SAMEDI 10 MARS 2012
de 14h00 à 19h00

dans le cadre du cycle
"Le monologue du plaisantin 2"

Animation : Régis MOULU

Comédienne présente :
Françoise BOISSEAU

Thème :

Du coq à l'âne, de l'âne au coq

Au cours de cette nouvelle séance, il s'agira de parler de quelque chose qui n'a rien à voir, mais vraiment rien avec ce qui précède. Ce sera loufoque, dingue, fou... étonnant ! On pourra envisager les "discordances" les plus fortes.

Et il n'y aura pas meilleure occasion pour produire des trouvailles ou pour forcer l'apparition d'une insondable poésie !

Remarque : au-delà de la contrainte formelle (thème), le sujet "la personne qui prendra la parole est devant une autorité afin de s'expliquer sur un fait qu'elle a commis" a été lancé en début de séance.
Pour stimuler et renforcer l'écriture et les idées de chacun, un support évoquant notamment la technique de création d'une diversion ainsi que toutes les pistes psychologiques de la manifestation d'une dissociation a été distribué...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-après quelques textes produits durant la séance, notamment (dans l'ordre):

- "Disparitions" de Nadine CHEVALLIER

- "Maman, t'es où ?" de Véronique VALADE

- "L'arbre est une étoile échouée" de Régis MOULU

- "Chez l'éditeur" de Janine NOWAK



Françoise BOISSEAU interprétant un texte à l'encre fraîche (coll. J. NOWAK)

 

"Disparitions" de Nadine CHEVALLIER


Madame le Directrice ? Vous m'avez demandé de passer vous voir  ?  A propos de ce qui s'est passé hier ? Oui !
Comment c'est arrivé ?
Commençons par le début...
(Réfléchissant)... Eh bien, à 10h, j'ai commencé la toilette de Madame Lavot au rez-de-jardin. Sa chambre est vraiment sombre, savez-vous ? Il a fallu allumer toutes les lampes... à 10h ! Il faudrait bien couper les branches du chêne devant sa fenêtre, on y verrait plus clair... en même temps, ce serait dommage de couper un chêne centenaire... surtout ici ! Les centenaires, on les chouchoute, n'est-ce-pas !
Hum, bon... heu... son armoire était fermée à clef, on ne trouvait plus la clef, il a fallu appeler Michel, l'homme d'entretien... Avec ça, Aurélie qui tombe dans l'escalier... Pourquoi elle n'a pas pris l'ascenseur comme d'habitude ? Dieu  seul le sait... quand le destin s'en mêle... Et puis l'ambulance est arrivée en retard pour conduire Monsieur Vernot à son rendez-vous à l'hôpital... Dans l'armoire finalement, pas de serviette de toilette, j'ai dû aller à la lingerie en chercher une... il fait vraiment froid dans le couloir du rez-de-jardin, il sera installé quand le radiateur ? Bientôt ?... Ah oui, je continue... donc.... La toilette de Madame Leroy terminée... Comment Madame Lavot ? Non ! Madame Leroy à ce moment là, Madame Lavot c'était avant... Son fils lui avait écrit, je lui ai lu sa lettre... beau pays la Réunion, pas étonnant qu'il ne vienne pas le voir plus souvent... Non, Madame Lavot n'a pas de fils, je sais... je vous parle du fils de Monsieur Boudon... Oui ! Madame Leroy ? Mais entre temps, j'avais accompagné Monsieur Boudon à la salle de télévision, il me parlait de la Réunion... Madame Leroy se lave toute seule, on l'aide juste pour ses bas... et là, impossible de lui en trouver une paire, je lui ai mis des chaussettes... A la télé, c'était un dessin animé, ils aiment bien, les résidants...
Donc avec tout ça, c'était l'heure des transmissions... c'est là que j'ai vu que l'ascenseur était en panne, il a fallu appeler Michel, je suis donc montée à pieds... J'ai rencontré Madame Louvet sur le palier du premier, elle cherchait sa canne, mais elle est bien valide, elle monte les étages, ça ne m'a pas inquiétée...
Après les transmissions, l'ascenseur ne fonctionnait toujours pas, on a dû porter les plateaux aux résidants qui n'étaient pas descendus... Et, en plus, avec Aurélie en moins ! Est-ce qu'elle sera remplacée aujourd'hui ?
Après ? Après... heu... j'ai pris ma pause... il y a eu l'animation... l'ascenseur était réparé, on a fait de la peinture, les pinceaux étaient introuvables, on a pris des rouleaux... il faisait beau... j'ai même pris ma pause au jardin... comme peinture, on fait les anneaux olympiques, ben oui avec les jeux olympiques, c'est l'année ou jamais... j'ai fait les changes avec ma collègue... on a servi le goûter... dommage que ce ne soit pas en France mais au moins c'est en Europe... au goûter, c'était des fruits, ça prend du temps à éplucher... au moins les fraises ça ne s'épluche pas... après...heu... rangement... salle télé pour les résidants...
Monsieur Vernot revenait de son rendez-vous et on ne trouvait plus son fauteuil roulant !
On a tous cherché avant le dîner et finalement, c'est Michel qui l'a retrouvé au fond du jardin... Et il y avait les serviettes de Madame Lavot avec sa clef d'armoire, les bas de Madame Leroy, la lettre de Monsieur Boudon, la canne de Madame Louvet, tout ça sur le fauteuil... et la boite de pinceaux avec !
Voilà Madame la directrice... je vous assure que je n'y comprends rien, moi non plus... je ne sais pas comment c'est arrivé là...

