SAMEDI 7 janvier 2023
de 14h00 à 19h00

dans le cadre du cycle
"Se doter d'une inspiration extralarge, année 2"

Animation : Régis MOULU

Thème :  L'effraction de l'inconscient comme source d'inspiration

Tout ce qui nous anime au plus profond de nous semble bien désaltérant. Ce continent qu'est l'inconscient, par nature, nous échapperait. Or, depuis l'avènement de la psychanalyse, on suppose qu'il peut ressurgir au travers de nos rêves, de nos actes manqués, de flashs inopinés, de lapsus, etc. Aussi, au cours de cette nouvelle séance exploratoire, nous essaierons de "stimuler artificiellement" ce jaillissement en investissant notamment ses thèmes de prédilection ayant trait à nos désirs et à nos peurs, le tout avec une "vue par le dessus" de bon aloi.

Remarque : au-delà de la contrainte formelle (thème), le sujet suivant a été énoncé en début de séance : Poursuivre l'incipit remanié suivant (du moins en esprit à défaut de reprendre exactement la phrase) : Qui suis-je ? […] En effet pourquoi tout ne reviendrait-il pas à savoir qui je « hante » ? (extrait de Nadja d'André Breton, 1964).
Pour stimuler et renforcer l'écriture et les idées de chacun, un support évoquant notamment la façon de procéder de Salvador Dali ainsi que les archétypes jungiens a été distribué en ouverture de session.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-après quelques textes produits durant la séance, notamment (dans l'ordre):


- "Miroir, mon beau miroir" de Blandine DELGADO

- "Qui suis-je" de Nadine CHEVALLIER

- "Dans la grenouille de tes absences" de Régis MOULU

 

 

