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Un artiste peintre reçoit chez lui un légionnaire qui vient poser en tant que modèle improvisé. La pièce retrace cette séance où la vision d'un artiste, ses impressions et ses pensées intérieures sont exposées en temps réel.



Cette pièce traite avec poésie et originalité de la fascination qu'on peut avoir pour l'art... et pour le corps masculin dans son aspect physique et hormoné.


Editions Le Chercheur d'Arbres,

coll. Des formes nouvelles,
voilà ce qu'il nous faut
mars 2009
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Si "écrire, c'est donner à distinguer", ici il est question de ne pas mélanger : paraître et être / être et représenter / intimité et nudité, nudité et sexualité / narcissisme réparateur et narcissisme tyrannique / être homosexuel pour se construire et être homosexuel pour avoir une revanche sur les femmes !

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Extraits de...

Concert d'hormones

 

ACTE I,

Scène 2 - ON S'EST DOMESTIQUES, J'EN SUIS SUR !


Michel (Geysir), plongé dans une semi-obscurité : Bonjour Monsieur. J'ai espéré de tout mon être que vous veniez et maintenant vous êtes là. Bien sûr que ma proposition est sérieuse et vous ne vous êtes pas trompé en venant ici. Réalisez que je vais peindre mon dernier tableau, un sujet que je n'ai jamais osé faire ! Ni imaginer ! Ils sont fous les artistes, ils ont toujours des tas d'idées qui leur traversent la tête. Et moi, si je ne les réalise pas quand elles se présentent à moi, je souffre, j'ai l'impression d'offenser la vie ! Vous, dès que je vous ai vu, je vous ai élu. Senti aussi. Depuis, je ne pense plus qu'au travail qu'on va faire ensemble. Vous êtes l'homme qu'il me faut : mon projet vous attendait. Et vous voilà maintenant ici, à faire le modèle dont je rêvais alors que vous n'avez jamais posé, alors merci ! Car vous ne pouvez pas savoir le bonheur que j'éprouve, ni cette formidable envie de créer que vous me donnez !

Pendant ce temps, Augustin reste droit, bien ancré dans le sol, il attend, sobre et simple comme une bête de parc. Sa respiration est ample et très, voire trop maîtrisée.

Donc grand merci à vous, Monsieur le militaire, d'avoir accepté, tout accepté… et tout observé ! Vous avez eu raison d'avoir confiance, car il faut toujours avoir confiance, par principe, ainsi il se passe plus de choses dans nos existences. Arrive la vie dans la vie ! Vous, c'est votre métier qui a dû vous l'apprendre. Le serveur m'a dit que vous vous appeliez Augustin, alors… bienvenue dans mon atelier, Augustin ! Et maintenant que ma femme vous a remis ce qu'on avait conclu, on est partis jusqu'à demain matin, jusqu'à 7h30. Mais ça fait court pour vous peindre, pour relayer ce que vous êtes ! Je vous ai mis un tabouret, Augustin. Je l'ai spécialement monté pour vous. Avant, il était en kit. C'est tout notre société, ça : elle sépare, elle atomise, elle divise tout, surtout ce qui s'achète à un tel point qu'on ne comprend plus rien lorsqu'on est face à un tabouret en morceaux qui tient dans un tout petit carton. Il n'y a pas à dire, ce monde manque d'artistes, de folie et d'absolu ! Ou de grand-messes ! … En tout cas de personnes qui ont une vision globale du Monde et qui travaillent sans relâche à son unification ! Moi, j'aime relier, et je ne fais rien d'autre que ça quand je peins ! Sur la patère de la porte, il y a un peignoir pour vous, et au sol un verre d'eau. Attention, je l'ai déjà rempli. Je veux que vous soyez bien, Augustin, comme chez vous même si un gars comme vous s'en fout peut-être de ces détails... quoique le plus filou des hommes sait aussi qu'il peut s'émouvoir d'un rien. Augustin, il va falloir que vous me donniez tout ce que vous êtes ! Moi je veux tout apprendre de vous. Tout comprendre. Tout mettre sur la toile. Augustin, il faut m'aider absolument. Et sachez aussi que de vous avoir obligé au silence vous rend simple, juste et profond.

Augustin semble bien perplexe, assez peu concerné mais très intrigué

Bon, vous avez compris que j'étais un grand bavard, mais parler me permet de réfléchir. Et puis d'agir. De là vient mon inspiration. Car, comme tout artiste, je suis un chercheur, un "tâtonneur", un accoucheur, un exalté et… et un transporteur de rêves, sinon comment ferais-je pour faire voyager les autres, vous êtes marrant vous ! Alors oui, les tâches que je me fixe sont immenses… et dangereuses tant mon appétit est sans limite : c'est pourquoi je veux tout de vous, Augustin, je veux dire toute votre vérité ! Ma toile va devoir exploser de vraisemblance ! Mais la vie n'est-elle pas elle aussi obscène, n'est-elle pas saturée et violente ? Mais pourquoi vous dis-je tout ça… C'est sans doute parce que c'est la première fois que je peins un homme nu.[...]




Acte II

Set 1 - PARLER DE TOI A TOUT PRIX POUR NE PAS PENSER A MOI QUI DEFAILLE

Geysir (Michel) : Augustin, de vous, je veux tout, tout prendre de ce que je vois et ressens :
-
votre présence artisanale,
-
votre sensibilité non dégrossie,
-
votre banalité qui vise l'extraordinaire,
- vos restes de guerrier urbain,
- votre beauté qui parfait celui qui la regarde,
-
votre beauté mortelle,
- votre moelle qui n'a pas de pays,
- votre peau de terre,
- toute la bête que vous cachez,
-
votre charme étranger qui dérange,
- votre attitude de petit sanglier,
- votre salle des machines prête à imploser,
- votre corpulence qui fait passer le sensationnel pour du véritable,
- l'ode que vous faîtes à la vie,
- les falaises de votre carrure,
- votre frontalité fracassante,
[...]

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