 

"Maman, t'es où ?" de Véronique VALADE

Manon et sa mère sont dans la cuisine, la radio est allumée.

- maman, tu m’écoutes ? J’ai mal partout, et toi tu fais rien.
Ecoutes c’est la dernière chanson de Beyoncé, j’irai bien à son concert.
Alors qu’est ce que je peux prendre ?
De l’aspirine, tu me dis toujours la même chose. J’ai pas mal à la tête, j’ai mal aux jambes.
Ah, je t’ai pas dit, Jérémy n’était pas en classe aujourd’hui, et on ne sait pas pourquoi.
C’était trop dur l’endurance, le prof il a couru avec nous, c’était la première fois.

[Elle pianote sur son téléphone]
Jérémy, il ne répond pas à mes SMS, qu’est ce que je peux faire ?
Il nous a rendu les notes.
Maman, tu n’écoutes rien, le prof de sports.
J’ai peut-être attrapé froid, j’étais la seule à courir en tee-shirt.
J’ai eu zéro, il m’a dit que j’étais absente, c’est même pas vrai, il me connaît pas.
Quand est ce que tu fais une lessive ? J’ai besoin de mes affaires de sport pour demain.
Comme si je séchais les cours, il ne sait même pas que c’est ma matière préférée.
Maman, il faut que tu fasses quelque chose.
Bah, je ne sais pas, fais une lettre.
Demain, j’ai 3 profs absents.
Tu as acheté du coca ? y en a plus.
J’aurais du avoir 12, j’avais bien réussi.
On attend papa pour diner ?
Il faut peut-être que j’aille le voir ?
Non, t’as qu’à prendre rendez-vous.
Y a pas de pain ?
Tu me crois pas ? je te promets que c’est une erreur. On est 3 à avoir eu zéro.
Je mets la table si tu veux.
Jérémy, il peut dormir à la maison ce week-end ?
Alors je fais quoi ? Tu veux aller le voir ?
Bon, bon je me débrouillerai.
Je te jure que c’est de sa faute.
C’est papa qui amène le pain ?
On n’a rien de prévu ce week-end ?
Alors il peut venir ?
Je suis sure qu’il m’a confondu avec l’autre Manon ?
Ah oui, c’est ça, il faut que je lui parle.
Dis tu veux bien m’acheter les places de concert.

Ouahou, maman, tu gères.


"L'arbre est une étoile échouée" de Régis MOULU

Le juge. – Pourquoi avez-vous donné de l'argent aux pauvres de façon si visible, Mr Skub ?

