SAMEDI 10 Novembre 2007
de 14h00 à 19h00

dans le cadre du cycle
"D'espérance en expériences"

Animation : Régis MOULU

Thème : Lumières roses sur page blanche

Cette séance a constitué une expérience singulière. Imaginez plutôt : tout est rose autour de vous (couleur sous réserve) !
C'est donc une nouvelle façon de voir qui vous prend, là, tout de suite. Votre écriture va alors être imprégnées de cette ambiance visuelle.

Ecrit-on pareillement lorsque la lumière et la luminosité changent ? Certes, non… quoi que ça reste à vivre, ensemble !

Pour stimuler et renforcer l'écriture et les idées de chacun, des documents ont été remis lors de la séance (notamment, sollicitation de l'imagination au travers de portraits chinois). Et youpi !

 

 

 

 

 

 

 


Ci-après quelques textes produits durant la séance, notamment (dans l'ordre):

- "Indéfinissable couleur" d'Angeline LAUNAY

- "Impressions" de Marie-Odile GUIGNON

- "Lettres en feu" de Régis MOULU

- "La vie en rose" de Janine BERNARD

- "Rose magique" de Françoise MORILLON

- "Rosa rosa rosam" de Janine NOWAK

- sans titre d'Aurélie BOCCARA


photo prise lors de notre séance (coll. Janine Nowak)...

 

"Indéfinissable couleur" d'Angeline LAUNAY

L'air était blanc, l'herbe rouge, le jardin rose… J'ai soudain aperçu trois silhouettes… Elles m'ont rappelé deux frères et leur sœur, trois amis s'aimant d'un amour sinueux et parfumé venu du fond des âges.
Ma rencontre avec le poète qui les avait imaginés date d'une époque à la fois fraîche et lugubre, la post-adolescence… terminus auquel tout le monde descend dans le gouffre de l'initiation.
Ils s'appelaient Villon, Byron et Valmore. Le poète disait d'eux : " Villon aimait Byron. Byron aimait Valmore. Valmore aimait Villon et Byron. " Tout était dit. Tout commençait et finissait dans cette intime évidence. Tout se balançait à ce rythme ternaire.
Valmore riait d'un rien : une petite fleur qui se trémoussait sur le gravier des allées, un craquement d'origine mystérieuse, l'odeur insistante d'un conifère… mais les larmes lui venaient à la pensée de la demeure qu'ils habitaient encore avec leur mère, imposante bâtisse se fissurant d'année en année et qu'il faudrait bien finir par quitter un jour pour une destination inconnue. Elle savait qu'aucun de ses frères n'accepterait ce destin et aussi qu'il fallait une force surnaturelle pour lutter contre le destin.
Villon était celui des trois qui portait en lui un ressentiment puissant contre le monde extérieur. Il n'était pas de ceux que l'on peut convaincre avec des idées toutes faites. Son regard passait au-delà des branchages et parcourait les sommets à la recherche d'improbables certitudes n'ayant que peu à voir avec celles de ce monde. Valmore s'inquiétait de ce qu'il adviendrait de lui lorsque l'heure serait venue d'abandonner le domaine.
Heureusement le doux Byron avait à cœur de rassurer sa sœur. Quand elle sentait venir la fatigue, elle posait sa tête sur l'épaule de Byron, puisant de la force à sa seule présence. Il respirait le calme et le charme. Valmore respirait la poésie. Pour cela, ses frères l'aimaient. Que de fois, dans le grand jardin rose, ne les avait-elle pas initiés aux merveilles ténues de la nature… souriant devant les efforts d'un insecte à transporter sa nourriture ou effleurant d'un regard la touchante pâleur d'une fleurette.
Ses frères l'observaient avec ravissement gambader entre les haies taillées, à l'affût d'une couleur ou d'un bruissement susceptible d'apaiser la griffure des épines qu'elle évitait autant qu'elle le pouvait. C'est de ces égratignures justement que Villon et Byron tentaient de préserver leur sœur.
Tous trois vivaient d'une lumière incertaine, presque irréelle, une lueur étrange volée au prisme des couleurs, si claire qu'ils n'y voyaient parfois plus grand-chose. Cette lumière rose d'origine inconnue dénaturait, transformait ou transcendait la réalité. Elle baignait tout le jardin… comme si un jardin pouvait être rose !... et donc le reste du monde peinturluré de tons brutaux sortis tout droit de leurs tubes !
Jardin clos. Image du paradis. Réduction de l'univers. Labyrinthe des contemplations. Rose à en rêver. Rose à en douter. Pourquoi rester… Pourquoi s'en aller… Pourquoi rose…
Au fond de son terrain, la maison s'étiolait, pareille à une grande carcasse remplie de souvenirs. Les souvenirs aussi étaient teintés de rose… du rose des jouets de trois enfants qui ne l'étaient plus guère ou qui l'étaient encore un peu. Rose également le portrait de l'arrière grand-père avec ses moustaches roses, son complet rose pourtant sévère, sans oublier la pendule de marbre rosé veiné de blanc, du sang blanc circulant dans de la chair pourprée. Les objets polis aux générations successives semblaient usés à force d'amour… Ils avaient adopté cette teinte de vieux rose qui s était répandue jusque dans les recoins les plus cachés. Les couleurs elles aussi vieillissent doucement. Les choses rosissent avec le temps. Les choses… roses. Le temps, rose lui aussi.
Se peut-il que le temps soit rose ? Quelle question !... qui flotte dans l'air blanc, qui se dissout dans le jardin rose…
Villon, Byron et Valmore sont assis sur un banc de pierre, chacun égaré dans sa pensée. Villon ne se résout pas à l'inéluctable. Byron aimerait apaiser le chagrin de Valmore. Seule Valmore porte en elle tous les espoirs d'un possible enfantement. C'est la promesse de l'enfance renouvelée qui délivre Valmore de ses inquiétudes. Ses frères l'ignorent et la regardent qui sèche ses tristesses avec une corolle de volubilis qui voletait par là, une consolation qui passait au bon moment.
Valmore prend l'air de celle qui sait quelque chose. Villon se mord la lèvre inférieure. Byron se mord l'intérieur d'une joue. Valmore leur saisit la main et ferme les yeux. Ils demeurent là, unis dans l'après-midi qui se termine. Autour d'eux, l'air léger soulève des milliers de particules lumineuses. C'est un embrasement d'un rose indéfinissable qui envahit le jardin de sa clarté discrète. Villon, Byron et Valmore y goûtent comme à un fruit savoureux et périssable.

