SAMEDI 8 Janvier 2005, de 10h à 18h
Animation : Auteure invitée
: Thème :
Les œuvres de Doru Covrig,
Doru Covrig est un artiste sculpteur de Saint-Maur. Nous aurons la chance exceptionnelle qu’il nous ouvre son atelier ; nous y sélectionnerons chacun une œuvre et tenterons de répondre à notre question... |
un grand merci à Doru COVRIG pour les possibles qu'il nous ouvre ! DORU COVRIG, Dé doigté, créations, Participant à l'étourdissement, les œuvres sont venues
en famille, Petit à petit, Quand on est le chien qui passe ici, il est préférable
d'être aveugle. Dans l'atelier de Doru Covrig, j'ai vu un homme qui avait
la générosité d'un sculpteur et la misère d'avoir de lui trop de sculptures,
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- (texte sans titre) par Claire CAT - "Arrimage" de Bernadette BEHAVA - "Conversation" de Béatrice ARNAUD-GORECKI - "Pas un pli" de Hugues DEVAULT - "Chapeau" de Françoise MORILLON - "Les archives municipales", un conte fantastique de Janine NOWAK - "Le hasard se fera rare, désormais" et "Un éclat pour un continent" de Régis MOULU - "A l'auberge du Père Tranquille" d'Angeline LAUNAY
Claire CAT, auteure invitée,(texte sans titre) Moi, quand j'aime quelque chose, j'ai envie de la manger ; tout, n'importe
quoi, y compris une sculpture. Moi qui me suis efforcée pendant une heure et quart d'époque glaciaire,
il fait froid dans ton atelier, Doru, tu as du courage - de tout mémoriser,
comme dans ce jeu où on posait une vingtaine d'objets sur la table, cinq
minutes pour les regarder et hop ! on recouvre d'une nappe, débrouille-toi
pour en retrouver le plus possible dans ta mémoire et sur ton carnet.
Je n'ai pas pris de notes, des phrases venaient pourtant, je ne suis pas
sérieuse, c'est mon défaut. Pas de discipline, ça me fait du tort. Je
crois que je vais retenir, c'est tellement évident, et puis rien. Il en connaît un rayon, Doru, que la vie est dure, pas un rayon de miel comme moi, et ça lui donne un phrasé mélancolique.Il dit 'la Gulue' d'un ton de Père tranquille mélancolique ; et ça mord, ça pince, c'est 'Dictateur' et 'Totem Barracuda' dans les titres, ses personnages sont plissés comme une falaise du pléistocène, écrasés par des dizaines de générations qui pèsent sur leurs têtes, ce qui les ancre solidement sur leur socle et leur donne cette vie universelle dont parle Doru, je dirais, immémoriale. La Mythologie rejoint les mythologies personnelles. On vit beaucoup dans la mémoire, c'est normal, elle nous nourrit à chaque présent. Ainsi chez Doru, mais vous en parlerez mieux que moi, coexistent l'Egypte, le pléistocène, l'île de Pâques, la 'Gulue' colorée avec ses petits miroirs en creux, c'est oriental et Niki de Saint-Phalle en même temps, des mains de fatmas, des figures de tarot, des figures de voyantes qui réfléchissent un avenir non encore écrit. La casemate à côté du Dictateur est vide, personne encore pour guetter l'ennemi qui nous arrivera sans prévenir du futur… c'est plein de monde chez Daru…et oubliée, reléguée sous l'escalier, une minuscule femme en plâtre, modèle de ses totems. Et là, Doru, je vais te dire, tu es un vrai sculpteur et tu aimes les femmes, elle est magnifiquement présente et belle, c'est la plus émouvante et j'ai envie de la manger. Au café où j'écris tout ça, sur la nappe en papier rouge et blanc de
