'est-ce qu'il a dit, qu'est-ce qu'il a dit" de Françoise MORILLON

- "Les tribulations de Hulot en ville" de Janine NOWAK

- "Pand-hulot, l'escargot de Bourgogne" de Laure DECHéZELLE

- "Une rencontre fort improbable… de Jacques Tati et de Kévin du 9-3" de Bénédicte MOLLIER


"Grammaire Tati" de Régis MOULU, auteur animateur

Jacques Tati se penche sous les ans,
que reste-t-il d'une société,
prend-on encore le temps de parler à son neveu,
naîtra-t-il,
qu'y a-t-il de plus insouciant qu'un chien-courge ?

Grammaire Tati,
notre soin.

Tati reste flexible,
l'enfance lui parle au creux de son oreille de bronze,
et le chien se fait une fête
d'être face
à une flaque
de pâquerettes.

Et si l'on se disait, comme ça, pour rien,
juste histoire de jouer toute sa vie pour de faux,
comme ça, pour soi, pour eux,
et si l'on se disait que le joie tenait dans son parapluie à déployer
sur le monde l'antenne du poète,
un capteur de sons,
mixeur de temps
et peut-être même démanteleur de distances,
la prise totale quoi,
la dissolution complète,
la joie du cinéma.

Et si d'un chapeau
crèche à cheveux,
et si d'un imperméable
cloche à secrets,
l'esprit de Tati nous couvrait !

Je lève alors son coude,
un angle d'approche,
comme un ange clignerait de son aile,
être complice bien sûr,
ouvert, évidemment
et étourdi, ça c'est certain
comme on peut l'être à chaque fois que les rues nous incisent
de toute leur géométrie percée.
Le chien a des oreilles en peau d'edam.

Tati, la grammaire
Tati, c'est un jeu de l'oie
qui finit au vieux St-Maur
par faire le numéro
d'un Tati statufié,

Sur la place des hommages
son angle de bras est ouvert comme un guillemet,
le neveu capté dans les oreilles,
Tati est là,
à présent rivé sur une plaque,
offert sur un plateau,
Tati est stoppé par son chapeau,
Tati ici rêve d'être tire-bouchonné,
il vit pour d'autres rives,
fait de la résistance,
on le devine homme-fût, homme-bobine,
dérouleur de films,
démouleur de mimes,
"décibels façonneur"
aux bandes sons canons où c'est
marcher pour tricoter,
rire pour mettre l'alarme,
klaxonner pour défaillir
et parler pour se taire,
qui cuit un steak déclenche une cascade !
qui coupe une branche nous sectionne le bras !

Tati contre l'étroitesse des lignes,
contre les séries en série,
contre les boulevards de rien
ou les copies d'un nulle part,

Tati contre le décor qui astreint,
qui éloigne,
qui déshumanise,
qui dépoétise,

Tati le détail
Tati l'errance,
Tati chapardeur de plaisirs,
distributeur d'insolite
qui forme ce qu'il vient de parcourir,
qui réécrit le patrimoine…

Tati mise sur Gérard,
Gérard joue avec le chien,
Tatischeff a du chien !

Tati au marché,
Tati déambule,
se penche sur tout,
surtout la tête,
Tati interrogateur,
Tati réalisateur réalisant que…
la vie est dans le chien,
teckel malin tel qu'il est,
on est toujours tel qu'on mérite d'être,
tel oncle, tel neveu,
tel neveu, tel teckel,
telle est la leçon à désapprendre comme elle est,

Hommage à Tati !

oui, hommaginons,
décalcifions,
déclassifions,
démarchons et long-en-largissons,

instruisons,
investissons,
interstiçons,
précipissons et défaillons,

redéfaillons
et reredéfaillons,
déglaçageons,
déglaçons et dégageons-nous les orteils,

désoreillifions par là même,
décéruminions,
déconduitons,
dénasons et décorneillons,

empaupiérisons-nous
tout en nous bouche-à-bouchant,
désterrons,
déstressons et déclinons les fausses invitations,

rayonnons,
extraplosons,
déconvenons,
désemboutissons, et décontenaçons tout ce que nous pavons,

décornons, décornons,
ou alors initiativons,
intronisons,
informidablons et même, allons-y, diformidablons !