 

"Impressions" de Marie-Odile GUIGNON


Rien que l'étendue du sable devant soi.

Du blond, du jaune, de l'or, doux comme de la soie.

Sous mes pas nus, les grains crissent sagement.

C'est un désert intermittent…

C'est une plage balayé par le vent…

C'est l'infini de l'horizon…

Loin très loin, le ciel s'est embrasé dans les vapeurs nuageuses du couchant. L'atmosphère irradie de reflets inconsistants et infidèles qui virent rapidement. C'est une question de temps.

Un rideau mordoré s'étire lentement, contrastant une ligne sombre terreuse ou océane qui finalement, le replie et l'absorbe pour le confondre, sobrement, dans des espaces envoûtants.

Le crépuscule s'installe. Passage du mordoré à l'argenté.

C'est un nouvel instant qui s'avance…

Mes pas se sont tus, il n'y a plus de sable ni de soie. Le soi-même seul subsiste, en tête à tête. D'un hochement bref le cœur s'éveille juste un peu pour un libre cours avec la pensée.

Serait-ce l'heure choisie par les monstres cérébraux pour s'exprimer ? Ils sont bien là, se bousculent et frappent à la porte de l'expression. Engendrés par les enfants des lettres, des mots, des phrases, ils s'apprêtent à danser hors de leur prison neuronale, au-delà des idées toutes faites, des politesses sonores, des mines bien aiguisées !

La pleine lumière : voilà leur champ de bataille privilégié !

Pour se délecter du nectar des émotions sentimentales, tous les ressentis les attirent. Ils volent et volètent dans toutes les langues et sur tous les terrains. Dans les pénombres des matières vivantes qui les hébergent, ils somnolent souvent, mais dès qu'un sens les excitent ils sont près à agir…

Seul le cœur et la pensée unis ont le pouvoir de les libérer…

Et c'est une question d'ambiance.

La luminosité s'est atténuée par l'accoutumance mais elle subsiste éclairant les pages blanchies de la matière grise, où, peu à peu, les émanations cérébrales s'activent, libérées par l'imagination de l'esprit désireux d'être créatif.

Et les petits monstres s'agitent tout azimut, faisant et défaisant des combinaisons grammaticales à transformer en verbales !

Des couleurs, ils ont soif de couleurs ! Dans cet espace qui n'est plus du jour mais n'est pas encore de la nuit, si l'ennui s'infiltre en ennemi, la monotonie neurasthénique s'impliquera pour inscrire ses mémoires noires ! En prévention, par une prise d'air, l'optimisme vert clignote pour relancer l'activité des dendrites et de nouveau le petit monde difforme s'ébroue activement en dégageant le parfum subtil d'une prose extravagante, venant tout droit d'une zone surchauffée à force de cogiter !

Je ne sais pas où j'ai marché ? J'ai erré, perdu dans cette demi-pénombre… J'aime m'évader dans les couchers du soleil… J'aime laisser ma déraison vagabonder en liberté…

Illusion quand tu nous saisis !

