SAMEDI 5 juin 2010
de 14h00 à 19h00

dans le cadre du cycle
" JEux d'écriTUre "

Animation : Régis MOULU

Auteurs invités :
Henri Gruvman
, dramaturge
&
Karine Leroy, conteuse

Thème :

Quand les sous-titres nous dirigent

Au cours de notre séance, le jeu d'écriture qui sera proposé consistera à vous donner une liste de sous-titres qui devra guider et jalonner le texte que vous rédigerez (vous aurez la liberté alors de les mettre dans l'ordre que vous voudrez).

Ainsi, seront sollicitées et travaillées vos qualités de rédacteur concis, clair, informatif… en un mot : convaincant !

Pour stimuler et renforcer l'écriture et les idées de chacun, un support qui expose les principes auxquels répond un bon titre et des techniques pour densifier ses écrits a été distribué... Cool, non ?!

 








Les titres de parties/paragraphes proposés
sont les suivant

(possibilité de les mettre dans l'ordre que l'on veut, en choisissant ceux qu'on veut)
:

1. Le marquis invisible 2. Le portrait fatal 3. L'amour parricide 4. L'almanach 5. La fin du monde 6. Pile ou face 7. Le triomphe du jeune Boniface 8. La Licorne 9. La maîtresse de l'idiot 10. Une brebis galeuse 11. Une infâme adorée 12. L'automate 13. Les enseignements d'un monstre 14. Le crime au collège 15. Le catéchisme de la femme aimée 16. Le mari corrupteur 17. Les monstres 18. Les heureux de ce monde 19. Le monde sous-marin 20. Une ville dans une ville 21. Les mineurs 22. Le rêve prophète 23. Le prétendant malgache 24. Le fou raisonnable et la belle aventurière 25. Le déserteur 26. Le boa 27. Une rancune.

Ci-après quelques textes produits durant la séance, notamment (dans l'ordre):

- "Journal mensuel du collège" de Janine NOWAK

- "Romanesque communiqué" de Fabienne SENNEVILLE

- "Quel nouvel avenir pour les fabuleuses Sirènes des océans ?" de Marie-Odile GUIGNON

 

"Journal mensuel du collège" de Janine NOWAK


Exposé de la Classe de Flûte

Recherches biographiques sur la fin de vie de François DEVIENNE

I - AVANT - PROPOS (e la rédaction du journal)

Une ville dans la ville New-Haven. Située à 80 km de New-York, cette ville Universitaire abrite un lieu unique : l'immense et réputé Collège de Yale, véritable ville dans la ville.
La magnifique bibliothèque de style néogothique, érigée sur un gazon impeccable, recèle livres et documents de grande valeur, régulièrement consultés par les étudiants du site.
C'est ainsi que la semaine passée, toute une classe de l'Ecole de Musique, celle de Monsieur Ransom Wilson, professeur de flûte, a eu le privilège d'effectuer des recherches approfondies sur un musicien Français, François DEVIENNE.
François DEVIENNE est né à Joinville-le-Pont, dans le Département du Val-de-Marne, près de Paris. C'était un flûtiste de grande renommée. Il fut, en outre, durant de nombreuses années, Directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Malheureusement, il sombra dans la maladie mentale. On dut l'interner, et il mourut à l'Asile Psychiatrique de Charenton-le-Pont (établissement connu pour avoir accueilli une autre célébrité : Donatien Alphonse François, le fameux Marquis de Sade - voué à l'anathème en raison de ses écrits scabreux - et qui devait, lui aussi, décéder en ces lieux).


I I - EXPOSE (des élèves de la classe de flûte)

Le fou raisonnable et la belle aventurière
C'est suite à une rupture mal vécue, que cet homme, à l'existence jusque là stricte et rigoureuse, a véritablement plongé dans la folie. Sa fin fut une lamentable tragédie.