"Hors caméra" d'Angeline LAUNAY

Personnages :
Jacques Tati
Un garçon
Dorothy

Tati - Jeune homme, enfin… je voulais dire… cher enfant… voilà, je voulais vous demander quelque chose… une chose qui a un rapport avec un objet qui m'est assez cher… Il n'est bien sûr pas question d'argent… il est question de cet objet personnel, ma pipe ! Il se trouve que je l'ai perdue, ou plus exactement… enfin, je ne veux pas dire qu'elle m'ait été " volée ", non, le mot n'est qu'en partie exact. Elle m'a été " enlevée ", oui, c'est ça, je dirais… ce fut un " rapt " mais peu banal, quoiqu'un rapt ne soit pas à vrai dire un acte coutumier. Ainsi, ma pipe est tombée de ma poche et, tandis que je me baissais pour la ramasser, un chien - enfin, une espèce de bolide - s'est rué dessus et a disparu au bout de la rue ! Je me suis retrouvé " interdit " en même temps que " désemparé "… Bref, l'auriez-vous vue ? - enfin, ma pipe, et par la même occasion, le chien, puisque maintenant l'une ne va pas sans l'autre… C'est pourquoi je me vois dans l'obligation de vous interroger, mon jeune ami…
Garçon - Monsieur, vous tombez bien, c'est mon chien ! Il est parti par là. Je vais l'appeler… Il a peut-être pris votre pipe pour un os !
Tati - Ma pipe, un os !
Garçon - Euh, une espèce d'os, avec un bout qui manque… Ha ha, ce serait comme si elle avait été rongée d'un côté…
Tati - Rongée d'un côté, ma pipe !
Garçon - Ne vous faites pas de bile, Monsieur… ?
Tati - Je m'appelle Tati, Jacques Tati.
Garçon - Ne vous faites pas de bile, Monsieur Tati-Jacques-Tati.
Tati - Non, Jacques Tati.
Garçon - Ah bon… Ben mon chien, il s'appelle " Reviens " et votre pipe, il va vous la ramener… à moins qu'il ne soit allé l'enterrer dans un trou.
Tati - C'est une éventualité qui n'est guère souhaitable… Humm… Fâcheux…

A cet instant, s'arrête une voiture à leur hauteur. Une jeune femme est au volant.

Doro - (avec un léger accent anglais) Pardon, Monsieur, pourriez-vous m'indiquer la route pour La Varenne ?
Tati - Mais certainement, mademoiselle… mademoiselle ?
Doro - Dorothy, Dorothy Seymour.
Tati - Très honoré, mademoiselle Dorothy. Vous permettez que je vous appelle Dorothy…
Doro - Vous pouvez même m'appeler " Doro ". Et vous, vous êtes…
Tati - Tati, Jacques Tati.
Doro - Oh, Tati, c'est original comme petit nom.
Tati - Euh… Oui… Doro, c'est charmant…
Doro - Vous trouvez ?
Tati - Non seulement mais encore…
Doro - Merci. Je me suis perdue. J'ai roulé au bord du fleuve…
Tati - De la rivière…
Doro - Ah oui, la rivière ! C'est si joli. J'ai suivi l'eau, j'ai tourné et je suis tombée ici.
Garçon - Comme la pipe !
Doro - Comment ?
Tati - Il parle de l'objet que je me suis fait " rapter ".
Doro - " Rapter " ?
Tati - Ne faites pas attention, mademoiselle Doro, c'est le chien qui… mais il reviendra peut-être…
Garçon - Sûrement puisqu'il s'appelle " Reviens " !
Doro - " Reviens "… Quel drôle de nom !
Garçon - Il vaut mieux pas qu'il s'appelle " Disparu ", surtout avec la pipe !
Doro - Je ne comprends rien à vos histoires et je suis toujours aussi perdue ! Tati - De fait… Vous disiez… La Varenne, c'est un peu loin, à l'autre bout de la presqu'île.
Doro - Pourquoi pas une " île déserte " tant que vous y êtes !
Tati - Déserte, non, mais île… presque…
Doro - Et que faites-vous dans cette presqu'île ?
Tati - Oh, je suis ici pour tourner un film au Vieux Saint-Maur.
Doro - Puis-je savoir qui est le vieux saint Maur ?
Garçon - Eh ben il est vieux, il est saint et il est mort !
Tati - Ca se défend comme définition.
Doro - Vous tournez un film ! Vous faites un métier passionnant !
Tati - Passionnant, oui, mais je ne suis pas sûr que ce soit un métier… Vous ne seriez pas actrice par hasard ?
Doro - Ai-je l'air d'une actrice ?
Tati - Non seulement l'air mais également " l'élégance, la prestance, l'assurance… "
Doro - Alors, il y a une petite place pour moi dans votre film, monsieur Tati ?
Tati - Justement, je cherche quelqu'un qui puisse apporter une note charmante et dynamique dans mon histoire… une jeune femme exactement comme vous !
Doro - Je suis flattée, monsieur Tati, mais je ne suis pas sûre de correspondre au personnage que vous recherchez…
Tati - Ne vous en faites pas… Soyez juste vous-même et ce sera parfait !
Doro - Si je m'attendais à ça… Je suivais la… rivière, je suis arrivée - comment avez-vous dit - au vieux Saint-Maur, et j'ai la proposition pour un film… Au fait, de quoi parle votre film, monsieur Tati ?
Tati - De l'atmosphère dans laquelle vivent les gens du quartier…
Doro - C'est un curieux sujet…
Tati - Oui, un sujet qui peut rendre curieux… Toutes ces rues, ces maisons, ces arbres… et les habitants qui rentrent et qui sortent, qui passent, se parlent…
Doro - Ou roulent sans savoir où ils vont…
Tati - Par exemple… Savons-nous où nous allons ou ce que nous voulons vraiment…
Doro - Vous savez ce que vous voulez, monsieur Tati ?
Tati - Oh, je vous en prie, vous pouvez m'appeler Jacques.
Doro - Ah non, je ne peux appeler tout de suite par son prénom un imprésario rencontré par hasard !
Tati - Mais je ne suis pas imprésario !
Doro - Ah ? Je croyais que ceux qui font des films sont des imprésarios…
Tati - Vous pouvez dire " cinéaste " mais je préfèrerais que vous disiez " Jacques ".
Doro - Je préfère " Tati ", c'est si mignon…
Tati - Merci mademoiselle Doro, c'est aimable.
Doro - Je vous en prie… Et le titre de votre film, c'est ?
Tati - Je ne l'ai pas encore trouvé mais ce serait un titre qui puisse avoir un rapport avec la ville, les gens ou l'époque à laquelle nous vivons…
Doro - Quelque chose comme… " Playtime " ?...
Tati - Je n'aurais pas trouvé mieux ! C'est heureux que je vous aie rencontré, mademoiselle Doro, vous me donnez une idée formidable !
Doro - " Formidable "… le film ou l'idée ?
Tati - L'idée, bien sûr ! Le film, il se fait tout seul une fois l'idée lancée.
Doro - Oh, vous m'engagez pour jouer ou pour lancer les idées, monsieur Tati ?
Tati - Les deux bien entendu !
Garçon - Et moi, je fais quoi dans tout ça ?
Tati - Vous, jeune homme, vous ne voudriez pas tenir le rôle de mon neveu, par hasard ?
Garçon - Alors là, tout ce qui est " par hasard ", je prends ! Je suis le roi du hasard ! Sauf que mon chien, lui, s'il revient, c'est pas par hasard... Tenez, le voilà ! Et qu'est-ce qu'il rapporte ? - Reviens, viens ici ! Veux-tu rendre sa pipe à monsieur Tati ! Si tu la lui redonnes, il y aura peut-être un rôle pour toi dans " Playtime " !

