SAMEDI 9 Janvier 2021
de 14h00 à 19h00

dans le cadre du cycle
"Vives incitations - année 3"

Animation : Régis MOULU

Thème : Agrémenter son récit de promesses (ou la culture de l'envie)

Une des plus belles dynamiques qui soit, c'est bien de pouvoir se projeter. Car en cela sourd un désir ou un espoir sous-tendu par une propension. Ainsi, lorsque le texte qu'on écrit est parsemé d'objectifs grandioses et/ou même très simples et modestes, un intérêt vitalisant s'empare du lecteur. C'est ce que nous avons testé concrètement au cours de cette présente séance.

Remarque : au-delà de la contrainte formelle (thème), un sujet a été énoncé en début de séance, à savoir :

Le double ravissement d'amour : tel un créateur fou, le héros pensera et mettra à exécution une approche amoureuse (premier ravissement) pour un être ou un lieu désiré, ce qui le placera lui-même dans un état d'extase (l'autre ravissement).

Pour stimuler et renforcer l'écriture et les idées de chacun, un support contenant notamment tout ce qui, dans un écrit tient lieu de promesses, a été distribué en ouverture de session.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-après quelques textes produits durant la séance, notamment (dans l'ordre):

 

- "Elle était née, ici, dans cette rue" de Chantal GUéRINOT

- "Maladie d'amour" de Nadine CHEVALLIER

- "Se régaler du rouge vif" de Régis MOULU

 

 

"Elle était née, ici, dans cette rue" de Chantal GUéRINOT


Elle était née ici dans cette rue. Je m’arrêtais, j’observais chaque détail : les immeubles porteurs du passé étaient là, le morceau de ciel bleu qu’elle pouvait voir en sortant de chez elle, ce bar et son agitation qu’elle épiait, plus grande, lorsque la nuit elle ne dormait pas. L’émotion m’étrennait quand j’approchais du numéro 8, cet immeuble Haussmanien, cette porte antique qu’elle a du toucher un nombre incalculable de fois. Je posais ma main sur la poignée afin de ressentir à travers les âges son énergie qu’elle a insufflé à tant de femmes dans le monde. Ses mots me portent encore, son souffle, sa voix me sont si présents que mon monde gravite autour d’elle. Je me suis surprise en la relisant que les idées que me semblaient être miennes étaient empreintes de son « cerveau d’homme », que ma vision du monde était la sienne. Je n’ai vécu jusqu’ici qu’un dialogue permanent avec ses écrits, lisant et relisant ses mémoires, ses romans, sa correspondance… Le temps n’a jamais réussi à nous séparer. Pourtant, je la garde là, toute entière sur l’étagère du haut, j’essaie de m’en détacher, d’être moi en toute circonstance, de ne plus être elle. Mon côté austère vient d’elle, je mets de la distance en toute circonstance, seulement les idées peuvent franchir la barrière, le corps ne s’engage pas, personne n’ose franchir ce barrage. Mon esprit tourne et retourne devant les actualités accablantes, qu’aurait-elle fait si elle avait été là ? Qu’aurait-elle dit ? Quel aurait été son combat ? Qui maintenant a cet engagement intellectuel et politique qu’elle avait ? Je ne vois personne. Le flambeau est éteint. Malgré cela, elle brille dans la tête de beaucoup de femmes qui se sentent libres et aussi libérées de leurs longues conditions traditionnelles. Cette lumière brille toujours en moi car elle m’accompagne chaque jour, chaque instant. Je me sens forte grâce à elle car je sais qu’elle avait raison et elle me donne raison dans le choix de ma vie, de mes désirs non conformes. Je suis elle, elle est moi, tout se confond… Mais je vais en vaillant petit soldat qu’elle aurait aimé que je sois.

 

 

"Maladie d'amour" de Nadine CHEVALLIER



« Je l'aimais tant que pour la garder
Je l'ai tuée je ne suis qu'un fou
Un fou d'amour, un pauvre fou
Qui meurt d'amour*... »

Dans l’esprit de Monsieur Lancelot, la chanson tournait en boucle. Dès qu’il en prenait conscience, il bloquait sa pensé car elle lui faisait peur.