Une infâme adorée
Comment en est-il arrivé à de telles extrémités ? Fidèles à leurs habitudes, les machos clameront : " cherchez la femme ". Dans ce cas précis, ils n'auront pas tort !
François DEVIENNE s'était amouraché sur le tard d'une chanteuse de cabaret. Jusque là, il avait toujours été un homme austère, foncièrement honnête, mais naïf, voire candide, en fait peu armé pour la vie, peu habitué aux surprises de l'existence. Aussi, est-ce avec une folle passion qu'il se jeta dans cette trop tardive aventure amoureuse.

Une brebis galeuse
Cette femme sans scrupules (suppôt du Diable ?) mena par le bout du nez, notre malheureux musicien, se fit offrir fourrures et bijoux, fêtes frivoles et dispendieuses. Subjugué, il cédait à tous ses caprices. Puis un jour, sans doute lasse de cet être pour lequel elle n'éprouvait aucun sentiment, elle disparut brusquement, le laissant au désespoir.

Le boa
Oubli de la belle ? Suprême rosserie de sa part, afin d'attiser le mal qu'elle lui faisait ? On ne sait. Toujours est-il qu'elle partit subitement, avec armes et bagages, ne laissant en souvenir à son amant éploré, qu'un boa, imprégné de son parfum. Cet accessoire sembla ensorceler François Devienne. Ce fut, surtout, pour lui, une torture permanente.

L'automate
C'était un crève-cœur que de le voir déambuler, dans les couloirs du Conservatoire, le pas pesant, hagard, indifférent à tout ce qui l'entourait, ne remarquant personne, de sombres pensées tourbillonnant dans sa tête, avançant tel un automate halluciné, sans but précis, et serrant convulsivement sur son cœur meurtri, le boa noir de sa bien aimée.

La fin du monde
Ce comportement n'était guère compatible avec le sérieux du lieu et les importantes responsabilités de l'intéressé. Monsieur DEVIENNE était devenu un véritable objet de scandale. Seule la musique semblait encore le sortir un peu de sa torpeur. Mais, amoindri, incapable de donner des cours et de gérer aussi bien sa vie privée que professionnelle, il fallut se résoudre à le neutraliser définitivement. Cet internement aurait dû être pour lui la fin du monde. En fait c'est à peine s'il s'en rendit compte.

Un monde sous-marin
Il subit son sort sans réaction et se laissa conduire docilement. Ainsi donc, la porte de l'Hôpital Psychiatrique se referma sur lui, lourde comme le destin.
Il avait toujours été si doux, si paisible, si raisonnable…mais si vulnérable.
Il ne rechercha aucun contact avec ses congénères. Très calme, sans violence, il accepta son triste sort et se laissa diriger, sans réaction aucune. Petit à petit, il cessa de parler, conservant une immuable expression rêveuse fichée sur le visage, la bouche entre-ouverte, comme déjà parti dans un autre monde, mais toujours accroché à son boa. Tel un poisson dans un bocal, il pouvait rester des heures durant, le nez collé sur une vitre, regardant on ne sait quoi.

La maîtresse de l'idiot
Bien évidemment, il était arrivé à l'asile, précédé de sa réputation. Les autres patients faisaient des gorges chaudes de cette triste histoire et il fut souvent question, dans les conversations, de la " maîtresse de l'idiot ", cette femme vénale qui avait réussi à transformer en loque, cet homme de bien. Quelle chute ! Quelle décadence !

Le portrait fatal
Un jour, le vaguemestre de l'Hôpital de Charenton remit un pli à François DEVIENNE. La vue de l'écriture de l'adresse produisit une réaction : il fut soudain pris de tremblements. Puis, fébrile, il déchira l'enveloppe avec hâte : pas de lettre, mais juste un portrait de son ancienne maîtresse. Il s'effondra sur le sol, inanimé.