Ambiance rose c'est la vie !
A la mémoire de Marcel Duchamp ( Rrose Sèlavy )

 

"Lettres en feu" de Régis MOULU

2 Rôles :

CHARLES
SUZANNE

Le texte :

* CHARLES. - Juste le pain
la mie,
aller sous les miettes,
toujours et encore,
être fluide,
s'insinuer entre les bulles d'air,
aller là où ça vit,
ça bat, ça proteste,
y goûter quelque chose,
faire preuve de méthodes,
puis y manger tout ce qu'on voit,
reprendre un peu de corps,
s'incarner mutuellement,
ressusciter,
ne pas aller trop vite,
faire des déclarations pour rester dans la même énergie,
penser toujours à ce qu'il y a entre le rouge et le blanc,
penser au rose,
avoir toujours un truc d'excité en soi sans jamais l'avouer,
pour moi, le bonheur, c'est comme ça,
qu'est-ce que tu veux, Suzanne,
je veux vivre avec toi
parce que tu as les mots qui claquent,
parce que ta langue souffle ma peau,
parce que tu ne fais que construire ta voix lactée, je reste dans le sillage,
parce que ta bouche en griotte finira par me dire :
" qu'est-ce que je suis contente que tu sois là,
je le réalise maintenant que tu es là
et je n'ai même pas pris la peine d'y penser pour te le dire,
je t'aime
parce que, comme moi, tu t'évertues à faire de la vie un jaillissement…
Côté "jaillissement", pour moi, ça s'est passé comme ça : un jour que j'étais épuisée,
épuisée d'avoir vu trop de haine dans les mains des hommes,
un jour où je recherchais le repos, j'eus la primaire idée d'aller me promener en forêt verte, là où tout pousse dans la clandestinité bleue. Au bout de quelques oiseaux jaunes, je vis, dans une clairière rose où le soleil levant se baignait, un geyser.
A ce moment-là,
ne pensant à rien,
ne cherchant rien,
ne voulant rien,
n'ayant peur de rien,
je me suis dit : moi, c'est ça que je veux être, c'est ça que je vais être et c'est irréversible.
Voilà, depuis on m'appelle la jeune fille sans semelles. "
Suzanne, c'est tout ça que tu m'as dit,
ça sortait de ta griotte,
tu parles comme tu t'envoles,
tu souris comme on plane,
bref, tu es mon petit bonheur, comme je suis heureux
de penser à toi.

Le vieil homme tenait une photo en rose et blanc.
" Se méfie-t-on assez des photographes ? " se dit-il afin de ne pas devenir fou. Il n'était pas davantage sénile : il avait 55 ans.
Il la posa sur la table parmi les miettes. Elles provenaient de son sandwich camembert. C'est ainsi qu'il dépensait toute sa pension de retraité : il vivait d'amour et de camembert, et son amour de jeunesse, c'était Suzanne.

Quinze ans après.

Suzanne, conseillère dans une agence matrimoniale, devant partir à la retraite, fait ses cartons, trie ses dossiers, forme la jeune femme qui ne pourra pas la remplacer.
parmi toutes les lettres qui circulaient par son entremise, elle tombe d'un seul coup sur une enveloppe qui n'a jamais été ouverte. Le soin avec lequel l'adresse était écrite lui dit tout de suite qu'il s'agissait d'une correspondance amoureuse et passionnée, pour ne pas dire impatiente.


* SUZANNE. - Mon Dieu, un espoir a été suspendu pendant 15 ans. et dire qu'à cause de cette bévue, un couple ne s'est peut-être pas formé, qu'un enfant n'a pas pu naître, suivi d'un deuxième, que l'agence n'a pas réalisé son chiffre d'affaires…

Suzanne attendit 20h pour la lire, l'heure à laquelle la jeune fille à former allait partir. Elle serait ainsi plus tranquille pour raviver cette vieille histoire et qui sait, la réparer, histoire de finir en beauté une carrière délicate et parsemée de rebondissements.

* SUZANNE. - Avec l'humain, on ne peut jamais savoir ce qui peut arriver, surtout quand ils commencent à être deux.