La femme était arrivée depuis à peine quelques semaines. La première fois, il l’avait vue marcher à petits pas hésitants au bras d’un grand jeune homme blond. En passant près de lui, elle lui avait jeté un vague regard de ses yeux bleu pâle et son cœur avait manqué un battement.
Cette femme était l’envoyée des forces cosmiques à l’œuvre dans la maison. Il le sut immédiatement, il savait que ce jour viendrait où il la rencontrerait enfin.
Accompagnés par l’infirmière, la femme et le jeune homme disparurent dans la chambre 113.
113 ! Voilà qui confirmait son intuition.
Son esprit aussitôt s’était emballé. Il devait faire savoir à cette femme qu’il était son allié, son jumeau de cœur, celui qui lui était destiné de toute éternité.
Ce regard d’azur ne devait plus le quitter, jamais.
Au dîner, il apprit qu’elle se nommait Olympe Dumont. Un signe de plus pour lui qui bien souvent se prenait pour Dieu lui-même.
Bien qu’une place soit libre à sa table, elle n’y fut pas installée, à son grand regret. Elle alla rejoindre la table du fond, celle du vieux professeur d’anglais.
Il se consola car il pouvait ainsi la regarder tout à loisir sans gêne. Tout lui plaisait, ses cheveux courts, bouclés, d’un blanc de neige fraîche, ses joues poudrées de rose, son sourire timide, ses manières gracieuses.
Il aurait voulu lui parler au sortir du repas mais elle passa à petits pas au bras d’une soignante sans même le voir. Il ne put que la regarder partir, fragile dans sa petite robe noire et ses souliers plats.
Les forces cosmique savent se cacher sous une apparence anodine. Il fallait être comme lui, réceptif et à l’affût pour les reconnaître.
Il passa la semaine suivante à surveiller les allées et venues d’Olympe. Dans cette maison, tout est réglé comme du papier à musique et se renouvelle à l’identique chaque jour que Dieu fait.
Au début néanmoins, il se leva tôt pour être sur de ne pas la manquer. Mais il constata vite qu’elle ne sortait pas avant le déjeuner. Elle ne se déplaçait jamais seule, toujours accompagnée d’une soignante. Ses pas étaient mal assurés. Après le repas, elle retournait vite dans sa chambre. C’était désespérant.
Du matin au soir, il guettait. Il en rêva même la nuit où la chanson de Johnny s’imposa à son cerveau enfiévré.
Il se réveilla avec l’idée d’aller chanter sous la fenêtre de la chambre 113. Elle ouvrait sur le jardin et en un beau matin de mai, il se campa solidement sur ses pieds et entonna à pleine voix « Mexico, Mexiiicooo ...». A son grand bonheur, Olympe apparut derrière la vitre. Elle l’avait entendu ! Elle l’avait vu !
Enthousiaste, il en oublia quelques paroles et relança son chant puissant avec « Méditerranée … aux îles d’or ensoleillées ... » Il tenait le contre-ut, il savait son pouvoir de séduction.
Olympe fit un léger signe de la main droite, recula, le rideau retomba sur son cœur, la chanson mourut sur ses lèvres.
Devait-il être triste ? Devait-il être heureux tout de même de ce signe ? Les forces cosmiques semblaient l’avoir abandonné. Il ne savait plus rien.
Il rentra d’un pas chancelant.
L’infirmière le cherchait pour ses médicaments. Il devait les prendre devant elle. Quand c’était la petite brune, il réussissait parfois à feindre mais pas avec Julie, la sèche et sévère professionnelle. Maintenant on lui donnait des gouttes, c’était compliqué de faire semblant. Il lui fallait rendre le verre vide et comment s’empêcher d’avaler le liquide trouble et amer ? Bien sur, il était très mal quand il ne prenait pas ces drogues régulièrement mais quand il les prenait et allait bien, il se disait qu’il n’en avait plus besoin. C’était un cercle vicieux.
Et maintenant il était entré dans ce deuxième cercle, vouloir rencontrer Olympe, ne pas y parvenir mais le désirer si fort que c’en était douloureux parfois jusque dans son corps. Il restait des heures debout dans le couloir à attendre l’heure des repas pour la voir quelques minutes de loin, il avait mal aux jambes, il avait mal au dos. Il chanta plusieurs matins, plusieurs après-midi, plusieurs soirs sous la fenêtre de la chambre 113. Si fort et si longtemps que les voisins de la maison de retraite se plaignirent, alors les soignants lui demandèrent de cesser d’importuner tout le monde.
Et puis, miracle, un midi, Olympe s’arrêta à sa table :
« Bonjour Monsieur, c’est vous qui chantez dans le jardin, je crois ? »
Ébahi par cette question inattendue, il ne sut, ne put répondre et la soignante avait déjà entraîné Olympe vers la table du fond.
Mais le lien s’était noué ! Elle l’avait reconnu ! Dans son cœur, tout chantait, dansait, riait, un feu d’artifice d’émotion explosait en mille couleurs.
L’après-midi, il décida de se remettre à l’aquarelle. Il avait négligé son talent de peintre, il était temps de jouer cet atout.
Il peignit avec application un bouquet de roses de la couleur des joues d’Olympe. Elle allait fondre devant ce cadeau. Il le placerait le soir sous sa serviette. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Pas besoin d’autre message, elle comprendrait.