 

 

"Qu'est-ce qu'il a dit, qu'est-ce qu'il a dit" de Françoise MORILLON

Mais il n'a rien dit ou plutôt il ne dit rien ; il n'a pas besoin de dire.

Si tu permets que je te tutoies, cher Monsieur Tatischeff…. ou plus simplement Grand Jacques. Je suis toute petite devant toi, ta longue stature en arc de cercle presque parfait n'en finit pas, heureusement que ton petit chapeau de feutre à arrêter ta croissance, sinon tu aurais continuer de pousser comme la tige d'une mauvaise herbe.

Tu ne dis rien, pourtant ton neveu semble être à ton écoute, il boit tes paroles ou tes pensées mais il est surtout sous le charme de ce grand roseau malicieux qui le protége.

Je comprends que tu te sois posé là avec Gérard ; quel bel endroit pour un Grand, le Général De Gaulle s'y serait bien trouvé sur cette Place de la Pelouse à Saint-Maur : il aurait pu lancer à tue-tête le "je vous ai compris " aux Français en 1955 en dépliant avec grande facilité ses grands abattis !

Au fait, tu me permets le tutoiement ? tant pis, j'ai déjà écrit une bonne dizaine de lignes qui emploient " tu ". Alors, je continue, c'est plus sympa, Jacques, non ?

J'ai voulu entreprendre un dialogue avec toi mais je m'aperçois comme on dit que c'est un dialogue de sourds, je suis la seule à dialoguer, dialoguer veut dire deux pourtant ! Ah tu suis ? ben tant mieux et ton neveu avec son petit nez à la retroussette il est mignon avec sa petite casquette de pensionnaire de la gentry anglaise ; il boit tes paroles pourtant non ? que dit-il ? mais elles sont muettes ces statues et pourtant quand je vous observe je vois vos lèvres bouger et les phrases s'envolent s'enroulent en se perdant dans l'air au milieu du beau ciel bleu qui nous recouvre ce matin.

Et c'est le petit chien qui est votre script-dog, il garde ta pipe entre ses dents, Jacques, toi, ton neveu Gérard Arpel et ton teckel vous êtes là pour qu'on parle de vous : la place est bonne, hein petits malins et c'est nous qui planchons cet après-midi.