mes œufs durs mayonnaises, la serveuse est roumaine, je luis ai demandé,
au vu de l'accent. Je lui montre le catalogue que Doru nous a généreusement
offert, Claudia me dit en roulant des r similaire :
"Arrimage" de Bernadette BEHAVA Arrimée en lui Solidités humaines Sexualité triomphante L’idée prime Présence Masses L’amour est si fort Cet être
Celui qui se veut Celui-là Arc-bouté dans ses certitudes Emmailloté dans ses crimes Celui-là ne pourra L’un répond à l’autre Toute puissance D’un regard O ficeler d’amour O liberté du don Jambes fortes Jambes de sable Vous auriez voulu défier le temps Vous serez brisées Notre fuite en nous-mêmes Répartition stable -Dans le camp elle lui avait donné -Il avait sauté dans l’eau s’était relevé Au milieu de sa face Big Brother Ombres ombres Il n’y eut que sa peau Cette odeur ténue Respirer cette odeur S’arrimer au foc Bec de l’existence Comme un sexe érigé Ce sera toujours le combat de David et Golliat Quant aux autres Tout d’une pièce Encore un peu de temps Une goutte suffira Le géant se noiera dans la mer Le monstre sera fissuré Comme un phallus Comme le signe de la Mais cela marchera par deux
"Conversation" de Béatrice ARNAUD-GORECKI - Sculpteur des catharsis, qu'as-tu fait des moulages de ce qui libère des maux pris en otage de la mémoire? - Ne me dérange pas. Ne vois-tu pas que, par la géométrie de mes gestes libératoires, j'oeuvre à dire aux angles tordus de soi l'évidence du mal monde? Je n'ai aucun droit à l'erreur car je suis responsable de chacun des mouvements qui m'engagent dans ma mission. - Responsable? dis-tu. - Responsable. Je taille depuis les cris des temps pour retirer au scalpel les couches géologiques de la douleur qui impose sa dictature à ce que j'appelle l'intime universel. Et si j'architecture, emboîte les souffrances à démonter, je dois avant tout éviter tout risque d'entaille qui n'existait pas avant mon intervention. - On dirait que tu fais des Légo avec tes bonnes intentions. - Peut-être. En tout cas, je tente de mettre en matière les étages de la douleur pour la transcender, la remonter jusqu'à son embryon. Cet oeuf, vois-tu, c'es le noyau malade de chacun de nous; là où le pus des plaies rentrées est enfermé. Un étouffoir. - Y a-t-il un moyen d'en échapper? - Une des façons de s'en évader, c'est par l'art que je pratique depuis l'écrit des temps, de peu à peu substituer à chaque coquille de plâtre un corset de langage. Pour cela, c'est avec mon burin que j'ai façonné un alphabet qui ne devait pas être de bois. La langue sans voix, on connaît déjà. - J'aime bien t'écouter faire des pyramides de mots, toujours comme avec des Légo. Et puis, même quand tu te tais, que ton silence est modelé de bronze, de papier ou même de cire, ton regard ressemble à une vaste imprimerie avec plein de salles qui défilent les unes après les autres comme pour trouver l'issue de quelque chose. - Sans doute l'issue de soi, de là où c'est douloureux, où il y a plein de soldats prêts à guerroyer ou en train de se battre sur l'échiquier de nos échecs en série et stéréotypés jusqu'au bout des regrets. - En fait, ce n'est pas si grave si tu ne peux pas me montrer les moulages de ce qui libère des maux, ces terroristes de la mémoire ou de l'oubli. L'essentiel est que, même si je t'ai un peu dérangé, j'ai, au sculpté des forces invisibles, entrevu la voie possible du guérir.
