SAMEDI 2 JUIN 2012
de 14h00 à 19h00

dans le cadre du cycle
"Le monologue du plaisantin 2"

Animation : Régis MOULU

Comédienne présente :
Ambre GOLLUT

Thème :

Générer des doubles sens sans arrêt !

Au cours de cette séance, il a été question de multiplier les équivoques, tant sur les situations et les motivations des personnages (on pense que l'autre vient pour autre chose) que sur le plan formel (usage par exemple d'homonymes dans une phrase où les deux possibilités peuvent s'entendre).

Ce travail d'écriture ludique est bien plus qu'un ressort comique puisque ouvrir les possibles participe d'un réel esprit poétique !

Remarque : au-delà de la contrainte formelle (thème), le sujet suivant a été proposé : dérouter le plus possible son auditoire en l'emmenant sur des fausses pistes… notamment par le biais d'homonymes. De plus, l'univers devra être porteur de fantastique !
Pour stimuler et renforcer l'écriture et les idées de chacun, un support vous sera distribué... En sus, un "syllabus" présentant les techniques de l'écriture théâtrale comique vous sera remis à votre première venue. Cool !

 

 





 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Ci-après quelques textes produits durant la séance, notamment (dans l'ordre):

- "De comte en conte" de Nadine CHEVALLIER



Ambre GOLLUT interprétant un texte à l'encre fraîche (coll. J. NOWAK)

 

"De comte en conte" de Nadine CHEVALLIER

Je me suis inscrite chez VAM, vous vous souvenez ?

J'y rencontre ce type là, le Comte de Machintruc, avec sa canne.

- " Coin, coin" me dit-elle
- " Quoi, quoi", je demande.
- " Ton compte est bon" me dit-il.
J'ai eu peur que ce soit la fin des haricots pour moi, surtout qu'au déjeuner, on avait eu du veau aux carottes...
- " La coupe est pleine " me dit la cane.
Ca m'a coupé l'appétit, j'ai coupé à travers la plaine jusqu'à la mer.
- " Suis-je l'auteur de ce conte ? " ai-je demandé.
- " Tu es à la hauteur !" m'a répondu ma mère.
Elle tenait sa canne à la main.
- " Coin, coin " me dit celle-ci
- " Quoi, quoi ? Quel vilain petit canard !" Je lui réponds.
Et la voilà qui se fait cygne et prends son vol...
Salut la cane...  A bientôt dans un autre conte !
Bon débarras, je me dis.

Mais voilà le Comte de Machintruc qui revient.
- " Nom d'une pipe, me dit-il, où est ma canne ?"
D'un signe, je lui montre la mer, il s'élance d'un bond.
Quel saut ! Son compte est bon !
Quel sot ! Ce Comte de haut est tombé à l'eau !
Salut le Comte, à bientôt dans un autre conte...
Bon débarras !

Ma mère me dit :
- " Si tu continues comme ça, tu ne seras jamais un auteur à la hauteur.
Sans personnages, comment écrire ?"
Cent personnages ?
Je compte, voyons, les 7 nains, les 3 petits cochons, ça fait déjà 10 moins 3 égal 7, et cette idée suffit à me remonter le moral, le compte est bon...

Mais pendant ce temps, la mer s'était démontée...
Les vagues déchaînées déferlent sur la côte, je lève l'ancre, mon stylo fait une tache sur ma feuille, elle se détache et s'envole, emportée par le vent qui pousse les nuages, les souvenirs et les regrets aussi...

-" Pouce" ai-je crié.
Travelling arrière.

Le Comte de Machintruc est là avec sa canne. Il renverse un seau d'eau, sa canne tombe au sol, ding, ding, ding, sautille sur le carreau. En sept morceaux se casse, d'où sept nains surgissent en criant :
- " Ton compte est bon "
J'ai eu peur que ce soit la fin des haricots pour moi... mais les sept nains prennent le Comte par la main et l'entraînent dans une folle farandole à travers la plaine jusqu'à la mer...

Là m'étreint une forte impression de déjà-vu, je crie :
- " Pouce ! Laissez ma mère en dehors de ce conte ! "
Les nains aussitôt s'évanouissent en fumée et du brouillard émergent sept petits canards pas vilains du tout, ma foi, et un cygne blanc qui passent au-dessus de nos têtes et disparaissent dans le lointain...
- " Je ne vous savais pas poète" me dit le Comte de Machintruc.
- " Pouet ? Pouet ? Vous vous moquez ! La coupe est pleine ! Je réponds. Vous êtes sans doute Comte, mais moi, je suis Chevalier ! Allons sur le pré, laver cet affront. "

Dans le petit matin blême, sang et eau, j'ai tué le Comte de Machintruc d'un coup d'épée dans l'O.
Sans son O, hé, hé, il n'est plus rien que Machintruc tout court... un mec normal, quoi !
Il en est resté coi, sur le pré, sa canne à la main.

Comme quoi, un stylo, c'est mieux qu'une canne pour être un auteur à la hauteur.

Mais....
- "Et les trois petits cochons ?" me direz-vous?

Leur compte est bon !

On fait cochon grillé chez VAM, la semaine prochaine...

 

Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet !
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