Il parait que tu as tourné un film ici en 1958 et que presque toute la planète en a parlé : prix spécial du prix au Festival de Cannes, Grand prix technique de la CSTCF à Cannes, prix Méliès de critique cinématographique en 1958.

Il paraît aussi que ton beau-frère t'a trouvé du boulot dans son usine Plastac, mais tu n'es pas fait pour travailler, célibataire endurci ; tu est fait pour penser, durer, quand je te regarde tu me fais penser à une sorte de pape à la Tati, une énigme apparue en 1958 et qui reste toujours une énigme. Tes pieds sont bien accrochés à la pelouse du Vieux Saint-Maur, il y a intérêt, vu ta hauteur et ta ligne comme j'ai dit plus haut tu aurais pu t'envoler comme ces cerfs-volants longilignes entraînant ton neveu et ton teckel : oui à propos du chien assis sur son train arrière je n'en ai pas beaucoup parlé, est-il ton ombre, ton gardien, ton cerveau ? il garde ta pipe en permanence, il la serre fort dans ses crocs - il paraît que l'on te l'a volée plusieurs fois cette fameuse pipe ? Et pourquoi n'as-tu pas préféré un grand chien, il aurait pu te rendre plus de services en étant presque à ta hauteur, ah ? tu préfères un petit, ça fait un pendant avec toi un peu déjanté physiquement et ils vivent plus longtemps les petits chiens et c'est plus facile à caser lorsqu'on travaille.

Donc tu as travaillé dans l'usine de ton oncle mais quelle idée, c'est trop moderne pour toi, tu es trop en décalage, c'est pas pour toi les gadgets, la vie moderne, l'argent, tu es trop bien là, admiré de tous, tranquille, protégé par l'église St-Nicolas, tu es un poète, tu dois le rester, nous t'admirons, chapeau et merci Monsieur TATI.

 

"Les tribultaions de Hulot en ville" de Janine NOWAK

I - Vendredi 2 Décembre 2000 à 16 H

Gérard, le P'tit N'veu : Tonton, Tonton, tu es là ?
M. Hulot, l'Oncle : Mais oui, Gérard, mais oui.
Gérard : J'ai peur. Pourquoi il fait tout noir ?
M. Hulot : T'inquiète pas, p'tit bonhomme ; c'est parce que nous sommes sous une bâche.
Gérard : Ben pourquoi elle nous a mis une vache sur la tête, Madame Mélanie ?
M. Hulot (riant) : Mais non, pas une vache avec des cornes, mais une bâche avec un B comme bonjour. C'est une sorte de grande couverture… Mais, c'est vrai, tu dormais et tu n'as pas réalisé ce qui se passait, Nous ne sommes plus chez Mme Quentin, mais dehors, sur un coin de gazon où on nous a transportés. Et j'ai l'impression qu'il va se passer quelque chose… Ecoute ce brouhaha de conversations autour de nous.

Une voix d'homme s'élève : " … et nous avons le grand plaisir d'inaugurer, érigée sur la Place de la Pelouse qui vient d'être spécialement aménagée à cet effet, l'œuvre de Mme Mélanie Quentin. Découvrons là … Si quelqu'un veut bien m'aider à ôter ce voile rebelle ". Applaudissements, vivas, bravos, bravos, bravos …
L'homme reprend (c'est le Maire de la commune) : " c'est ici même, au cœur du Vieux Saint-Maur, je le rappelle, que Jacques Tati a tourné en 1956, les extérieurs de son film intitulé " Mon Oncle ". Il avait été particulièrement séduit par ce quartier et trouvait que la patine du temps donnait une âme à toutes ces charmantes et modestes demeures. Tati n'avait pas hésité à recruter sur place, pour la figuration, adultes et enfants. En outre, fidèle à son habitude, il avait inclus à son film, scènes de marché, jeux d'enfants, groupes de bavards, tranches de vie de ce coin de banlieue si simple mais si vivant.
Nous remercions Mélanie Quentin qui, grâce à son talent, a su créer cette splendide sculpture évocatrice de " Mon Oncle ". Nous voyons M. Hulot, avec son éternel parapluie et sa pipe vissée à la bouche ; il est vêtu, comme à l'accoutumée, d'un pantalon et d'un imperméable trop courts ; il se penche sur son neveu, lui tient une main et parait l'écouter attentivement. A présent mes amis, je vous propose de m'accompagner sous le chapiteau dressé un peu plus loin, afin de partager le verre de l'amitié ".
Derniers applaudissements, vivas, bravos, bravos, bravos …
Tout le monde s'éloigne pour boire le vin chaud promis. Les voix deviennent des murmures. Le silence s'installe.