"Pas un pli" de Hugues DEVAULT C'est moi " Pas Un Pli ", je fais dans le volume. Mon Age d'Or est révolu, me voici relégué derrière une misérable " Muse ", grande, dit : le Créateur. Mais moi " Pas Un Pli ", je l'étais, grand, dominant les " Dictateurs ", je rayonnais, les " Bouddhas " se prosternaient devant moi, les " Princesses Loulou " essayaient de me séduire-aucune éthique- figures de remplissage ! Papier ! Qui a dit papier ? NON ! Journal, quoi ? Du bronze ! Ne prononcez jamais ce mot devant moi, car tout est parti de là. Voilà qu'un beau matin, Notre Créateur à Tous décida, pris dans ses élucubrations conceptuelles, que l'Age de Papier avait vécu, place au Bois. Et en avant, petit à petit le bois envahit l'espace. Puis lassé de ce matériau vil, il recommença les même sujets, mais avec quoi ? Du Métal ! Et quel métal ? Le Bronze. L'Age du bronze remplaçait, détrônait les autres périodes. Ainsi les " Œufs Gutenberg ", les " Colonnes 3 P " par ci, les " Papous-tête ", les Papous-silh " par là, même le nombre des " Bouddhas " enfla jusqu'à mille. Que faire ? Mon ego hypertrophié rabaissé, diminué, je n'existais plus. Alors ! Alors ! " SUPER Pas un Pli " explosa : grattages, lacérations, projections, la déconstruction totale. Satisfait, je restais seul, debout, avec la vague impression d'avoir recouvrer un peu de mon ancienne puissance. Au matin Notre Créateur à Tous apparut. Oh ! Stupeur. Sa fureur si intense fit trembler tous les socles et piédestaux de l'atelier. Il s'empara d'une masse et m'asséna un terrible coup sur le sommet du crâne. Depuis, j'ai perdu les 3/4 de ma taille, APLATI, et moi si jaloux de mon enveloppe bien lisse, je suis devenu un vulgaire personnage composé de " Mille Plis ".
"Chapeau" de Françoise MORILLON Bravo Monsieur Doru COVRIG Arrêt, regard, Je m'égare Ces " Mille Bouddhas " me réveillent, me dérangent, fracassent mes pensées en ce doux matin. Figures de bronze sorties de votre " vous ",de votre " moi ", de ton " toi " ou " toit ", qui claquent et giflent mon visage presque insolemment. Mes yeux se lèvent vers le plafond, tournent à droite, à gauche, reviennent sur l'objet, sur ces figures qui me fascinent, et commencent à me faire rêver, mais de quoi ? de ce monde antérieur que vous avez bien connu, Monsieur, quel rêve étrange ! Mes yeux ne savent plus où se poser, mes yeux sont paniqués, les totems, les baracoudas, les bouddhas, etc… tout ce petit monde semble m'agresser. Ils me regardent, je les dérange ? Pourtant ils paraissent bien paisibles. A peine réveillée, ils me sortent de ma torpeur, comme si c'était une obligation. J'aurais voulu vraiment rêver. Quel culot ! Je suis touchée par ces drôles de figures, je n'aurais pas cru être agressée par ces personnages. Moi, hypersensible ? Pensez-vous ! Et voilà ! Je suis avec eux, çà y est, je communique, très intéressée, concentrée même ; je suis tout simplement extasiée, en arrêt, comme pétrifiée devant ces représentants bronzés. Et quoi ! c'est Covrig qui les a pondues, ces petites ou grandes sculptures ? Veuillez m'excuser du verbe, Monsieur, je suis impolie, vous n'êtes pas une poule, un coq peut-être ? Mais qu'est-ce-que je raconte ? Je délire. Ce régiment de bouddhas, de gardes, non de " bouddhas ", je ne sais plus, euh ! de dictateurs, ah voilà, j'ai trouvé, ou plutôt ce qui reste de la dictature ! ° Garde à vous ! " 1000 Bouddhas " les appelez-vous, pourtant, un Bouddha ne me dérange pas, il a de vrais et nombreux bras, bons généreux, le bonheur se lit sur lui, ses bras transmettent cette bonté et ce bonheur. " 1000 Bouddhas ", je vous regarde, mais non vous n'êtes pas des Bouddhas, vous êtes ces Trente Six gardes, ces restes de dictature ; observons-les : ce ne sont que soumission, ordre, culte de la non personnalité, chacun d'entre eux voue un respect profond pour son dictateur ; écrasement de l'homme transformé en une mécanique remontée par le Dictateur ? C'est le triomphe du D I C T A T E U R. Ces " 1000 Bouddhas " sont les 1000 Gardes du Dieu de la D I C T A T U R E. Mais je délire une seconde fois. Je me sens toute petite au milieu de cette jungle de sculptures, pleine d'admiration, je m'incline devant cette belle œuvre création du sculpteur. Monsieur Doru COVRIG vous avez soigné votre mal-être en projetant votre souffrance, sur ces hommes sculptés dans ce bronze étincelant et sur nous, les visiteurs d'un jour. Vous nous avez fait partager, avec grande modestie, un peu de votre oeuvre qui reflète, je pense, votre vie ponctuée par vos souffrances et amplement comblée par vos richesses intérieures. Merci Monsieur COVRIG.