Les monstres
On ne connut jamais l'auteur (ou les auteurs) de cette sinistre farce. Raviver ainsi la douleur de ce malheureux était assez ignoble. Seuls des montres avaient pu agir avec une telle malveillance.

Les heureux de ce monde
Ce coup fut déterminant. Telle la flamme d'une bougie vacillante, François DEVIENNE survécut quelques temps après ce choc. Puis il s'éteignit, sans bruit, rejoignant dans l'au-delà, enfin apaisé, ceux que l'on espère être les " Heureux de ce monde "… de cet autre monde.

 

"Romanesque communiqué" de Fabienne SENNEVILLE


ROMANESQUE COMMUNIQUE du Petit Journal de la Seine

Les heureux de ce monde : 1er Mai 2010 - Jour férié.
Aucun communiqué ne vous sera communiqué ce jour.

L'Automate : 2 Mai 2010
Nous apprenons à l'instant même l'horrible disparition d'une " chose étrange " qui se promenait au bord de Seine. D'autres promeneurs auraient remarqué qu'il ne s'agissait ni d'un homme, ni d'une femme… curieux témoignage qui nous laisse, mes collègues et moi-même, totalement pantois. Mais alors qu'était-ce ? Suite à une enquête scrupuleuse durant laquelle des hommes-grenouilles ont sauté à l'endroit même où l'O.N.I. (Objet Non Identifié) a disparu, nous pouvons affirmer qu'il s'agit d'un " automate " qui, nous le présumons, a été téléguidé par des enfants perdus ou maltraités.

Une Ville dans la Ville : 3 Mai 2010
La police a bien essayé de trouver ces enfants perdus mais en vain. La police a donc disséqué cette pauvre chose, reproduction mécanique presque parfaite d'un homme comme vous, pas comme moi ; et a trouvé un émetteur… oui, une sorte de radar qui guidait cette chose droit dans la Seine vers une destination très précise qui, tenez-vous bien, n'était autre qu'" une ville dans la ville " !...

Le Monde Sous-marin : 4 Mai 2010
Nous sommes bien entendus encore tout ébahis par ce phénomène étrange annoncé hier, tout comme vous sans doute mais nous ne sommes pas au bout de nos peines, vraisemblablement. Figurez-vous que cette ville " sous " notre ville n'est autre qu'une énorme machine dont je tairai la superficie et il semblerait que ce soit un sous-marin ! Connaissons-nous vraiment le " monde sous-marin " ? Nos policiers hommes-grenouilles sont, à l'heure qu'il est, en train de pénétrer dans cette M.N.E.I. (Machine Non Encore Identifiée).

Le Marquis Invisible : 5 Mai 2010
Nos envoyés spéciaux, envoyés spécialement sur le terrain ce matin ont découvert une inscription surprenante en grosse lettre qui apparaît sur le côté de cette MNEI : " Le Marquis Invisible ". Nous en avons déduit qu'il s'agit du nom de l'engin. Ce que nous n'avons pas définit clairement c'est pourquoi ce nom ?

Les Monstres : 6 Mai 2010
Nous avançons donc à petits pas dans l'antre mystérieux et sournois de cette histoire sans fond. Puissions-nous un jour éclairer nos lanternes pour que l'incroyable et le terrifiant ne nous transforment pas en grenouille toute séchée… Ne nous égarons pas... L'explication de ce nom : Le Marquis Invisible vient d'une sombre histoire de marquis jamais vu, mangé par " les monstres ". Nous savons que celui de Sade a fini en psychiatrie et que c'est lui qui mangeait toute sorte de chose.

La Licorne : 7 Mai 2010
En fait, le monstre était une douce et belle " Licorne " comme on n'en fait plus ! J'ose à peine croire qu'un si bel être ait osé manger un marquis… Devait être bon ! Nos spécialistes spéciaux tentent de faire remonter cette MNEI qu'on appelle dorénavant, plus précisément, de façon presque certaine : Sous-marin. Une centaine d'hommes a été mobilisée pour cet exercice de sauvetage ; mais la bête semble déserte… aucun signe de vie n'apparaît pour l'instant !