"Miroir, mon beau miroir" de Blandine DELGADO


Il se demande souvent ce qui le hante… Encore un soir comme un autre où Victor s'ennuie. Alors il philosophe, vautré sur le sofa du petit salon, les pieds posés sur l’accoudoir, les mains dans un paquet de chips à moitié ouvert.
“Tiens ! J’ai encore pris quelques poils au bidon”, remarque t-il goguenard, en scrutant sa grassouillette ceinture abdominale. Un petit rire le prend et un frétillement de flanc pâle s’empare de son ventre dodu. Ce moment d’insouciance passé, il s’observe du tapis sur lequel il est couché en rond, avec l’air triste qui lui est habituel et se trouve pathétique.
“Mon pauvre vieux, si tu te voyais comme je te vois, tu serais plus proche des larmes que du trémoussement qui t’agite ! Et j’ai faim, j’ai tellement faim…”
Victor s’assied sur le canapé, jambes écartées, quelques chips dégringolent de son pantalon. Son regard s’illumine une seconde, ses oreilles se soulèvent, il se met en éveil, attend un geste qui ne vient pas… et se laisse tomber sur les quelques miettes salées agonisant sur le tapis.
Il se relève et s’interroge sur la suite des événements. Tourne en rond, regarde le cadran de l’horloge comtoise et commence à s’agiter. Un fourmillement inédit s’empare de lui, il faut qu’il sorte !
L’idée du grand air lui est pourtant insupportable, mais il n’a pas le choix, il y a des choses qu’on ne peut faire que le long d’un mur bien choisi ou sur un bout de gazon bien tondu ; et il y a justement tout ce qu’il faut en bas de l’immeuble. Mais il y a aussi toutes ces odeurs et Victor en est écœuré d’avance, lui qui ne supporte plus que celle de son oreiller sale imprégné de sa sueur, sur lequel il colle son visage et s’excite les soirs de grande inspiration. Pourtant, il faut bien l’aérer ce grand corps mou. “Allez Victor, on sort !” Et le seul moyen de trouver l’énergie nécessaire, c’est l’émulation. Ils se regardent, s’observent : “Miroir, mon beau miroir, dis-moi celui que je voudrais être !”.
Sa pelisse soyeuse sur le dos, Victor entrebâille la porte et s’engage en trottinant dans les escaliers. Ah ! Ce sentiment de liberté soudaine qui l’habite ! Truffe au vent, queue battante et cerveau en alerte, il est prêt à tous les excès. Il dévale les dernières marches et pousse frénétiquement les grandes portes vitrées de l’immeuble. “Gare à vous les chiennes en chaleur du quartier, Totor est de sortie, ça va saigner !”
Mais aïeuuuuuu… Sa sciatique se rappelle à lui brutalement et il se met à boiter de manière si ridicule que les quelques gosses collés au mur du bâtiment voisin le raillent bruyamment, visiblement très amusés.
Attention, Totor déteste les enfants ! Il s’en méfie comme de la rage, leur odeur est incolore, pernicieuse, trop proche de l’indéterminé pour être honnête. Il s’approche cahin-caha, la cuisse en feu, du petit groupe d’adolescents. Il renifle un blondinet qui le repousse gentiment, alors qu’un autre tente une approche inconsciente de la main. Mais, Victor siffle énergiquement et la volée de moineaux de cité s’éparpille avant que le pire n’arrive. Quelle frustration !
Tiens !? Une odeur inattendue mais connue détourne son attention. Une acidité pétillante qui lui fait frétiller les narines mais pas seulement… Son corps musculeux est parcouru de petits frissons, il se fige dans une attente aiguë. Elle approche. Il n’a plus qu’à prendre la pause, elle s’arrêtera à sa hauteur, c’est certain ! Comment pourrait-elle résister à son charme viril et à son urine entêtante ?
Victor lui tourne le dos, remonte sa braguette et ajuste son pantalon. La honte… même pas capable de se retenir et d’aller pisser chez lui ! Il se dégoûte mais c’est plus fort que lui, il doit garder sa trace malgré la grimace qu’il a décelé sur son visage. Encore une femelle qui fait la mijaurée mais qui ne demande que ça !
Il la suit, elle accélère, il trottine, elle presse le pas, il se met à courir, alors elle s’immobilise brusquement, se retourne et vient lui mordre le mollet gauche d’un coup de mâchoire bien senti.
Re-aïeuuuuuu ! Coupé dans son élan, Victor hurle de douleur et tire un grand coup sec sur le cordon qui le relie à son héros malheureux à la libido frustrée. “Allez Totor, on rentre à la maison ! Et j’ai faim, j’ai vraiment faim !”
Victor fait demi-tour, se dirige vers son immeuble et remonte les escaliers lentement. Le bas de son dos douloureux lui rappelle qu’il n’est plus tout jeune, plus tout mince, plutôt seul et déprimé. Il passe la porte de son appartement et se lèche longuement le mollet blessé. Le goût ferreux du sang n’est pas désagréable. Alors une idée l’envahit peu à peu, s’insinue et s’ancre fermement dans son cerveau. Il pourrait peut-être attendre la nuit, que le sommeil vienne le prendre, lui Victor, et dès qu’il serait endormi, aller finir son repas, terminer son mollet ensanglanté et ronger tout le reste de son corps gros et gras, le bouffer, l’ingérer, le digérer, parce qu’il a faim, tellement faim… et que quelques miettes de chips tombées du canapé sont loin d’être suffisantes à nourrir un animal de son acabit.

Alors il pose sa truffe sur ses pattes croisées, jette un œil au cadran de l’horloge, ferme les paupières et attend la nuit.

 

 

"Qui suis-je ?" de Nadine CHEVALLIER, texte écrit à distance, en différé, mais dans les mêmes conditions


Qui suis-je ?
La jeune fille en bleu m’a appelée Madame Martinot. Je ne connais pas cette dame. J’ai regardé derrière moi, il n’y avait personne. C’est sans doute à moi qu’elle s’est adressé, elle se trompe.