Ça commençait bien : sur l'enveloppe, il n'y avait pas de référence, pas de numéro d'annonce. Pratique ! Ça promettait de devenir un grand moment d'archéologie dans l'historique des correspondances de l'agence.
De plus, c'était inscrit "personnel", ce qui n'est pas sans faire rire. Tout ce qui est de l'ordre amoureux est personnel ! Suzanne ouvrit donc avec un grand sourire idiot l'enveloppe.
Elle eut un pressentiment, le même qu'on éprouve en entrant dans une cave à vins : plus jamais tout sera comme avant. Elle s'enthousiasma de réaliser que son petit cœur palpitait encore à la moindre sensation : il était temps qu'elle arrête ce métier, son cœur avait déjà battu l'équivalent de 300 années. Que lui restait-elle pour elle ? Les valves, ça ne se partagent pas. Ce métier n'était pas un métier. Comment pouvait-elle former quelqu'un à aider deux êtres humains à se rapprocher ? Comment peut-on sérieusement être la langue de quelqu'un d'autre, et ce pour deux personnes, quelle schizophrénie en perspective, il était temps qu'elle arrête ce métier qui n'était pas un métier…
Son petit cœur secouait donc les barreaux de sa cage thoracique. Elle découvrit une lettre manuscrite qui venait de Charles.
Son sang ne fit qu'un tour : c'était Charles, son amoureux de jeunesse qui s'adressait à elle. Ainsi le vieux timbre de l'enveloppe s'expliquait : ça faisait 15 ans que la lettre avait été postée. Mais pourquoi ce doux dingue lui avait-il écrit à son boulot ?!
Elle lut ensuite la lettre comme on colorie un Mickey sans dépasser : avec religiosité.
Bon, en gros, il parlait de "pain", de "mie", de "miettes", d' "incarnation", de "résurrection", de "rouge", de "blanc", de "rose", de "geyser", de "griotte" et de "bonheur". Bref, c'était bel et bien une lettre d'amour.
Cette lettre arrivait d'ailleurs à point nommé : maintenant qu'elle allait être en retraite, elle pouvait réinvestir tous les dossiers personnels laissés en souffrance.
Un coup de fil suffirait, pensa-t-elle, pour compresser le temps perdu.
mais au fait, quel âge aurait-il ? Ne ferait-elle pas mieux d'aller directement se changer les idées au Musée Grévin ?
Non, cette idée jaillissante n'était pas de bon aloi.

* SUZANNE. - Charles, où es-tu ?

répéta-t-elle en fréquentant le bottin, tout le bottin ! Elle ne le trouva pas. Elle passa la semaine à rappeler des amis en commun, à se rappeler nombre d'histoires, à revivre tant de souvenirs qu'elle rêva même la nuit ce qu'elle vivait le jour. Son cœur avait pris 100 ans de plus. Elle finit par apprendre que Charles ne serait plus que les photos qu'elle avait de lui. Elle remit son nez dans ses boîtes Tuperware, boîtes hermétiques dans lesquelles elle conservait ses photos. " Les souvenirs sont trop poreux " pensait-elle " pour les laisser aux quatre vents ". Elle passa une semaine à se rappeler d'amis que ses photos avaient figé. Elle en rêva même la nuit. Son cœur reprit 50 ans de plus.
Elle finit par retrouver Charles sur une photo en rose et blanc. " Se méfie-t-on assez des photographes ? " se dit-elle afin de ne pas devenir folle. Elle n'était pas davantage sénile.. même si son cœur avait déjà atteint 450 ans.

Il y a des personnes qui, comme Suzanne, vivent tellement d'émotions, sont tellement pleines d'élans, qu'elles ne s'épuisent pas, qu'elles ne vieillissent pas, l'inconvénient étant que tout fane dans leur sillage, et qu'elles ne le voient pas.

Suzanne prit du papier à lettre et écrivit ceci :


Charles,
on ne sait jamais rien sur rien,
et s'il y a bien quelque chose qu'on ne connaît pas,
c'est le bonheur qu'on nous tend,
celui qui est le plus proche de nous, le plus évident,
celui qui crie le plus fort.
Tu m'aimes. Je le sais maintenant.
Je t'aime. Tu ne le sauras pas… mais je te le dis quand même.
A toutes ces paroles qu'on ne se dira pas,
A toutes ces petites intentions qu'on n'a pas inventées,
A toutes nos envies de ralenti qui ne se feront pas,
A tous nos projets
comme autant de cailloux qui ne pourront jamais éclore,
A toutes nos folies qui resteront petits fossiles,
Et à toutes nos joies incalculables
qui tombent en sable,
qui feront des plages entières
sur lesquelles nombre d'amoureux prendront ensemble le temps de vivre de bons moments, au même moment,
A toujours, Charles, vu que 15 ans de différé, ça fait mal,
chaque jour, je penserai à toi.
Suzanne

Elle l'accrocha à une fusée de feu d'artifice. Elle l'alluma en s'écriant :

* SUZANNE. - Charles, ne dis rien,
saches seulement qu'on n'a pas fini de s'éclater ensemble,
crois-moi.

Le mercredi suivant, elle était nonne en ayant choisi d'entrer au couvent St Charles.

 

"La vie en rose" de Janine BERNARD


- Baisse un peu l'abat jour, tu m'agresses
!

Elle n'a pas envie de supporter la lumière aveuglante du salon ce soir.
Elle est d'humeur massacrante Rosette et elle a beau avoir quitté ses sabots cloutés en poussant la porte, ses pieds ne parviennent pas à l'harmonie.
L'orteil gauche lui lance encore des éclats de verre tranchants qui la brûlent jusqu'au genou et son dos meurtri la tiraille de tous les côtés.
Quelle journée de cochon ! Quel temps de cochon ! Quelle vie de cochonne !