Le triomphe du jeune Boniface : 8 Mai 2010 - Jour férié.
Aucun communiqué ne vous sera communiqué ce jour.

Les Enseignements d'un Monstre : 9 Mai 2010
Nos chercheurs invétérés ont eu la primeur, ce matin, de nous dévoiler que la Licorne n'était autre que le professeur du Marquis Invisible. C'est donc qu'elle l'a vu !! Elle lui " enseignait ", d'après nos sources et ressources, les effets destructeurs quand l'air touchait l'eau, quand la terre touchait l'air et quand l'eau touchait la terre. Quel " Monstre " !

La Fin du Monde : 10 Mai 2010
Notre petite Licorne, un jour, a prédit à notre petit Marquis invisible que la " fin du Monde " approchait à grandes eaux. Ils vivaient tous deux dans les profondeurs marines et ne voulaient pas les quitter... le marquis disparut donc, par peur sans doute, sans laisser de trace et la Licorne mourut de chagrin…

Une Rancune : 11 Mai 2010
Nos intellectuels, historiens, chercheurs tentent d'élucider un point crucial de notre histoire. La disparition de notre marquis invisible aurait été causée par " une rancune " vieille de mille ans. Nous vous conseillons donc, chers lecteurs, de veiller à ce que tous vos secrets de famille soient élucidés de façon à éviter les rancunes de mille ans.

La Maîtresse de l'Idiot : 12 Mai 2010
On aurait dû s'en douter ! C'était une histoire de fesses mal placées… " La Maîtresse de l'Idiot " de marquis invisible ne l'ayant pas vu, l'a tué.

Le Prétendant Malgache : 13 Mai 2010 - Jour férié.
Aucun communiqué ne vous sera communiqué ce jour

Pile ou Face : 14 Mai 2010
Nous avons aussi retrouvé l'arme du crime. La maîtresse de l'idiot a utilisé un flingue et a crié au moment du crime : " PILE OU FACE ? ". L'idiot de marquis invisible a répondu : " Pile " et a prit une balle en pleine face.

L'Almanach : 15 Mai 2010
La Licorne, avant de mourir, a jeté son " almanach " n'en ayant plus l'utilité vu que la fin du monde n'était pas venue en temps et en heure.

Le Rêve Prophète & Le Boa : 16 Mai 2010
Cette grande petite Licorne, toujours avant de mourir, eut un " rêve prophète " où elle voyait un " boa " manger un éléphant, ce qui veut dire, en langage " Exupérien ", que les prédateurs peuvent devenir les propres proies de leurs proies et que les proies peuvent devenir les prédateurs de leurs propres prédateurs. Elle s'enfuît dans le désert et y rencontra un homme du désert : un déserteur.

Le Déserteur : 17 Mai 2010
Les dernières informations nous apprennent que la Licorne et le " Déserteur " se sont disputés sauvagement à propos de la définition du mot " déserteur ". J'espère en savoir davantage lors du prochain communiqué.

Le Mari Corrupteur : 18 Mai 2010
Enfin, nous avons des nouvelles fraîches du déserteur : il a déserté. Il aurait trop fait de cadeaux à sa femme qui l'a accusé de faire de la corruption ; elle a donc chassé son " mari corrupteur " ! Quelle horreur.

Une Infâme Adorée : 19 Mai 2010
Ce mari corrupteur, déserteur, amoureux de cette " infâme adorée ", sa femme, ne voulût pas la provoquer et s'enfuît dans le désert…

Une Brebis Galeuse : 20 Mai 2010
Il aurait traversé le désert, seul, nu, repoussé de tous et aurait fini comme " brebis galeuse ", délaissée, abandonnée… Pauvre déserteur.