Gérard : Ouh ! J'ai le tournis. Quand ils ont enlevé la bâche, comme je regardais en l'air, ça m'a fait euh … comme un vertige à l'envers. Tu vois ce que je veux dire ?
M. Hulot : Oui, je comprends ; c'est parce qu'ils ont arraché la toile assez brutalement. Tu aurais imaginé cela, gamin ? Pas loin de cinquante ans plus tard, on nous honore encore … Ben vrai (dit-il, les deux mains sur les hanches).
Gérard : Attention, mon Oncle. Tu vas attraper la grosse tête !!!
M. Hulot : Alors là, pas de danger. Tu me connais. Tu m'imagines, moi, fier et arrogant, gonflé de vanité ? Voilà qui surprendrait bien mon entourage et qui serait en totale contradiction avec ma folie douce. Tu sais, mon Gérard, je suis plus lucide qu'il ne parait : évidemment, j'ai toujours donné l'impression de vivre sur une autre planète, tant ma façon d'être était tellement non conventionnelle. Il est très difficile d'offrir une belle image de soi-même quand on est comme moi, empêtré dans sa maladresse et qu'au lieu de jolis mots, ce ne sont que des miettes de phrases qui te tombent de la bouche. Jacques Tati a été un peu sévère avec moi quand il m'a créé. Certes, je compose un personnage attachant, sympathique, très émouvant et drolatique, mais si singulier avec ses manies et ses bizarreries. C'est parfois un peu lourd à porter.
Gérard : Dis, mon Oncle, on part se promener ?
M. Hulot : Attends un peu, mon garçon. Laissons les familiers du quartier s'habituer à notre présence. D'ici peu de temps, ils passeront devant notre socle sans même s'apercevoir si nous n'y sommes plus pour cause de vagabondage. Patience, patience …

II - Samedi 4 JUIN 2005.

Gérard : On s'est bien amusé, hein mon Oncle ?
M. Hulot : Pas mal.
Gérard : Regarde le chien, comme il est content ! C'est bien que Mme Mélanie nous l'ait donné. Et puis lui, au moins, il ne lâche pas ta pipe !
M. Hulot : Ma pipe ! Ah, parlons-en de ma pipe ! Voilà un sujet qui me fâche ! Dieu sait si je ne suis pas conformiste, mais je trouvais en effet insupportable qu'elle me soit systématiquement volée. Cela s'est produit au moins douze fois, et puis bleump, niab, clomb, gnoup, bloung, moumpf, pfoumpf, tneupf …
Gérard : Oh mon Oncle, mon Oncle, arrête !!! Tu es encore en train de mâchouiller tes mots. Dès que tu t'excites, on ne te comprends plus ; même-moi, alors c'est dire ! Mais tu as raison, les gens sont vilains. Regarde la dame qu'on a rencontrée l'autre jour, tu sais, heum … comment elle s'appelle déjà ?
M. Hulot : La lanceuse de globos, tu veux dire ?
Gérard : Oui, c'est cela : hé bien, elle ne les a jamais retrouvés, ses fameux gloooo … trucs !
M. Hulot : Hé oui, que veux-tu : autre époque, autres mœurs.
Gérard : Tonton ! On ira encore tirer les sonnettes ?
M. Hulot (avec tristesse) : Ah, les sonnettes ! Si tu savais le mal que je me donne pour te trouver de bonnes vieilles sonnettes ! A présent, on ne rencontre plus que des interphones, digicodes et autres curiosités du genre, inutilisables pour nous.
Gérard : Moi, ce que je regrette, c'est la vieille carriole tirée par le cheval ; j'aimais bien quand on y montait pour rentrer le soir.
M. Hulot : Hé oui, les seuls chevaux que nous voyons à présent, sont ceux du cercle hippique. Ce n'est plus pour nous non plus.
Gérard (se parlant à lui-même) : Il devient drôlement grognon, mon Oncle en vieillissant. Je n'ai pas de chance aujourd'hui, avec les sujets que j'aborde. Il faut vite que je trouve une idée pour lui rendre sa bonne humeur.
(Puis tout haut et avec malice) : Oh, mon Oncle, que dis-tu de ça : le magasin là, à l'angle de la rue, hé bien, quarante-neuf ans après, c'est toujours une librairie ! Tu ne trouves pas cela formidable ? Et un peu plus loin, le bistrot où tu étais client existe toujours ! Oh, bien sûr, les noms ont changé ainsi que la décoration, mais ce sont encore les mêmes commerces. Ce n'est pas miraculeux, ça ?
M. Hulot (qui n'est pas dupe) : Tu as raison, gamin, parlons plutôt de choses réjouissantes. Il faut reconnaître qu'on nous a fait un beau cadeau en nous installant ici. Nous nous retrouvons dans ce quartier délicieux où le temps semble s'être arrêté. Evidemment, si on examine de très près ce qui nous entoure, rien n'est plus vraiment pareil. Mais je dois l'admettre, les transformations apportées ont embelli le site sans trop le modifier et surtout sans dénaturer le charme désuet de cet univers presque villageois.
Je sais, j'ai l'air comme cela anachronique et ennemi de toutes nouveautés. Que veux-tu, moi je suis une âme simple, qui se contente de peu et bien sûr, toutes ces machines modernes et avant-gardistes me terrorisent. Mais je ne suis pas borné et je peux comprendre que les ménagères (qu'elles soient de plus ou de moins de cinquante ans !) se réjouissent d'utiliser des instruments qui leur facilitent la vie.
Pour ma part, je suis sans souci majeur et mon seul but, est de réaliser ma vie poétiquement, à l'abri des tumultes existentiels. Alors, c'est inévitable, je suis dérangeant, parais excentrique. Je ne possède pas l'art de la parole, ne sais pas construire de belles phrases percutantes ; mes capacités oratoires sont nulles ; quant à mon élocution confuse et trébuchante, elle provoque de la gêne et divers remous. Involontairement, je multiplie les gaffes, empêtré que je suis dans ma loufoquerie. Je suis incapable de m'intégrer socialement et professionnellement. Et mon goût immodéré pour la liberté nourrit le malaise que je créé. Il n'y a chez moi, pourtant, aucune volonté de provocation et néanmoins je surprends, choque et même dérange. Je me souviens, comme si c'était hier, de tous les qualificatifs qui m'ont été attribués lors de la sortie du film. Veux-tu un échantillonnage ? éparpillé… ahuri… insouciant…fantasque… dégingandé… grand Duduche gesticulant… immature… emberlificoté… Pierrot lunaire en gabardine… turbulent - voire incontrôlable -… enfant perdu dans la jungle des villes… primesautier… que sais-je encore …