Rudy SKUB. –
Les traînées d'avion dans le nez, Monsieur le juge,
les infos du boucher,
le clou rouillé,
les pense-bêtes dans les pense-bêtes, vous le savez vous aussi,
et puis le sifflement du gaz,
ce chat pourri dans le jardin,
les miettes qui jouent à cache-cache avec le balai,
la date du jambon, Monsieur le juge,
un timbre rouge obligé,
la déclaration qui me prend un bout de ma vie,
la peinture du portail transmissible, oh la la,
trois heures entre chaque médicament, Monsieur le juge,
la voiture n'est plus dans le virage, ouf,
mon lacet droit est un spaghetti gras,
et ça fait des yeux, des yeux et des yeux tout ça,
des "au revoir" aussi, mon dieu,
le téléphone jusque dans les toilettes,
le chien ne va pas à l'école,
les langues des voisins chez moi, là c'est beaucoup trop
d'autant plus que le bruit est liquide, vous savez, Monsieur le juge,
et puis la porte, la porte, la fenêtre et la porte, le toit,
dormir dans un trésor de nuit, c'est bien quand ça arrive, ce n'est pas volé,
du savon à emporter, un petit peu chaque jour, ça ira et puis ça va, bon, bien,
on reprend son souffle,
ensuite la grande aiguille,
le tambour de l'aube, la lumière flash, l'inondation soudaine,
presser l'outre pestilentielle,
la pierre pain avec une soupe au sucre dans le charbon qui bouge, vous me suivez toujours, j'espère, Monsieur le juge,
et puis les chaussures partent déjà,
peau d'animal tondue,
prendre surtout la chauve-souris mais on ne sait jamais, on ne sait jamais, tout est là,
ma vie comme un miroir tombé,
c'est que je ne saurais plus où me voir,
trop de flèches, en plus des hallebardes, eh ben là, en effet, c'est trop,
juste le ruisseau je veux, vous comprenez,
avec de la soie partout,
de la soie et des sourires amenés par les oiseaux,
les mains du vent qui vous caressent,
l'existence entière sur une passerelle,
et puis la brume en parfum de fleurs,
la gentillesse en bandoulière,
des cornets de couleur à chaque clin d'œil, vous voyez ce que ça peut faire, là ça va mieux,
tout un carnaval de personnes,
les animaux en symposium,
« ouvre ta ceinture et fais une farandole » qu'il ne me reste plus qu'à vous dire, Monsieur le juge, et ce serait tellement bien, tellement heureux !

Rudy s'arrête un temps, exténué.
Monsieur le juge, qui s'appelle en fait Robert Extime, semble avoir les sourcils dans sa bouche. Il relance donc de suite Rudy, comme on pouvait l'imaginer.

Monsieur le juge. – Non, il reste encore d'autres choses à se dire, à savoir l'essentiel Monsieur Skub. Je répète : pourquoi avez-vous donné de l'argent et d'où venait-il ? Car il va bien falloir en répondre Monsieur Skub. Et je vous précise que si vous persistez à nous servir cette lamentable poésie anesthésiante, vous serez écroué sans avoir pu vous exprimer sur notre affaire. Alors ne perdez pas tout, même si ça va mal finir. Cela suppose de faire des réponses courtes, Monsieur Skub, on n'est pas au zoo.

Rudy SKUB. – Oh la la, oh la la, oh la la, les vers s'agitent, se multiplient,
la machine à laver dans mon corps, Monsieur le juge, sur essorage, essorage, essorage,
un drap de pendaison,
les lendemains du petit fantôme,
je vous amène un plat, mais ce plat c'est moi,
le ciel aujourd'hui est grand ouvert,
j'habite à l'extérieur, j'en suis maintenant sûr, là où c'est du "tout mou",
j'aime l'ombre, la silhouette qui parle, Madame la justice,
c'est surtout que l'argent rend à l'homme son homme,
la crèche des sentiments,
les yeux remettent leurs tentacules en guimauve,
le cœur devient un bel oisillon pastel, je suis sûr que vous aller être d'accord avec cela,
l'honnêteté se déshabille,
le cerveau n'a pas à être un fauteuil de spectateur, personne ne devrait pouvoir dire le contraire,
un mouchoir, s'il vous plaît, avec son verre d'eau à côté, à côté de moi,
c'est une nuit de bassine qui me gagne,
les éboulis, les éboulis tombent comme des cheveux âgés,
j'ai la grue dans la tête, la grue dans la tête, je sais que ça va vous faire trop de framboises, ça, Monsieur le juge,
mais cette pièce manque de rideaux,
il me faut plus de nageoires de poisson, beaucoup plus,
lâchez les distractions,
sachez que le gruyère me guette, ma main comme un gant,
il dévore tout, c'est un massacre, mais ça m'est impossible de vous dire où, le fruit d'une lecture, c'est toujours pareil,
les barres symétriques sont les mêmes pour tout le monde, Monsieur le juge, seulement il y a toujours un moment où l'on ne me sait pas,
donnez-moi un ruisseau, je vous en supplie,
à l'intérieur de nous, on a tous un hippopotame en tutu,
les carottes me manquent,
il y a un trou dans la forêt,
l'arbre est une étoile échouée…