Il n’en eut pas l’occasion. Le soir, la place d’Olympe resta vide. Elle ne s’était pas réveillée de sa sieste.

« Je l'aimais tant que pour la garder
Je l'ai tuée je ne suis qu'un fou
Un fou d'amour, un pauvre fou
Qui meurt d'amour*... »

Dans l’esprit de Monsieur Lancelot, la chanson tournait en boucle. Dès qu’il en prenait conscience, il bloquait sa pensé car elle lui faisait peur.

Et puis, les forces cosmiques ont envoyé cette grande femme rieuse et dynamique bien qu’en fauteuil roulant. Elle avait les yeux noirs, elle s’appelait Viviane. Il y vit un signe ...

* Chanson de Johnny Hallyday, paroles de Gilles Thibaut, musique de Gérard Layani.

 

 

"Se régaler du rouge vif" de Régis MOULU, animateur de l'atelier


Ce salon était somptueusement décoré. Pas surchargé. Comme magnétique. Resplendissant de par son bon goût. Avec un côté patiné.
Les murs peints en blanc offraient un reflet bleu, une sorte de fantôme de couleur, fantôme à nu là où des écailles étaient parties.
Une dentelle de moulures érigeait son napperon géant au plafond.
Peut-être l'ensemble était-il un bathyscaphe du temps de Jules Vernes, modèle qui servit au décorateur en chef.
Un troupeau de coussins paissait dans les lieux, comme pour offrir son dodu en canon à la respiration régnante.
Espace vide mais vivant.
Boudoir vacant et convoquant, lieu de conditionnement où les rencontres se font d'elles-mêmes.
Cloche à désirs.
Aquarium de voluptés où les plantes aquatiques avaient pris l'apparence de rideaux élancés jusqu'au plafond.
Sur le vaisselier paradait un flamant rose dont la posture en extension invitait de suite à considérer sa comparse, soigneusement placée à l'autre bout du meuble. Symphonie de fuchsias qui se devait de souffrir le putsch charbonné de leurs gros becs tordus, disgracieux telles des empeignes.
Comme émanant d'un petit nuage de faïence dorée, savamment endormi sur la console de la cheminée, un cadran horaire marquait 16h18. Le couple d'aiguilles, au-delà de son badinage occasionné par leur récente superposition, pointait la généreuse calligraphie des chiffres. Suave mélopée de stylo-plume d'un temps révolu dont les arabesques valent tous les girons maternels. On aime !
Un éventail gît sur le sol, mémoire de frasques passées. Il est illustré d'une corbeille de fruits qui disparaît sous une gabegie de couleurs.
Madame Lecerfeuil arriva, comme enfermée dans une chorégraphie pour automate. Son inquiétude était pareille à une main de marionnettiste qui tenait les fils de son corps lignifié. La poupée retrouvait sa boîte à musique.
En moins de 12 minutes, elle ressuscita la pièce : les courts polochons n'en étaient que plus joufflus et fessus, les passementeries que plus légères, le mobilier que plus placé, les empaillés que plus exhibitionnistes, les luminaires que plus transperçants. S'y ajouta une senteur de cèdre, comme si, d'un bâton d'encens, une créature inconsistante jaillissait, toujours plus informe, toujours plus envahissante : un monstre de délices qui aspire à tout engloutir. La belle toussa.
D'ailleurs tout fut plus bistre. Un filtre travaillait à produire une subtile estompe. L'œil empêché n'était plus, ici, le maître-chausseur. Le nez non plus. Peut-être était-on rendu au pays de l'oreille et du toucher ?

La femme anxieuse de par son excitation pas encore muée en plaisir sonnant et palpant, ajustait ses atours.
Elle jugea sa robe trop minuscule. Puis dans la seconde qui suivit, trop longue. Jusqu'à quel bouton dégrafer son chemisier ? Comment savoir, elle qui avait sa tête mal placée, parce que bien trop au-dessus du plat à mozzarellas ?
Elle était fière de son bracelet en or dont les pierreries maîtrisaient l'art du projecteur : il y avait comme un transfert de vitrail en perpétuelle déambulation sur sa peau rendue caramel par le dernier soleil d'été. Elle se conduisait souvent comme une brochette. Elle n'échappait pas au fantasme populaire et enfantin de se faire dévorer, après avoir été cuite par le désir d'un affamé. Elle n'avait aucun a priori négatif sur les excès de secrétions du type « bave ». Au contraire, elle aimait parfois imaginer que nos ancêtres furent des escargots qui reprenaient furtivement la parole en confisquant l'usage de nos glandes. Ce voyage poétique s'interrompit brutalement à l'arrivée de Walter Mécéant.