Elle a quitté son harnachement pour se couler dans un pyjama de pilou noir et moelleux. Elle s'est laissée littéralement choir dans le canapé.
Laisser le corps s'affaler, s'étendre, le laisser déborder à son aise, se répandre comme un marshmallow mou et trop frais.
Un marshmallow. S'en enfourner un au fond du gosier et le laisser fondre dans une bouche d'un coup baveuse et moite de sucre bon marché.
Voilà qui requinquerait ce corps moulu et rincerait cette bouche desséchée par les tirades, la colère rentrée et cette peur de mal faire, de mal dire, de mal articuler, de mal bouger, de mal tourner.
Au théâtre des trois porcins, l'ancien théâtre des trois baudets, où elle a auditionné tout l'après midi sous les projos, face à ce metteur en scène têtu de vieux bouc aux lunettes vindicatives, elle s'est retenue jusqu'à ne plus pouvoir contrôler ni son câble, ni ses fusibles.

Et voilà qu'en rentrant, Rosacio son amoureux recommence la séance en lui branchant en pleine nuque, ce violent spot qui leur tient lieu d'éclairage dans le petit studio.
Une lumière douce enveloppante, voilà ce dont elle avait besoin.
Une lumière sortie de nulle part, un brouillard de rosée, de jour naissant, comme une barbe à papa épaisse, enveloppant toutes les formes épousant tous les angles et s'infiltrant dans tous les pores de l'air ambiant.
Mais non. Il a poussé la porte, a grogné un tonitruant: " Salut la grosse ! " et il a branché cet aveuglement haï des écolos qui pompe des watts autant qu'une centrale et qui lui rappelle méchamment la scène maudite de cette sale journée.

Elle s'y est faite malmenée non seulement dans ses petites oreilles de cochonne, mais aussi et surtout dans son ego. Dans son ego de gosse insolente trop tôt sortie de son adolescence. Elle l'entend encore.
" Rosette, ma chérie, je t'ai dit d'oublier ce fossile de Peggy. Je t'ai expliqué de frétiller, d'articuler, pas de déclamer. J'ai passé l'age de ces conneries ! Suivante ! Suivante ! "
Et il se bouchait les oreilles alors qu'elle roulait de toutes ses hanches pour essayer d'être bonne, à la hauteur du rôle, du jeu, du texte, du mouvement attendu.
Peggy… Peggy la cochonne ! Et puis quoi encore ? Pourquoi pas remonter aux premières parades porcines en tutu pendant qu'on y était ?
Peggy la cochonne, la Sarah Bernard de la race porcine, connue du monde entier.
Mais elle, Rosette, avec ses petits jambons bien dodus, elle voulait faire passer l'insolence de son temps, toute la nouveauté, tout cet idéal des petites cochonnes modernes, savoureuses et gouailleuses bercées par le nouveau " jabon-pop-rap " que le groupe " Cochonnailles "représentait si bien. Surtout le petit " oio - jabono " qui avait teint, pour la première fois sur scène ses soies en noir vif et se présentait avec une petite queue défrisée, droite comme celle d'un petit chien ratier. La classe. Fini le tire-bouchon indiscipliné. Le nouveau rap c'était le " jabono " transgénique, métissé, dernier cri dans la modernité porcine.

- Y reste des marshmallows ?

La réponse du silence est éloquente.
Rosacio n'entend pas. Il est parti enfiler sa salopette de mécano et va encore occuper la cour derrière pour réparer sa " bauge " comme il l'appelle. Une espèce de planche à roulettes qu'il a bricolé avec un siège décoré en saucisses argentées.

Rosette et Rosacio, le petit couple de cochons du rez-de-chaussée que tout l'immeuble entend s'engueuler certains soirs et qui dérange le voisin certains matins parce que les cloisons sont minces et que le voisin n'est qu'un vieux chien galeux impuissant et autoritaire.
Elle, l'apprentie rapeuse, l'actrice, la danseuse ronde et lui, réparateur en froid, spécialisé en frigo de charcuterie, bricolo à ses heures et passionné de " cochonnettes " ces petites planches dont le moteur vrombit dans une fumée à vous arracher le groin.

Face à sa fatigue, le mieux c'est d'écouter le petit " oio " dans son MP3 greffé dans ses oreilles et de secouer ses souffrances pour atteindre le coin cuisine où l'attendent les marshmallows. Et ne pas oublier au passage, d'éteindre le réverbère du studio qui lui crache à la figure.

Alors dans le sombre de la paix retrouvée du salon, Rosette la petite cochonne, fera corps et âme avec son amoureux du show-biz, et elle se laissera revenir à sa première nature, à cette petite Rosette qui rêvait d'un public tout rond, les yeux scotchés sur elle, en attente d'elle, prêt à s'élancer vers elle, comme une marée de hurlements plus rosés et brillants que les meilleurs marshmallows du monde. Oublié le vieux bouc, oublié son mécano qui refuse de porter autre chose que ces salopettes Cochonou d'un autre âge, oublier cette vie de cochonne faite de quémandages, de portes refermées, d'exigences impossibles à atteindre. Rosette n'est plus qu'un ectoplasme, un chou à la crème flasque, nourri de sons métalliques avec bien au fond du gosier une poignée de marshmallows visqueux.