"Les archives municipales", un conte fantastique de Janine NOWAK - Martin ! Martin se rend promptement vers les casiers D. Bon…
27, 28, voilà le 29. Il tire le classeur : " Conservatoire de Musique
". Non, ce n'est pas là. Il prend l'escalier en colimaçon qui descend
vers la travée M…. Là… M14 : " Cantine scolaire ". Haaa… Cazenave s'est
trompé. - Martin, Martin, que t'arrive-t-il ? Martin, tu m'entends
? Oh, tu me fais peur… Martin, dis quelque chose.
"Le hasard se fera rare, désormais" de Régis MOULU, auteur animateur - Prenez un carré, Doigt, - Un enfant prit le dé doigté et le lança de toute sa naïveté. Le dé s'arrêta sur un doigt, l'univers fut ainsi nommé. Doigt,
"Un éclat pour un continent" de Régis MOULU, auteur animateur - Allez, on retire tout, je le vois en or, et je le vois infini comme un éclat, je le vois très découpé, je le vois petit, je le vois encore, je le vois dans le vide, je le trouve lumineux, je l'offrirai bien à qui ne le prendra pas je l'ai cru un instant derrière moi, A présent, je suis persuadé que c'est notre première pierre, celle à
partir de laquelle tout bat, le sang à l'unisson…
"A l'auberge du Père Tranquille" d'Angeline LAUNAY Comme dans la chanson, j'ai passé la nuit sur une chaise, pensant qu'elle viendrait mais elle n'est pas venue . Et, la main sur la pendule, je me suis dit qu'il fallait séparer le rêve de la réalité. Ce n'est vraiment plus possible… lorsqu'on pousse la porte d'une pièce vide et qu'on va mettre le couvert sur la table, ce n'est pas drôle… de passer encore une journée sans elle. Nous avons gonflé ensemble un beau ballon, l'avons lancé vers la lune - une si bonne chose - mais c'est fini maintenant, et cela sonne comme un mensonge quand il faut passer encore une journée sans elle. Une main sur la pendule… Avec l'autre, j'ai chassé le sommeil de mes yeux et je me suis réveillé pour passer encore une journée sans elle. Alors je suis sorti dans le froid. J'ai marché le long de la Marne. Il faisait humide. Je fixais l'eau pour y noyer quelque chose… je me demandais quoi… Je me suis retrouvé à l'auberge du Père tranquille. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris : j'ai sonné au numéro 1 de l'avenue du Nord, pour ne pas le perdre sans doute. Je savais que là, habitait un homme médecine, une sorte de mage. Qu'importait sa réputation… Me jeter dans l'antre d'un lion pour m'y faire dévorer le cœur si c'était nécessaire ! - J'allais m'asseoir par terre, le dos contre un portail glacé, quand il a ouvert. Lequel de nous deux fut le plus surpris, je ne saurais le dire… Devant mon air hagard, il a esquissé un sourire et m'a demandé de le suivre. J'ai failli trébucher plusieurs fois car, au lieu de faire attention à mes pas, mes yeux s'accrochaient aux arcades d'une forêt de sculptures. Des totems, partout des totems ! Des humanoïdes plantés sur leur piédestal immuable ! Et je me sentais comme eux : planté ou transplanté. Oui, j'étais un de ces spectres de métal évidé, un contour humain au travers duquel passent l'air et la lumière. Doru Covrig me regardait attentivement puis il déclara : " peine de cœur ". Je me sentais embarrassé. Devançant mes pensées, il ajouta : " on ne guérit pas de l'amour mais il faut guérir de l'attente ". Il me proposa d'emporter un objet, un talisman, un substitut… Parmi toutes les silhouettes de