un cri écrit

MANIFESTE

 

L'auteur de théâtre est au coeur de la vie, véritablement. Etre présent, être au présent, une affaire de disponibilité... et toujours travailler profondément, sans que ça se voie...

Car écrire pour les Arts vivants, c'est toucher l'unique avec une ambition pour l'universel. Un engagement. L'ouverture maximum... et une incompressible volonté de partager.

Pour un spectateur, l'émotion procurée ne viendrait-elle pas de ce vertige d'avoir pu se sentir à la vue/vision d'un spectacle, à son écoute et à son ressenti incarné, trop petit jusqu'ici ? Mieux, ou pire : le spectateur doit-il à un moment se sentir coupable d'avoir eu jusque là une vision rétrécie de son monde ? - ...

 

Au premier rang de ce même spectacle s'était assise la croyance. Elle était, plus que tout, déséquilibrante... mais crédible. On savait qu'elle avait pactisé avec la solitude et qu'elle se faisait parfois appeler justesse ou volonté. Mais quel était le risque de la recevoir ? Y jouait-on un risque pour l'essentiel ? Liberté, je chéris ton nom.

Et déboule déjà tout le train inquiétant de l'illusion mentale, de celle qui permet justement de mieux sonder la réalité concertée. Responsabilité, je ne t'oublierai pas pour autant.

Comment dès lors, après cette saisie, ne pas être disponible avec tous nos sens -nous savons tous que c'est insensé- juste par nécessité et par respect pour ses manques et pour ses limites ?

C'est ainsi que le jugement eut la langue coupée, définitivement. Et le champ était libre pour la transmission des valeurs facilitant la place de chacun. Démultiplions donc les nuances à l'image de notre complexité. C'est ce devoir de conscience qu'il nous faut exercer.

Et partageons encore longtemps et de la sorte nos aventures théâtrales, car aventures il y a.

R. MOULU - le 23.03.03

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