Dans le miroir de l’ascenseur, j’ai vu cette femme grande et maigre, ce n’est pas moi et pourtant j’étais seule dans la cabine qui descendait.
Quand la porte s’est ouverte, cette femme est sortie en même temps que moi et nous avons pris le couloir de droite. Une jeune femme en vert nous a croisées et m’a dit « bonjour Madame Martinot ». J’ai regardé derrière moi, il n’y avait que moi. Tout reviendrait-il à savoir qui je hante ? Ou plutôt par qui je suis hantée ?
Est-ce moi ou Madame Martinot qui marche dans ce couloir ?

Sur la porte 323, il y a un grand portrait de la femme grande et maigre qui n’est pas moi. J’entre dans la pièce et je reconnais sur le fauteuil le châle vert et rouge que j’aime beaucoup. J’ai besoin d’aller aux toilettes. Je soulève le rideau à droite, je trouve la cuvette et m’y assieds avec un soulagement de plaisir.
Sur la tablette au dessus du lavabo, un gobelet porte une marque au stylo feutre noir « Martinot ». Je reconnais ma serviette de bain, la grande avec un liséré bleu sombre. Je me souviens je l’avais achetée … c’est un cadeau de … quelqu’un me l’a offerte, il y a plusieurs mois sans doute. Je m’essuie avec la serviette qui m’appartient et découvre avec effroi qu’elle porte aussi une marque « Martinot » cousue dans un coin du liseré.

Ce nom me poursuit, je cherche un instant où j’ai pu le rencontrer. Ma mère était là ce matin, j’aurais dû lui demander. Elle a ouvert les volets et m’a annoncé qu’il faisait beau. Elle m’a apporté mon petit déjeuner au lit comme quand je suis malade. J’étais contente même si ce n’était pas dans mon bol préféré, le bleu avec un chat gris dessiné. Moi, j’aime les chats. Ici il n’y en a pas, de chats. Je ne sais plus bien où c’est ici, mais je n’en ai jamais vus, je n’ai pas vu de chats depuis longtemps. Avant j’ai eu beaucoup de chats, je ne sais plus leurs noms.

Je sors de cette chambre avec mon châle à la main. Il faut que je marche, c’est bon pour la santé, dit toujours Maman.
Je tourne à droite dans le couloir. Une jeune femme en bleu qui passe me prend par le bras et me dit en désignant l’autre côté « bonjour Madame Martinot, l’ascenseur, c’est par là ». Je lui souris bêtement, je fais semblant d’être Madame Martinot, il faut être polie avec les étrangers dit Maman. Mais je me dégage vivement, je le sais que c’est par là, je bougonne, fais demi-tour et reviens dans la chambre 323.

J’ai perdu le fil de mes pensées, elle m’a étourdie, je pose le châle, je ressors, la jeune fille a disparu, je pars vers la gauche dans ce long couloir. Je croise un homme en fauteuil roulant qui pousse sur ses pieds pour avancer. Son visage est sombre, on dirait qu’il fait la gueule, il m’inquiète. Je ne le connais pas, je passe à côté en faisant bien attention à ne pas le toucher. Il poursuit son chemin en ahanant, je le regarde, il n’entre pas dans la chambre 323 mais continue vers le fond du couloir. En tous cas, il ne m’a pas appelée Madame Martinot et je suis soulagée.

Au bout du couloir, l’ascenseur s’ouvre juste quand j’arrive, une jeune femme en vert en sort, poussant un chariot plein de linge et de vêtements. Elle me salue « Bonjour Madame Martinot ». Je regarde derrière moi, il n’y a personne.
IL me semble bien pourtant que je ne suis pas Madame Martinot.

Dans le miroir de l’ascenseur, le femme grande et maigre est de nouveau devant moi, elle me regarde quand j’entre et copie tous mes gestes, je ne la reconnais pas, je touche la surface froide, elle fait de même, elle a l’air apeurée, je touche ses doigts froids. Je la trouve assez mal coiffée, trop maigre, elle porte la même robe que moi, c’est la mode qui veut ça.