Les Mineurs : 21 Mai 2010
Notre déserteur-corrupteur marié devenu brebis galeuse aurait laissé des traces derrière lui… Nos hommes-grenouilles ont pu suivre son parcours… Ils l'ont retrouvé chez " les Mineurs " pour des travaux forcés. Mais il avait une fille….

L'Amour Parricide : 22 Mai 2010
Forcé donc de faire des travaux, montré du doigt par la terre entière, malheureux car incompris, rejeté de tous… Mais un jour, une jeune fille vînt le voir et le tuât. Juste avant, elle lui dît : " Père, je vous aime trop et je ne peux vous laisser en vie : vous ne méritez pas tant de regards accusateurs tournés vers vous ; alors je vous tue pour effacer la honte qui gicle dans vos yeux et dans les miens… "

Le Portrait Fatal : 23 Mai 2010
On dit que cet homme déserteur-corrupteur-mineur avait sale mine quand il mourût : le " portrait fatal " de l'amour parricide quoi ! Il lui manquait les yeux : les lui avait-elle arrachés ou était-il déjà aveugle ? Nous recherchons dans nos archives à qui ce portrait nous fait penser.

Les titres de Baudelaire : 24 Mai 2010 - Jour férié.
Aucun communiqué ne vous sera communiqué ce jour.

Le Catéchisme de la Femme Aimée : 25 Mai 2010
Revenons un peu du côté de notre infâme adorée, la " femme aimée " qui a eût vent du parricide de sa fille. Nous apprenons à l'instant même qu'elle fût amenée, face à tant de malheur, à rejoindre un couvent pour y enseigner son " catéchisme ".

Le Fou Raisonnable et la Belle Aventureuse : 26 Mai 2010
Je dirai plutôt le " bel aventurier et la folle irraisonnable " !!!
- Quel "MONDE " ce journal !
- Ah non, c'était le Petit Journal de la Seine…



"Quel nouvel avenir pour les fabuleuses Sirènes des océans ?" de Marie-Odile GUIGNON

*Le monde sous-marin change*
Beaucoup de matières terrestres dégoûtantes se transvasent, migrent vers les profondeurs abyssales de la Grande Bleue.

*L'almanach*
Celui de la jeunesse de l'année 1810 relate les récits merveilleux des grandes expéditions maritimes depuis l'antiquité jusqu'à l'époque des grands explorateurs.

*La Licorne*
Le bateau aux multiples voiles, rendu célèbre par Hergé dans son récit, met en scène le Capitaine haddock et le célèbre Tintin détective en quête d'un trésor caché à proximité d'une île perdue en mer.

*Les heureux de ce monde*
N'ont pas la moindre préoccupation de ce qui se trame en dessous des coques lisses et colorées de leurs paquebots de croisière qui les isolent de la vérité des profondeurs.

*Une ville dans une ville*
L'une est la minuscule image-reflet reconstitué des villes luxueuses des continents, l'autre est celle des grands fonds sombres peuplés d'un monde d'écailles multicolores, de nageoires scintillantes, de forêts ondulantes. Contrairement au passé elle est devenue un lieu d'agressions incessantes.

*Les mineurs*
Ils creusent, ils forent ! Non contents d'agir sur la terre ferme ils s'attaquent aux terres immergées du large... Ainsi se perpétue la quête des trésors...En évolution.

*Le fou raisonnable et la belle aventurière*
Lui s'appelle Pile, Elle se nomme Face, Ils se fondent dans leur mince rondeur d'or, d'argent ou de nickel, parcourent la planète en sautant de méridiens en méridiens de parallèles en parallèles.

*Pile ou Face*
La monnaie ronde circule, se place, se multiplie, se distribue et s'échange de mains en mains, se dévalue au gré des courants, coule à flot dans des coffres scellés dans des banques.

*Le portrait fatal*
C'est un dossier de pièces à conviction dénonçant les malheurs d'une mer en proie à la pollution : Sur des photos, des laisses de mer piètres auréoles de dentelles sont chargées des fragments et des flacons de plastique, de morceaux de verre, de filets déchirés...Des enquêtes dénoncent les conteneurs perdus, Les marées noires...