Gérard : Tu as tort, mon Oncle, de te juger aussi sévèrement. Moi aussi je les ai lus, les articles de l'époque et je me souviens des louanges qui t'étaient adressées. C'était très flatteur, tu sais : émouvant… un tourbillon joyeux… tendre… en état de grâce auprès du public… d'une grande fraîcheur… comment de ses faiblesses il a su faire des qualités… splendide dans le désastre… un je ne sais quoi de rêveur et de doux… on subit son charme… un peu naïf, beaucoup poète… un amuseur qu'on adore … qui fait la part belle au mystère et au rêve … un ovni magnifique … un funambule attendrissant.
Tu as su apporter du bonheur aux gens et cela n'a pas de prix. Et je peux ajouter qu'auprès de mes copains, quand tu venais me chercher à la sortie de l'école, tu avais drôlement la cote !

M. Hulot : Tu crois ?
Gérard : Beuh, oui ! Tu sais bien que tu as toujours été mon idole et que je ne t'ai jamais, jamais, jamais menti. Si je te le dis, c'est que c'est vrai !
M. Hulot (illuminé) : Tu as raison mon petit Gérard. Continuons allégrement nos facéties, nos jeux de piste de rues en rues. Oublions l'ordre établi, la discipline, les lignes droites et surtout les noirceurs du monde. Vive la fantaisie !
Regarde, la nuit est venue. Une de ces belles nuits d'été où l'on se croit relié aux étoiles. Comme on se sent bien et léger sous ce plafond peint de signes astrologiques ! Vois-tu, j'ai compris quelque chose d'important : toutes les époques sont belles … une fois qu'elles sont passées… C'est un moment d'émotion très doux ; cela s'appelle la nostalgie. Mais il faut surtout éviter les regrets.
J'ai vu il y a quelques temps l'affiche d'un film. Le titre était splendide : " Se souvenir des belles choses ". Retiens bien ceci, Gérard : c'est exactement ce qu'il faut faire dans la vie : se souvenir uniquement des belles choses et rejeter celles qui sont trop sombres. Et je forme un vœu : puisque nous sommes, à nous deux, le symbole ressuscité d'un mythe, puisque nous savons faire surgir un climat onirique, puisse notre immortalité apporter un peu de chaleur aux gens de ce quartier en faisant se juxtaposer réel et imaginaire et en leur offrant ainsi de partager, pour toujours, notre joie de vivre.

 

"Pand-hulot, l'escragot de Bourgogne" de Laure DECHéZELLE

Le sénateur MAUJEAN qui arborait de grandes moustaches et qui était propriétaire du domaine de l'abbaye du vieux SAINT-MAUR, venait de déjeuner avec le neveu du cinéaste TATI, le baron TAYLOR.
Tout au long du déjeuner, ils devisèrent sur le boom économique de l'informatique sans oublier pour autant, d'évoquer le charme prégnant et encore vivant des bords de la marne à SAINT-MAUR.
Le déjeuner terminé, le baron TAYLOR s'en retourna dans ses bureaux de paris situés place Saint-Georges où régnait une circulation organisée de la hiérarchie imposée et voir fléchée.
Il fuma un cigare sur le balcon de son bureau qui donnait sur les toits de paris, en songeant, nostalgique à son oncle TATI qui aimait tant la beauté de l'innocence.