Rudy s'évanouit. Monsieur Extime, les sourcils dans les pieds, relance donc, comme on pouvait l'imaginer.

Monsieur le juge. – Monsieur Skub, vous avez beau jouer au fou, ce qui vous rendrait irresponsable de vos mots ici prononcés, je vous déclare "apte pour le cachot", telle est la sentence réservée aux cachottiers de votre espèce en voie de prolifération.

 

"Chez l'éditeur" de Janine NOWAK

Ainsi donc, cher Monsieur, vous trouvez mon livre trop noir. Pire : morbide, avez-vous dit.
Hé bien, sachez que mon dernier ouvrage n’est pas morbide… mais macabre.
Voilà qui est tout différent. J’explique : le morbide, est contre la vie, tandis que le macabre est contre la mort… et s’en joue. C’est du moins ma théorie.
Votre réaction m’attriste infiniment. Cette remarque tendrait à prouver que vous n’avez rien compris à cet écrit. Permettez-moi de me demander - sans vous offenser - comment un éditeur de votre talent peut manquer autant de jugement ?
Décidemment, ce n’est pas mon jour. Déjà, en me rasant à potron-minet, mon miroir  ( miroir, mon bon miroir… ) me renvoyait une sale tête. D’habitude, il me dit  – mais est-ce vraiment une consolation ? - « Réjouis-toi, mon vieux : la laideur est supérieure à la beauté, car le temps passant, la beauté s’envole, mais la laideur, elle, reste. D’où sa force ! ».
Donc, ce matin, mon teint brouillé me donnait, incontestablement, une sale tête. Et curieusement, je me suis fait cette réflexion :  « Dire que dans dix ans, je vais la regretter cette bobine là ! ». Cocasse, non ?
Ainsi, Monsieur, vous exigez que je fasse de sérieuses retouches.
Parfois, je regrette que mon éducation n’ait pas été Rabelaisienne, sinon, je me serais mis à brailler comme un paon qu’on déplume, en proférant de gros jurons. Mais, étant un être courtois et civilisé, je ne peux que m’incliner en silence. Et puis, je suis lucide : me remémorer que vous êtes le  «  tiroir-caisse » est motivant.
Cependant, reconnaissez que vous m’imposez  l’expérience la plus douloureuse de ma vie : tout reprendre à zéro !
Pauvre de moi ! Pour atteindre cet objectif, il va me falloir un temps fou ! Tiens, une idée : je vais m’offrir un long voyage en train. Je vais m’installer dans le Paris-Vladivostok. Dix jours bloqué là-dedans, voilà qui va me donner des loisirs pour écrire !
J’aime bien le train. Il me fait penser au cinéma. Les choses défilent par la fenêtre ; on est dans le mouvement, on est suspendu dans le temps et c’est comme si on participait à l’action, comme si on était à la fois acteur et spectateur.
Enfant, j’étais fasciné par les inscriptions gravées sur la plaque métallique vissée au bas de la fenêtre :
- nicht hinaus lehnen
- do not lean out of the window
- e péricoloso sporgersi
- ne pas se pencher au dehors
Je lisais et relisais ces formules magiques pendant des heures. Si bien, qu’arrivé à destination, j’avais l’impression d’être polyglotte. Vanité enfantine !
Ah, la magie des mots ! C’est comme le lac Titicaca au Pérou et le volcan Popocatepelt du Mexique. En ont-ils fait se tordre de rire des générations de gamins, ces noms là !
Au fait, ça me fait penser… deux secondes si vous permettez, Monsieur le Directeur, j’ouvre une parenthèse : il faut que je complète ma liste du super-marcher. Na… c’est noté : acheter six rouleaux de P. Q..