*Les monstres*
Issus de la société de consommation, on peu nommer ainsi tous ces déchets polluants qui ont le privilège de recouvrir ou de s'enfoncer sans crainte dans les territoires marins, de leurrer toute la faune par leurs aspects de nourriture, d'illusions végétales. Ils empoisonnent qui les consomme embobinent ceux qu'ils piègent dans leurs fils ou leur glu...

*Les enseignements d'un monstre*
Un témoignage : " Je stationnais avec ennui dans une décharge à ciel ouvert quand une tempête m'arracha avec d'autres et m'emporta dans sa houle. Dans son ventre bouillonnant et gigantesque tournoyaient mes semblables impatients de trouver un nouvel habitacle : l'estomac de tortue, de dauphin ou autres passants maritimes... " et il ajoutait " Nous sommes des envahisseurs ! "

*La fin du monde*
C'est un drame qui s'annonce dans le palais de Neptune : Conciliabules, colloques édits et mesures de prévention n'arrivent pas à vaincre l'épizootie. Les décès se multiplient. Dans leurs résidence les sirènes se taisent elles tressent leurs longues chevelures et les nouent serrées autour de leurs visages devenus tristes.

*Une rancune*
Habite leurs cœurs. Aucun Ulysse n'entendra plus leurs chants. Elles ne songent qu'à débarrasser les océans des monstres qui les narguent. Leur stratégie d'attaque pour collecter ces déchets est innovante selon notre informateur.

*Le marquis invisible*
C'est lui qui a mis au point un élixir plus efficace que celui du passe-muraille. Non seulement cette boisson rend invisible mais elle donne l'invulnérabilité. Les sirènes ont découvert sa fabrication dans un livre :

*Le triomphe du jeune Boniface*
C'est un des volumes de l'encyclopédie mondiale du succès. La recette inédite se trouve dans le chapitre intitulé :

*Le déserteur*
Cet homme raconte comment, pour échapper à ses poursuivants dans l'île des prisons, il avait absorbé la sève de diverses plantes qu'il cite la mélangeant avec de la poudre obtenue en pilant finement différentes roches selon les indications du marquis. Il avait pour nom :

*Le prétendant malgache*
Il assassina beaucoup de policiers et de juges après ses nombreux procès. C'était un être détestable :

*Une brebis galeuse
Mais un jour qu'il dormait au pied d'un arbre, sans sa potion magique il fut saisi et étouffé par un serpent :

*Le Boa*
Les yeux des boas ne sont pas ceux du commun des mortels, Ils distinguent instantanément le manque de vigilance d'une proie, ensuite ils la digèrent longtemps, par plaisir. Comme quoi il y a une justice. Elle se trouve expliquée dans :

*Le catéchisme de la femme aimée*
C'est un autre volume de l'encyclopédie mondiale du succès étudié par les sirènes. Cela les a conduites à améliorer la composition du marquis, à élaborer une stratégie pour lutter contre la pollution dans le but d'éradiquer ces monstres qui empoisonnent leur environnement. Contrairement au désir de Neptune de les confiner dans son palais, et grâce aux préceptes de la femme aimée, elles ont obtenu le droit de s'organiser pour collecter les ingrédients nécessaires à leurs invulnérabilité et à leur invisibilité. Elles fabriquent scientifiquement, conservent et consomment l'élixir indispensable pour agir dans les espaces les plus contaminés. Cette surprenante nouvelle est révélée par un Savant Spécialiste des recherches maritimes, auteur d'un ouvrage récent :

*" Le rêve prophète "*
Que vous pourrez vous procure à la librairie des Marines " La Petite Sirène " Rue Andersen. Il vous dévoile la vie des plus belles femmes des profondeurs.

Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet !
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