Soudain, le baron TAYLOR regarda avec attention et stupéfaction un escargot de bourgogne qui venait d'atterrir sur un dossier. Le gastéropode laissa une traînée scintillante sur les dossiers brûlants à l'ordre du jour.

Le baron TAYLOR devait tenir dans les cinq minutes qui suivaient un conseil d'administration avec les plus hautes instances de sa société.
Brusquement, le téléphone sonna, le baron décrocha et se retrouva avec l'escargot sur la pointe de son index.
Il répondit d'une façon laconique au président sur les projets d'administration.

Melle Mars sa secrétaire vint le chercher en grande hâte et lui recommanda instamment de se rendre à la réunion car il était l'homme de l'autorité. Le baron TAYLOR, se précipita alors, dans la salle où il retrouva toute l'assemblée ainsi que Monsieur ARPEL qui était raide comme la justice avec l'œil grinçant d'impatience.
La séance du jour fut totalement inaudible. En effet, un concert surprise d'origine mexicaine s'improvisa sous leurs fenêtres.

Le baron TAYLOR sorti rasséréné, l'escargot sur son épaule comme une étoile.

Pour se remettre de cette séance il décida d'aller se détendre, en faisant une petite visite au château de Versailles accompagné de son nouvel ami.
Pand-hulot, l'escargot, était ravi de cette initiative.

La file d'attente dans la cour royale ne fit pas peur à l'escargot qui décida à ce moment là, de se transformer en " pois sauteur ".
En effet Pand-hulot décida d'emblée de sauter sur toutes les têtes des touristes et passa consciencieusement à travers le sas de sécurité, les antennes bien droites et les yeux grands ouverts de fierté.
Le baron TAYLOR prétendit faire partie du comité officiel de la restauration du salon des nobles de la Reine. Les guides dépassés par une ordre d'espagnol en Tunas et guitare le laissèrent passer craignant de négliger un mécène de la " BNP-PARIBAS pour l'ART ".

Le baron TAYLOR se demandait où pouvait bien être son escargot. Il l'aperçu soudain, en immersion totale dans les plumes d'autruche de la reine, surplombant le dais royal. Un écriteau indiquait que dans cette salle aucun commentaire d'aucune sorte ne pouvait être fait.
Le baron, gêné de voir son ami dans cet émoi, décida de lui tendre le plus discrètement possible, la pointe de son parapluie afin que celui-ci retrouva ses esprits et un peu de tenue.
Pand-hulot au bout du parapluie ruisselait de bonheur et le baron TAYLOR (le bras ainsi tendu à la TATI) passa pour un guide averti et donc respectueux des consignes puisqu'il indiquait en silence de sa baguette distinguée les œuvres restaurés de Mercure répandant son influence sur les arts et les sciences.

Un cocktail de presse dédié aux généreux mécènes clôturait la phase de nettoyage de ce superbe chantier.
Ariane de Lestage responsable de la communication du château de VERSAILLES fut saisie de convulsion mondaine en voyant le baron. Elle se précipita sur celui-ci, en le conviant très chaleureusement à une allocution sur le salon de la paix qui fut annexé en tant que salon des jeux pour la jeune Duchesse de bourgogne.

L'escargot sur l'épaule du baron succomba au charme de cette ravissante personne. Soudain, Pand-hulot fit éclater sa coquille de joie qui tomba en direct, dans la flûte à champagne d'Ariane. Puis, il décida de se jeter dans les bulles de sa divine hôtesse afin d'y retrouver sa coquille.

Affolé, le baron TAYLOR accepta immédiatement de faire un petit discours en arrachant le verre aux lèvres d'Ariane qui allait avaler tout cru le gastéropode, pour le lever en signe de fête.
De la coupe de champagne scintillait les deux antennes de Pand-hulot qui venait de récupérer sa coque ainsi qu'une couronne royale.
Vive la Reine et vive le Roi cria le baron TAYLOR.
Le Baron TAYLOR porta au comble de l'extase l'escargot de bourgogne quant il déclara éperdu "Je déclare le bal des escargots ouvert ".

Les ébats mondains terminés, le baron et son ami Pand-hulot, bien calé sur son épaule, firent enfin, une agréable et paisible promenade en barque sur le lac du parc royal.

Tout à côté de Pand-hulot venait de se placer discrètement, avec beau coup de délicatesse et toute fière, une adorable et impétueuse Pand-hulotte.

