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Dans cette pièce riche de sens et de sons, la vie trouve ses valeurs dans la dynamique. Les personnages qui l'approchent, qui la cherchent, finissent toujours par rencontrer l'Autre. Avoir cette confiance suffit. Car parole est donnée à l'ouverture...

 

 

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Nathalie Capelle, au Bahut - Arcueil, mars 2001 - mise en scène Régis Moulu (coll. privée)

 

 

 

 

 

Et si tout n'est que fragments et matériau-prétexte, ce n'est que pour mieux démonter tout le bluff que nous fait sans cesse la technique. Car vivre l'unité salutaire, n'est-ce pas déjà vouloir remettre en place notre intelligence organique, cette sagesse du coeur ?

 

 

 

De gauche à droite : Claude Lebas, Françoise Boisseau et Laurent Priou, au Bahut - Arcueil, mars 2001 - mise en scène Régis Moulu (coll. privée)

 

Extraits de...

 

Chercheurs d'Arbres

 

 

Séquence 10 - Ses yeux étaient marrons, la couleur de l'improvisation.

 

Antonella. - La vérité, c'est qu'elle avait déjà osé rencontrer son regard. Elle était devenue jeune à souhait. Et elle avait trouvé qu'il avait des yeux marron déshabilleur, le marron de l'improvisation, un marron qu'on sent être unique bien que les iris s'offrent toujours par paires ! Oh non, ce n'était certes pas un marron sac à main comme quand on cherche à assortir quelque chose avec ses chaussures, ni marron marron, ce marron marrant davantage marron bizarre que marron louche ou marron pourri... enfin un marron merde quoi, caca d'oie quoi, ce marron tout droit sorti d'une imagination de chiotte, ni marron feuilles croupies, marron flaque, ni marron écorce d'arbre sous l'attaque des termites grosses comme des larmes, c'est à dire un marron forêt de 7 heures allant vers les 9 heures, non, non, ni marron antilope ni marron cuir d'écrevisse, ce marron robe fuyante, ce marron dégradé qui peut obliger quiconque à faire des dizaines de kilomètres, rien que moi j'en serais fatiguée, ni marron botte, le marron spécial cuir verni, celui qui, quand on marche, fait tomber les yeux dans les talons comme s'il s'agissait d'un marron pupille pointue, le marron prunelles qui fait marron glacé au début et pruneaux cuits à la fin, le jeu y est même interminable, minable, miné, mais reprenons, ou ni même marron profond comme des myrtilles, je veux dire marron fondu à se morfondre, un marron vert de gris et sans complexes, le genre de marron qui est par conséquent simple et rond, le dit marron bogue, un marron qui a la fibre du marron d'époque, enfin bref, un marron tout à fait marron, couleur marron marronniers, place des écoles, en rang par deux et vaillent que vaillent nos petites histoires d'amour de cour, car il avait des marrons chauds comme des leçons de vie, c'est à dire chaudes comme le sont nos envies de voir à nouveau des nuances, des spécialités, des spécificités, une personnalité ou voire même une humanité, de cette humanité qui permet entre nous l'émergence de l'égalité ! Ah, l'égalité ! Mais la vérité, voyez-vous, c'était que elle avait bel et bien osé rencontrer son regard. Ses yeux étaient donc marron déshabilleur, le marron de l'improvisation. Et rien qu'à regarder son premier oeil, elle était déjà immobilisée, c'est à dire tout à fait prise d'immortalité ! Alors énorme, énorme y était l'enthousiasme à éprouver... Mais serait-ce l'éloge du risque ?

Solange (Lady Castagnettes). - Et aurai-je seulement la faiblesse de lui prouver que je suis belle ? Aurai-je seulement la faiblesse de lui prouver que je suis belle ? Aurai-je seulement la faiblesse de lui prouver que je suis belle ? Aurai-je seulement la faiblesse de lui prouver que je suis belle ? Aurai-je seulement la faiblesse de lui prouver que je suis belle ? Aurai-je seulement la faiblesse de lui prouver que je suis belle, (puis, comme une cloche) belle, belle, belle, belle, belle, belle...

Firmin. - (en entrant) Il n'y a que les femmes pour se penser laides. Et c'est quand elles doivent s'habiller ou se maquiller qu'elles y pensent le plus. Mais qu'ont-elles de si précieux à cacher ? Que ce soit en salles de bain ou en salles de boue, elles sont là, debout, après leur bain, à ne voir en elles que des petits bouts, le corps bien parallèle à la glace, par peur de se voir déformée par le bas ! Mais qui suis-je ? Qui, ou qui ? - Mais nous deux ! Et elles se tiennent comme ça droites comme nos grands arbres, ignorant tout du bouleversement qu'elles nous laissent après qu'elles aient fait vibrer leur voix, après qu'elles aient fait briller leurs propositions, après qu'elles nous aient touché par leur connaissance sur l'amour après qu'elles nous aient inspiré le respect que nous devons avoir de nous et de la Nature, après tout compte fait qu'elles ont rendu leur présence présente et que leur sagesse a pris des allures de savoir-vivre au point que leur vertu soit déjà si proche de nous. Hommage !

Renaud. - Alors à t'entendre, une femme ne serait belle que pour sa globalité ?

Firmin. - Moi, quand je n'aime pas, c'est que je connais mal. Consultons !

Renaud. - En tout cas, moi, voilà bien le genre de choses que j'aimerais leur dire... tout du moins si mon calme pouvait m'aider à les séduire !

[...]

 

Séquence 12 Le moment particulier des appels d'offre.

 

Solange. - Femme autrefois look artiste, marre des rencontres salées sucrées aimerait être initiée aux étreintes brûlantes comme le sont nos étoiles, cherche vraie présence, mini-barbes acceptées, chauves cheveux mi-longs étant éventuellement O.K., ni jaloux ni micro-possesseurs, en tout cas masculin dessus comme dessous et sans prothèse, que du vrai, pour relation suivie, durable et durable. Relations durables par conséquent bienvenues comme par exemple sur une vie, attention femme d'expérience donc pas conne et il s'agira seulement de me faire redécouvrir mes premiers émois ! Devant bientôt fêter mon anniversaire, se dépêcher, un peu de neige dans les cheveux ou peu de cheveu dans la neige, je prends tout ça comme je suis, se dépêcher, enfants bienvenus, se dépêcher, marre des rencontres salées sucrées, se dépêcher, ou marre des rencontres sucrées salées, c'est pareil, se dépêcher, se dépêcher, se dépêcher car moi je n'arrête pas de changer ! Se dépêcher, se dépêcher...

[...]

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