Le jeune homme n'avait pas totalement réussi à être élégant. Pas tant dans le costume que dans l'esprit. Finalement, c'est comme si un « à peu près » régissait tout son être. Le cierge n'était que dégoulinures de bougie. Ici et là un détail infligeait une béance à l'édifice, une scarification à la grandeur.
Et pourtant il ne manquait pas d'allants. Son corps était gonflé d'énergie, abritant comme trop de fibres, on eut dit un condor sur son pas de tir, prêt à déplier son physique de croix dans le seul but d'exciter le ciel. Cet homme est une pépite avant son façonnage.
D'ailleurs la lumière vacilla à son premier pas planté dans la carrée. Adrienne, sur son sofa, fit de même, au risque de paraître pour une femme ouvertement sensible, définitivement faillible.
Ils échangèrent des phrases comme on se prodigue des caresses à distance. Les battements de cils d'Adrienne devinrent très vite hypnotiques, la transe des pupilles entraînant la danse des cœurs.
Walter remonta ses bras de chemise comme une femme enroule ses bas, comme un spectacle attendu lève son rideau. Chair à nu, chaire mouvante : un petit air de genèse retrouvée vint révolutionner leurs esprits.
Le soupirant étant déjà amoureusement engagé par ailleurs, il crut bon d'opposer, lors de modestes instants de contrôle, une réserve concrétisée par une distance réfléchie, son interlocutrice prit cela pour une tactique, un « pousse-à-l'excitation ».
Il faut dire que sa peau était incendiée d'impatience, elle qui l'avait tant désiré, tant rêvé, tant pensé à sa façon lors de leurs interminables échanges épistolaires, aussi ne pouvait-elle ne plus avoir que les yeux troubles et la main audacieuse dès lors que les cadenas de la politesse auraient sauté.
« Je vous ai fait préparer des calissons, le présentoir triple plateaux se situe plein ouest, mon cher ! »… Il adorait son parler romanesque, son phrasé ancien temps, cette retenue bourgeoise, cette délicatesse ampoulée, ce monde qui ne parle jamais de sauvagerie, sauf quand le soleil se couche, avec elle qui le suit…
Un inénarrable pic à cheveu, garni à son bout d'une fleur de tournesol fantaisiste, aimanté son regard fissuré. La cascade de mèches favorisée par l'édification d'un chignon lâche lui administra un mirage : ainsi mille ressorts virevoltants simultanément déroulèrent leur ballet improvisé. Sous le coup de l'émotion, cela lui sembla être un dessin animé : le jouvenceau afficha dès lors un visage de benêt, la galante s'interrogea tout de même, un bref moment, sur le pedigree du petit monsieur. Mais il y a des vérités qu'on se doit, tous, de laisser mourir, et c'en fut une.
« Puisque vous n'allez pas au calisson, le calisson va venir à vous ! » gloussa-t-elle, de façon malaisée. De la sorte, ils furent harmonieusement débiles. Comme confondus. Et, même davantage : comme refondus : une nouvelle donne, avec de nouvelles possibilités, plus simples d'accès.
De son point de vue, l'homme s'était maquillé. Son contour d'œil était très noir, le tout constituait le manteau d'une huître vitreuse. Dans ce mollusque, elle se perdit de toute son âme. Symbolique du précipice ou, même, du trou dans la glace que font les esquimaux pour braconner, elle y plongea son fil de pêche.
À la conquête de l'intériorité du bellâtre ! Qu'y vit-elle ? Et la voilà en train d'arpenter un souk où coloris et formes se livrent la bataille de l'ostentation. Sous ce défilé de sensations, elle ne put reconnaître les organes travestis. Et le bonheur mitonnait en elle, comme si chaque impression emmagasinée grossissait en épices la daube que sa vie tentait d'être depuis qu'elle était pubère. Sans cesse, elle ressentit que sa colonne vertébrale fut démontée, astiquée et remontée, parfois même dans le désordre. Sa voix bourgeonnait quelques sons prenant les traits de petits relâchements phoniques, comme si une oursonne s'était lancée à revisiter toutes les voyelles, en les écoulant par une trompette à sourdine.
Walter refusa d'être pénétré par ces instincts. Il concéda d'être aimable, parce que séduit, mais point affectueux.

L'âcreté de l'encens verdit son humeur.
C'était comme si, d'un coup, il avait perdu toute son enfance.

Il regarda les moulures du plafond, envieux d'y débusquer une paréidolie, tout du moins un message divin, bref, quelque chose qui le renseignerait sur le bien-fondé ou la suspecte diablerie que contiendrait la fidélité à laquelle il s'accrochait.

Point de signes, nulle aide, juste la tranchante vérité qu'il était seul avec sa conscience, ici bas, Adrienne avait déjà fracturé son cœur et se régalait présentement de tout le rouge vif qu'il contenait.

Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet !
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