 

"Une rencontre fort improbable… de Jacques Tati et de Kévin du 9-3" de Bénédicte MOLLIER

Kévin = K
Jacques Tati : JT

K : Dis….t'es un géant toi ! oh la la … viens, baisse toi. Baisse toi encore, plis toi en deux s'il le faut, je suis petit moi…voilà, j'ai quelque chose à te demander. Voilà, j'aimerais savoir, tu fais quoi ici à Saint Maur ? C'est quoi toutes ces machines et ces gens en " costumes " ?

JT : eh bien petit…on tourne un film pour le cinémascope et ces grosses machines noires que tu vois là-bas, ce sont les caméras.

K : C'est quoi le cinéma au juste m'sieur ?

JT : Eh bien petit (dit il en se raclant la gorge), j'ai écris une histoire et maintenant je la filme à Saint Maur. Vois tu le cinéma s'est mettre en image et son une histoire.

K : Et elle raconte quoi ton histoire ?

JT : je parle de la vie, des hommes et de leurs travers. J'y raconte la vie des gens, la vie de tous les jours avec les petits bonheurs et les malheurs aussi.

K : et c'est quoi le bonheur M'sieur ?

JT : Alors je vais essayer d'être le plus simple possible dans ma réponse. Je vais prendre une image. Ferme les yeux et imagine toi marcher dans l'herbe pieds nus un jour d'été quand l'air est bon, quand l'herbe te chatouille les doigts de pieds entre les orteils.

K : Oui, cela paraît cool mais y'a pas d'herbe devant chez moi, rien que des bacs à sable ripoux plein de crottes de chien et puis l'herbe chez nous, on la fume !

JT : voilà, le plaisir que tu as à marcher dans l'herbe peut être une des manifestations du bonheur Petit.

K : Ouais, ouais, c'est cool…faudra que j'essaie ! mais je crois que je préfére encore ma game boy !

JT : ta gamme quoi ??

K : Oh laisse béton !! et tu le fais souvent de marcher dans l'herbe…c'est pour cela que tes pantalons sont ras le plancher…trop courts !

JT : Dis donc Petit, si je comprends bien tu te moques de moi ?

K : Non M'sieur…J'oserais pas….alors continue et raconte moi cette histoire

JT : C'est l'histoire d'un homme qui vit seul dans la toute petite maison que tu vois là-bas. Il n'a pas de travail et dans la journée il va rendre visite à sa sœur qui vit dans une très belle maison moderne. Il y va tous les jours. Et s'il y passe tous les jours, c'est pour Gérard le petit garçon de la maison. Il joue avec lui, lui raconte des histoires et ils font du vélo ensemble. Le petit garçon s'ennuie tout seul dans cette grande maison quand ses parents travaillent…Tu vois la visite de son oncle qui est aussi un peu son ami, c'est l'histoire que je souhaite raconter. C'est aussi un peu une histoire d'amitié…

K : Ben…y'a pas de cow-boys et d'Indiens dans ton histoire…c'est nul ! pas de sabres ni d'épées lasers non plus, et puis elle est où l'action dans ton histoire ?

JT : Tu sais Petit, le cinéma ce n'est pas que pour raconter des histoires de cow boys et d'indiens, de gendarmes et de voleurs… On peut aussi parler des gens simplement.

K : On en n'est plus là M'sieur ! maintenant le kif c'est les bataillles intra-supra galactiques entre white vador et dark spray !

JT : Qui cela ?

K : laisse béton, tu vas pas comprendre ! mais bon tu vois il faut une action dans ton film sinon les gens vont s'ennuyer grave.

JT : tu parles un bien drôle de langage Petit !

K : Au fait, c'est quoi ton nom ? moi, c'est Kévin.

JT : je m'appelle Jacques. Jacques Tati. Dans une vie antérieure j'étais cinéaste, poète, comédien…

K : TATI ????? comme les Magasins ? c'est trop d'la balle !!!! Ecoutes Jack, même si dans ton histoire y'a pas d'action, ton histoire avec ce p'tit garçon, elle parait top émouvante et coooooooooooooooool…. Moi aussi M'sieur j'aurais bien aimé faire du vélo avec un ami…déjà avoir un ami ce serait pas mal. Mais dans la cité, là-bas derrière l'église c'est trop la zone, top mortel et craignos !

JT : Top quoi ? je ne comprends rien du tout à ton langage ! Ecoutes Petit…cela te plairait de faire du cinéma ?

K : Oh c'est vrai ????tu veux bien ? c'est grave génial !

JT : je cherche un autre petit garçon pour jouer un des petits amis de Gérard qui apparaît dans une scène ou il va jouer au foot.

K : c'est trop kiffant ton deal, c'est ok !

JT : Ecoutes Petit, il faudra juste que tu changes un peu ta façon de t'exprimer.

K : Ok Hombré ! top là !

JT : Top quoi ?

K ; Top là, cela veut dire que l'on est tous les deux partant.

JT : Ok Petit top là !

Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet !
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