Voilà ! Oui, voilà un bienfaiteur de l’humanité, dont on ne parle jamais : l’inventeur du papier toilette ! C’est quand même une riche idée, non ? Avant lui, nous n’avions pas d’autres alternatives que les virgules sur les murs ou le papier journal, préalablement découpé en petits carrés suspendus à un crochet  - ce qui n’était pas très hygiénique  - Je suis certain, hélas, qu’on ne sait même pas qui est cet être d’élite. C’est navrant.
J’en connais pourtant, qui n’ont pas hésité à laisser leurs noms, même associés à des choses triviales.
Monsieur Poubelle, par exemple. Hé bien, c’était un Préfet ! Parfaitement ! Un Préfet ! Et pas des moindres : le Préfet de Paris ! Et ce digne homme, soucieux d’assainir les rues de la capitale, créa un récipient destiné à recevoir les ordures.
Oh, et puis, mon préféré : Vespasien. Probablement un autre maniaque de la propreté. Il a inventé la  «  Vespasienne  ». Non mais vous imaginez ? Un Empereur  -  rien que ça  - qui offre son nom à une pissotière ? Pas fier, le gars !
Et celui-là, le malheureux, peut-être que si on lui avait laissé le temps, on trouverait aujourd’hui, au sous-sol du B. H. V., au milieu des verrous, cadenas, targettes, loquets et autres systèmes de fermeture, une « serrure Louis XVI » ? Qui sait ?
Donc, Monsieur le Directeur, si j’ai bien compris, vous voulez moins de sang, moins de sexe, moins de violence ? Dois-je réellement réécrire mon roman, d’une façon bien  mièvre, à la manière de Barbara Cartland, la Dame en rose bonbon ?
Non ! Tout de même pas ! Ouf ! Je l’ai échappé belle. Cool !
Cool… pourquoi j’utilise cette formule, moi ? Inévitable évolution du langage. Dans les années d’avant et d’après guerre, pour manifester son approbation, ou sa joie, et être « dans le coup », on devait s’écrier à tout propos : « c’est épatant, ou c’est bath ! ». Puis, à l’époque dite des « Yé-Yé », on est passé à « c’est chouette - et même - c’est vachement chouette ! ».  Ensuite, on a connu les périodes « terrible » et celle des superlatifs « super et hyper », ou encore « génial ». Pauvre France, on déforme ton vocabulaire. Autrefois, c’était un ouragan qui était terrible. De nos jours, c’est un simple pot de yaourt avec de gros morceaux de fruits.
Mais bon, je ne vais pas devenir plus ronchon que cet ex-Ministre de la Culture, Monsieur Toubon, dit  « All Good », qui avait pourchassé le franglais.
Sérieusement……………. Ce que je compte faire ?
Hé bien, en sortant d’ici, j’ai l’intention d’aller au cinéma. J’ai vu, qu’à côté, ils repassent un vieux film d’action « Conan le barbare ». Avez-vous remarqué que le titre est une contrepèterie ? Essayez… vous verrez.
Ah, vous parliez de mes intentions concernant le livre ? RIEN ! Voilà ce que je vais faire : RIEN ! Mais alors, ce qui s’appelle rien de rien !
Car voyez-vous, je me doutais de votre réaction. Oh ! Comme le mot convient bien pour un vieux  « Réac. » de votre espèce !
J’ai donc couru deux lièvres à la fois. Et ce livre, que vous méprisez tant,  MON LIVRE,  est déjà dans les rotatives d’un de vos plus grands concurrents.
Ah, un dernier mot. J’espère que mes bavardages délirants, mes incessantes facéties de ce jour, vous auront prodigieusement agacé et fait perdre votre si précieux temps.
Moi, je me suis fait plaisir.

Monsieur le Directeur, j’ai bien l’honneur de vous saluer.


Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet !
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