Elle a fermé les yeux. Elle ne voit plus qu'un point légèrement pâle au fond de cet univers vaste et unique où elle vague derrière ses paupières. On dirait le ciel sombre, parsemé de flashs lumineux. Son corps a disparu, elle n'est qu'esprit Rosette. Esprit et vie.
Mais après tout, la vie en rose, c'est peut être ça ?

 

"Rose magique" de Françoise MORILLON

Cette après-midi grise de novembre m'incite à écrire, quoi ? Je ne le sais pas encore.

C'est curieux : je viens d'ouvrir mon cahier à carreaux noirs et je m'aperçois qu'ils sont devenus roses, la page blanche est également baignée de rose : serait-ce la magie de l'écriture qui permet cette transformation de la pensée de noir en rose ?

Je ne m'étais pas rendu compte en entrant dans mon bureau que des spots de couleur rose avaient été installés à mon insu ; pourquoi ? Peut-être pour inciter ma plume à batifoler sur les pages de mon cahier devenu rose.

En tout cas, je me sentais détendue imprégnée de ce nuage rose qui m'enveloppait.

J'observais ma main droite devenue rose et tenant le stylo dont l'encre était bleue : n'écrit-on pas toujours avec de l'encre noire ou bleue ? On écrit assez rarement en rose. Alors est-ce un moment magique que je suis en train de vivre aujourd'hui ? Peut-être ; et le rose envahit toute la pièce dont l'atmosphère devint si douce.

Je cessais de me poser des questions tout en laissant filer mon stylo sur la page rose.
J'étais zen tout en pensant que cette couleur inspire le calme et la sérénité, la gentillesse également.

Il me semblait que toutes mes pensées négatives disparaissaient : tout devenait clair, délicat autour de moi, je me sentais d'une humeur agréable, ainsi je laissais ma pensée rose divaguée dans cette ambiance ouatée. J'imaginais un bébé, fruit de la fécondité : la naissance d'un petit être n'est-elle pas touchante, ne représente-elle pas l'amour de l'homme et de la femme qui ensemence la vie future ? " Alors buvons un coup : une flûte de champagne rosé à la main pour fêter la naissance de l'enfant : embrassons-le, choyons-le, serrons-le fort, pas trop il a l'air si fragile ; elle a l'air si fragile cette petite fille sur laquelle j'ai posé délicatement le doudou rose, présent que je viens de lui offrir. "

Tiens, j'y pense : y a-t-il des animaux roses dans la nature ? Les petits cochons ; les flamands roses : mais leur couleur n'est pas vraiment naturelle car c'est une certaine algue qu'ils mangent qui colore en rose leurs longues pattes frêles et leurs plumes.

J'ai lu aussi récemment que les petites souris blanches si mignonnes et intelligentes avaient l'intérieur de leurs oreilles roses et j'ai trouvé cela vraiment adorable ; certaines sont albinos : pauvres bêtes, dire qu'on les martyrise en laboratoire !

On dit que la déesse Vénus aimait tellement les roses blanches qu'un jour elle s'est piquée le doigt et qu'en installant ces roses blanches dans un vase, une goutte de sang s'est posée sur un pétale et c'est pourquoi la rose blanche est devenue rose rose. Et depuis…..

Pour moi, le rose représente la naissance donc la vie et c'est pourquoi il faut continuer à vénérer cette couleur qui ne peut apporter que paix et bonheur dans ce monde de bruts !!



"Rosa rosa rosam" de Janine NOWAK


Rosa, rosa, rosam
Rosae, rosae, rosa
Rosae, rosae, rosas
Rosarum, rosis, rosis.