Je me retourne , la porte s’est ouverte. Il y a beaucoup de monde à ce niveau. Des gens passent, d’autres sont assis dans des fauteuils. De la musique couvre le bruit de conversations qui n’ont pas lieu.
Je passe devant tous ces gens en souriant, personne ne m’appelle Madame Martinot et ça me plaît. Je marche vers la porte de sortie, le sas s’ouvre devant moi sans effort. La terrasse est ensoleillée, ma mère me l’avait dit, il fait très beau. Je descends par la pente douce, des fleurs commencent à éclore sur la pelouse rase.

Le grand portail s’ouvre en grand au passage d’un véhicule de livraison. Il faut que je marche, je sors dans la rue bordée de tilleuls encore nus.
Fait-il aller par là ou par là ?
J’entends derrière moi qu’on m’appelle à grand cris «  Madame Martinot, revenez ! »
Ce n’est pas moi, je poursuis mon chemin vers la droite, je rentre chez moi.

Une course derrière moi, deux jeunes femmes en bleu se précipitent et me prennent chacune par un bras.
« Venez Madame Martinot, nous rentrons à la maison » me disent-elles. Madame Martinot me hante. J’ai envie de crier mais je ne sais plus les mots. Je me débats.

Arrive une jeune femme en blanc, souriante, elle me dit doucement « Venez Yeyette, on rentre à la maison »
Je lui souris. Elle me connaît. Je me retrouve.
Yeyette, c’est bien moi.

 


"Dans la grenouille de tes absences" de Régis MOULU, animateur de l'atelier


Qui suis-je ? Une hantise.
Un amour de hantise.
La mouche qui vous suit
et qui ne vous lâche plus.
Je sui votre drame. Lancinant.
Je vous aimerai pour toujours,
éperdument.
Zone d'ombre.
Soleil anthracite.
L'écrevisse aux pattes rouges et nombreuses
qui vous tient dans ses étaux articulés.
Je ne vous contacte que par piqûre.
Une araignée posée sur votre peau,
qui mord imperceptiblement
mais sûrement
au cours d'un sandwich de secondes.
« Crônet'rôm » !

En petite fille, dans ce contexte-là.
De celle qu'on anonyme
par erreur, sous prétexte d'innocence.
Qui dirait qu'un ange est un vil salopard ?
Et je prospère sous cette identité,
sacrée comme un foie gras.
Qui m'accueille dans son entendement plein de dents
grossit,
se barde de maladies cardio-vasculaires,
m'offre le spectacle de sa mort,
me rejoint trop rapidement.

Je suis votre bien, votre conscience, votre précipice
d'où il fallait rester éloigné.
Je suis votre tentation qui a failli.
Je suis votre basculement constaté,
l'homme commençant à vivre que dans sa chute.
Je suis votre révélateur,
votre réveil qui sonnera toujours et en continu,
regardez-moi avec vos yeux à même l'os,
j'en ferai deux dés
et, si à l'issue de leur roulé,
ils s'arrêteront en affichant « pupille »,
on se verra vraiment.
À défaut, vous me sentirez sur votre peau.
Comme votre châle préféré
que le port habituel
aura rendu « ventouse de force » :
impossible de s'en défaire.
Ça vous a transformé en vieux,
mort
et recouvert.

Toute une vie ensemble,
à jamais.
Une étrange « siamoiserie ».
Une prothèse handicapante.
Une façon d'être divisé par deux,
pour qui entrerait en religion avec les mathématiques.

Permettez-moi d'être votre intuition.
Je veux aussi être le cheval
que vous montez.
J'ai le cou vigoureux,
plein comme un bouquet de tiges.
Je veux seulement que vous m'aimiez
pour que je puisse disparaître.

Eh, petit humain au cul de clarinette
et qui a toujours chié le ravissement,
sauras-tu un jour « aimer »,
« aimer » qui veut dire « aimer »
où aucun avantage tu n'en tirerais ?

La messe est dite.

Tu as une tête « ronde de honte »
que dissimulent tes mains de scraper.
Tu es le coup d'arrêt
intimé à la peinture classique,
fondamentalement un fossoyeur.