bronze, j'en saisis une, la tenant comme un cierge ou un César… Rendez à Dieu ce qui est à Dieu, à César ce qui est à César, au mage la quintessence de son art, à l'homme dans la détresse le subterfuge qui le sauvera… Le sculpteur me poussa vers la sortie, me fit un signe de la main et dit : " je ne t'attends pas, tu ne m'attends pas. " Rentré chez moi, j'ai préparé ma valise. Un peu plus tard, je suis monté dans un train que je n'ai pas attendu. Puis je suis descendu à une gare, dans un village. Au restaurant, on m'a demandé d'attendre, alors je suis parti. J'ai trouvé une chambre à l'hôtel de la place. Sur la table de nuit, était posé un téléphone inutile. J'ai dormi un peu, sans pendule. A la nuit tombée, je suis descendu dans la rue. La lune s'y trouvait, ajustant son halo à celui des réverbères. Bien sûr, je me demandais ce que je faisais là mais j'avais conscience que, de même que la statuette, je n'attendais personne… J'explorais un lieu inconnu et c'était déjà ça… Doru Covrig avait sans doute raison. Pourquoi vouloir guérir de l'amour… J'imaginais le beau ballon jouant à me cacher la lune. L'amour est l'amour, un contour de l'amour, une silhouette qui se faufile. L'amour est une bonne chose lorsqu'il sait comment se faufiler… Mais le souvenir de ma main sur la pendule me rappelait que l'amour n'était plus possible et que mon cœur s'était brisé d'avoir passé encore une journée sans elle. Je me suis assis sur l'herbe mouillée. Je n'ai pas eu de couvert à mettre. A l'orée du village, des ombres bougeaient sur le velours de la nuit… Je les regardais sans les voir ou je les voyais sans les regarder. Je n'attendais ni l'heure du dîner ni celle du départ d'un train. Devant mes yeux évoluaient des déesses, des cariatides, des momies et des robots, nommés par l'artiste : mille Bouddhas, Papou-silhs, Gutembergs et princesses Loulou, certains couverts de lettres ou d'étoiles. Je réfléchissais… Personne n'attend personne ; ni par amour, ni pas nécessité. C'est comme on veut et quand on veut. Ca paraît prétentieux mais c'est plus simple, plus vrai, plus tranquille. - Je pouvais déambuler dans la rue à l'heure qui me convenait, me coucher sur l'herbe détrempée, ne plus entendre " tic-tac " ou " dring-dring ". Du néant surgirait l'avenir. De la solitude fleuriraient les projets. Sans l'attente, je me sentais enfin libre. Est-ce cette liberté que craint l'amour… Si je divaguais, la lune se garderait de me le faire remarquer même si elle m'observait du coin de son croissant. Cette nuit, j'allais la passer en sa compagnie. Lui avais-je donné rendez-vous ? Non, la lune ne m'attendait pas, elle ne m'avait jamais attendu ! La lune s'en fichait. Je me sentais comme un lionceau ayant perdu sa mère et dont les chances de survie sont limitées. J'étais étendu sur l'herbe noire, ne respirant qu'à peine… Une voix intérieure me disait : " Pense à respirer profondément… Invoque les divinités de bois, de carton, de plâtre et de bronze qui révéleront à celui qui les questionne la cruauté de l'attente. " J'avais souffert d'attendre. Déjà je ne cherchais plus à persister… Et
depuis cette nuit, je m'en remets aux dieux tutélaires qui, eux, m'attendent
sans attendre, juchés sur leur piédestal immuable. |
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Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet ! |