Etrange… Où suis-je ? Comme tout parait bizarre… Est-ce que j'existe encore ? Est-ce la luminosité de l'aube ou bien celle du crépuscule quelques minutes avant que le disque solaire ne se cache au-delà de l'horizon ? Dois-je me préparer à me lover dans les bras de Morphée ou est-ce le moment de les quitter ?
Et si c'était … Non !!! Horreur !!! Pas moi !!! Suis-je dans le coma ? Suis-je dans ce long couloir qui nous guide inexorablement vers un monde appelé " meilleur " ? Non ! Je n'accepte pas ! Je refuse !
Allons… du calme… Il faut respirer un bon coup… Prendre le temps de réfléchir… Voilà… Je me concentre… Je m'apaise… Je respire profondément…
Je respire ? Donc je vis ! Et puis, j'ai ouïe dire, que la lumière diffusée dans l'antichambre de la mort, est d'une blancheur éblouissante, avec, tout au fond, une clarté à la fois aveuglante et attirante. Ici, rien de semblable. Alors, que penser…
Mais oui. Suis-je bête ! C'est encore une de SES manigances. IL me fait baigner dans une de SES atmosphères, dont IL a le secret. IL est à la page, LE BOUGRE. C'est très " tendance ", actuellement, la chromothérapie. On commercialise, parait-il, des lampes que l'on peut adapter à notre humeur du moment. On n'arrête plus le progrès !
Ainsi donc, IL voudrait que je me gorge de cette ambiance feutrée, ouatée. Curieuse idée. Comprends pas.
Bon. De toute façon, il faut que je me fasse une raison : je suis une marionnette entre SES mains. IL ne m'a pas demandé mon avis.
Question détente, si j'avais eu le choix, j'aurais préféré me laisser emporter et bercer par une douce musique. Ah, la musique ! Il suffit d'un rien… Parfois, quelques simples accords suffisent et appellent indéniablement au vagabondage de l'âme. Une mélodie, - à la condition expresse, qu'elle ne soit pas tonitruante - est pour moi synonyme de relaxation, de quiétude.
Autre source de bien-être, très efficace en ce qui me concerne : les senteurs.
Ah, l'odeur du chocolat chaud qui vient agréablement titiller les papilles ? Quel délice ! Ou alors, quel réconfort et quel bonheur de pouvoir humer des bouquets d'arômes de thym, romarin, basilic, lavande, eucalyptus … Ces fragrances naturelles, sauvages, intenses, parfois violentes ou envoûtantes, possèdent d'étranges vertus apaisantes et réconfortantes. On se laisse pénétrer par leur mystère. On dit que le parfum embaume. Embaumer… étrange mot… évoquant les momies Egyptiennes, et faisant davantage penser à la mort qu'à la délicatesse d'une parfumerie.
Mais revenons à nos moutons. Me voici dans des conditions inhabituelles, totalement aux antipodes de ce à quoi je suis accoutumé. Comme toujours, ON ne m'a pas laissé le choix. Sinon, je me serais orienté spontanément vers des teintes chaudes, celles qui me font vibrer et qui s'accordent si bien à mon humeur bouillonnante. Symbolisant le soleil, le jaune et l'orange stimulent, évoquent l'énergie, la luminosité, la joie de vivre, le mouvement, la vitalité. Etant quelqu'un qui ne tient pas en place, qui s'enflamme, je serais mieux à mon aise dans ces tons ocrés. Mais, ce ne serait pas sans risque. Car, s'il est vrai que je suis un homme d'action… dans l'existence je dois prendre garde de ne pas faire du " hors piste "… Aussi, je veille à donner de moi une image absolument lisse, neutre. De par ma profession - qui est non conventionnelle - il est impératif que je réfrène mes élans et que je reste maître de la situation. Mais tout ceci, " c'est l'arbre qui cache la forêt ", parce que, en sous-sol, je vibre, j'ai le goût du risque et des frissons. Je vis avec passion, avec audace. Je découvre de nouvelles sensations, je libère mes pulsions et cultive l'esprit de la jungle.
Mon métier ? Il sort de l'ordinaire. Et on pourrait l'associer aux couleurs froides, telles le mauve ou le bleu.
Car froid, je dois l'être constamment : je dois toujours savoir garder mon sang froid, avoir la tête froide. Mon regard bleu acier, est réfrigérant…
Le vert ? Le vert aussi n'est pas mal. C'est même bien, le vert. C'est glauque. Ce serait en harmonie avec les endroits où j'évolue, et avec ma façon d'être, déterminée, inquiétante, oppressante pour ceux qui me côtoient, glaciale.
Ma profession ? Ben voilà, on y est : c'est justement " refroidir " mes semblables. Tueur à gage, on nomme cela. Moi, j'égorge, j'éventre, j'étripe, je tranche, je découpe, je tronçonne, je hache menu, j'éparpille, j'ensanglante abondamment.
L'arme blanche. Toujours l'arme blanche. Je nage dans l'hémoglobine. Alors, la couleur rouge me conviendrait pas mal, elle aussi. Ou bien le noir… carrément le noir… mais réellement, très, très noir. Comme celui de la série littéraire dans laquelle j'évolue. Hé oui, je suis un personnage inventé et celui qui me fait exister est un auteur de romans policiers. Aussi, aujourd'hui, je m'interroge : que lui arrive-t-il ? D'habitude, il maitrise si bien son sujet…
Ordinairement, je bénéficie d'une ambiance qui cadre bien avec mon tempérament. Alors… ce… pastel… me donne l'impression de prendre un bain dans de la guimauve. Tout parait sucré, fondant, sirupeux, dégoulinant. Je ne suis plus moi-même. Déjà, j'ai l'impression de me liquéfier. Voilà, j'y suis : c'est lénifiant, émollient, linéaire, sans relief.
Serait-il devenu fou ? Veut-il changer de style. Que fais-je dans cette atmosphère digne de Barbara Cartland ? Je ne suis pas un bellâtre énamouré !!! Je ne pourrai jamais m'adapter à un autre genre. Je ne saurai pas faire. Je suis un héros de polar, bien musclé, féroce, inflexible. Ames sensibles s'abstenir !
Bon. La plaisanterie a assez duré. A présent, je veux sortir. Je me sens mal à l'aise. Je défaille. J'étouffe dans tout ce rose… ce rose bonbon… Beurk ! J'ai toujours eu de l'aversion pour ce coloris. A présent, c'est suffisant. Allez, intervenez… Que quelqu'un m'aide… Faites quelque chose… Il faut que cette épreuve prenne fin. Je n'en peux plus. Je veux retourner dans mon univers.
Au secours !!! AU SECOURS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