Maison éboulée,
ou armoire éventrée.
Zone de dévastation.
Un désert, mais encombré d'une casse automobile.
Les animaux affamés ne t'espèrent plus.
Tu n'as d'intérêt pour personne.
Aucun regard pour te broder une identité de fête galante.
Ton visage en couvercle de poubelle
ne fait plus envie.
Tu n'as d'intérêt pour personne.

Foutu pour foutu,
il aurait pourtant été facile
de t'inventer un « passé en germe de soja ».
Un mensonge qui grandit encore.
Une propension à être un ami qui s'offre,
celui qui cherche à être le meilleur repas
qui puisse être mangé par son hôte.

Se sacrifier.
Avoir un corps de meringue,
c'est-à-dire une texture de poulet fondant.
Une âme miscible et alléchante.
Au Mexique, les crânes sont des boules de sucre
que mangent les enfants.

Au plaisir, donc, de te dire que tu ne t'es jamais offert,
jamais réellement,
jamais totalement;
jamais effectivement,
tu n'as pas encore commencé à le faire !
Pourquoi ?
Et pourquoi t'enferrer dans cet état stationnaire,
ce vivarium stérile
avec lequel ton corps et ton image
s'assimilent et se confondent ?

Or, plus tu t'évites
et plus je suis là : bonjour !

Là, avec l'amitié du chien
que l'excès de sauvagerie
rend domestique,
par une malice qui s'insinue, s'insinue.
Je deviens pour toi
la fenêtre allumée dans la nuit,
ce gras attirant qui permet de ne plus voir
toute la disproportion du chaos,
en somme, tout ton désarroi.

Je ne me tairai pas.
Qui mange du thym
sentira entièrement le thym,
« ton embaumeur, je serai ».
Sont-ce mes mains qui, actuellement,
te poussent aux bras ?
Barbapapa.

Tes souvenirs sont un alcool
que je me tue à te servir
pour te dissoudre,
que reste-t-il franchement de ta chair ?
Vouloir être Mickey, quelle honte !
Quel ravin !
Ne t'es-tu déjà que trop anonymé
par tes faux polars ?
tes identités-canular ?
tes prises de parole fâcheusement polyglottes ?
tout ce n'importe quoi qui sent la débâcle ?

Surcroît de banalités effrayant.
Cette gigantesque farce correspond
à un énorme souci.
Je me nourris uniquement
de ta difficulté à te connaître
tant tu n'as quasiment jamais pris de décision,
de celles qui nous rendent Homme.
Dès lors, ton inconsistance initie
mes plus belles bacchanales
et j'en ris,
tu n'y entends que du vent, poil à gratter.

Ainsi je suis le gros lot
que tu ne gagneras jamais,
l'objet de tes désirs
qu'administre seul, en définitive, ton fantôme,
personnage de sable,
paquebot sans eau,
marin sans tête,
petit concept éphémère.

Bouille de nénuphar,
maquillée en conjonction ratée.

Sommeil qui ne redessine plus rien.

La palombe qui retrouverait
image et supervision
n'a fait que voler,
a fini par s'effacer dans son épuisement,
a chu comme une tuile orpheline
que le suicide sauve du méchant sur-place.

Je t'invite à la fantaisie,
ce clown, pour sûr, sans costume,
une rampe lumineuse
qui s'éclaire quand on la lâche.

Un banc d'esturgeons se met à danser,
mais ça n'a aucune conséquence.

Nos échanges sont « salade de fruits », assurément.
Car toi aussi tu me parles
dans la grenouille de tes absences
qui peuplent les fossés de ton âge entartré.

Je suis une maladie
que tes proches appellent « obsession »,
je suis ton épouse qui ne sort plus de la salle des mariages,
m'entraînant un peu trop à être ton scandale mou.

On couche ensemble, à l'excès, bien évidemment,
et tu n'en ressors que plus englouti.

Ton stylo n'a plus d'encre,
quand vas-tu le comprendre ?

Replonge donc dans l'encrier de ton âme
pour voir si ton esprit t'y a laissé un mot,
mais par pitié, ne le lis pas !

Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet !
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