Sans titre d'Aurélie BOCCARA


ROSE, mon enfer :
Pour le commun des mortels le rose a une valeur positive ; cette couleur véhicule des choses positives : douceur, calme, volupté, caresse, tendresse, amour et pourtant c'est vrai quand je suis dans cette pièce "enrosée", je me sens flotter, telle un nuage. Ne vous inquiétez pas : je n'ai avalé aucune substance illicite.
La mort, l'enfer, le jugement, la perdition me viennent à l'esprit : bizarre non ? Pourquoi penser à la mort quand tout est rose autour de soi ? C'est qu'on ne tourne pas rond, c'est qu'on déprime, et que même le lapin rose d'Alice aux Pays des Merveilles ne vous fait plus sourire, aller rire ? Non, c'est simplement que le monde est dur, les vies sociale, familiale, amicale et autres sont difficiles. On ne sait pas pourquoi on bosse, on ne sait pas pourquoi on s'aime ! C'est triste ; la vie n'est rose qu'à la télévision, dans les livres, ou les films à l'eau de rose. On ne joue plus, on est dans la vraie vie. Comme disent les américains : it's difficult !
Le pays d'Alice n'existe pas et toi petit garçon et/ou petite fille, qui vit encore dans ce monde profite, car cela ne durera pas et savoure le d'autant plus que d'autres petits garçons et/ou petites filles du même milieu social que toi et/ou du même pays et/ou de la même religion que toi connaissent ce monde. Alice, jusqu'à ce que je m'en souvienne n'est pas noire, ni juive, ni musulmane. Tu comprendras sans doute plus tard.
Finalement, je pense que nous véhiculons de fausses idées à nos enfants et c'est très mauvais. Par exemple : pourquoi faire croire au Père Noël alors que c'est pur mensonge et surtout s'entêter dans ce mensonge !
Les enfants sont trop souvent " limités " à ce monde " siliconé " alors qu'il faudrait les ouvrir au " vrai monde ", celui qui n'est pas tout rose. Qu'en pensez-vous ?

ROSE, mon amour :
Sous les sunlights, sous les projecteurs, telle une star, comme d'habitude criée, idolâtrée par ses fans, elle arrive sur scène. La lumière est aveuglante et si elle ne distingue pas son public chéri, c'est qu'elle commence déjà à être chavirée, c'est qu'elle par cette drogue, cette liesse, cette odeur, cette lumière bien sûr qui sont souvent assourdissants.
Sous les sunlights des tropiques, non je me trompe, sous les sunlights de cette drogue la cocaïne, qui la fait vivre, la maintient et la tue en même temps. Elle crève de m'en demander et moi je crève de lui en donner malgré moi évidemment .
Je la vois tellement souffrir dans ses paradis artificiels, glauques, sordides de la drogue et " des éléphants roses " : sexe, drogue et rock and roll : quel drôle de trio ! Moi, ça ne me fait pas rire.
Après le concert, on va au restaurant et puis en boîte de nuit, invariablement, tous les soirs ; c'est d'un cynisme déroutant.
Qu'est ce qu'elle cherche ?
Que veut-elle ?
Que demande-t-elle ?
Les paradis artificiels : bof, pas terrible comme réponse.

J'aimerais tellement l'aider. Je la sens flotter, flotter, mais un jour, peut-être qu'elle ne flottera plus du tout et qu'elle coulera tout net. Quelle tragédie et surtout quel gâchis ! Je voudrais l'aider, la soigner, qu'elle sache que je l'aime tendrement ; comme une grande sœur peut aimer sa cadette, qu'elle peut compter sur moi, au lieu de se laisser aller dans cette descente aux enfers irréversible.
Qu'attend-elle ? Une fois, elle m'avait dit :
"Tu sais Marie, j'aimerais être comme toi parfois : avoir un boulot stable, un mec sérieux, et arrêter de me shooter avec ces saletés… et la suite on la connaît…"
Une autre fois :
"Tu sais Marie : la scène, les tournées, la vie en groupe, c'est vraiment ce que j'aime."
Contradiction, confusion : que voulait-elle me faire comprendre, me faire savoir, difficile.

Alors, après tout ce que je vous ai raconté : partant(e) pour " La Vie en Rose " ?

Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet !
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