SAMEDI 18 novembre 2017
de 14h00 à 19h00

dans le cadre du cycle
"Les ingrédients d'une bonne histoire"

Animation : Régis MOULU

Thème : Ériger un univers porteur

Tout est essentiellement affaire de contexte, de circonstances et de climat. Dans une histoire qui se crée, ériger un univers propre, singulier, fantastique ou autre fonctionne alors comme "réservoir à idées" pour la suite. Lieu de rêverie ou champ de tous les possibles, aussi est-ce ce que nous avons exploré !

Remarque : au-delà de la contrainte formelle (thème), le sujet suivant a été énoncé en début de séance : « Comme si ce lieu nous absorbait, comme si ce lieu nous recracherait ».
Pour stimuler et renforcer l'écriture et les idées de chacun, un support listant les circonstances et les qualités d'un univers a été distribué en ouverture de session.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-après quelques textes produits durant la séance, notamment (dans l'ordre):


- "Le printemps" de Caroline DALMASSO

- "Aurélie Bouchard tourne dans sa cuisine" de Janine BURGAT

- "Face à la gueule béante de l'âtre" d'Ella KOZèS

- "La lune" de Nadine CHEVALLIER

 


"Le printemps" de Caroline DALMASSO

Ca sent la sève, de partout qu’ça vient. La sève dans les arbres, la sève dans les fleurs, la sève dans la terre et les pierres et les bêtes aussi. Ca sent la sève dans l’ciel même que les nuages ça les fait bouger autrement. Dans les champs, c’est du vert nouveau qu’on voit. Il est tell’ment tout neuf qu’on dirait qu’il est jaune comme de l’or. Même que l’matin, quand il est encore tout mouillé des larmes de la nuit et que l’soleil s’décide à sortir d’son pieu, on dirait qu’ils brillent les champs. Comme les f’nêtres à l’église, avec leurs couleurs, quand M’sieur l’curé allume les chandelles. Pendant l’hiver, l’église, c’est rien qu’là qu’c’est beau. C’est à cause des f’nêtres de toutes les couleurs, et puis quand tout le monde chante aussi. Les chants, ça met d’la couleur dans l’coeur et puis ça donne chaud, presque plus que l’feu qu’on allume le soir après l’ouvrage. Quand c’est la fin d’la messe et qu’il faut qu’on rentre et que l’soleil est si bas qu’il touche les toits d’nos masures, on traine encore un peu nos sabots dans la boue d’la grand rue du village. C’te boue qui crotte tout, les godasses, les vêtements, les maisons. C’te boue qui creuse les visages et les âmes qu’on dirait qu’on est encore plus vieux que c’qu’on est pour de vrai. Mais ça dure pas. Quand ça sent la sève partout dehors, ça l’sent aussi pour nous autres, les gars et les filles. Et même qu’on est plus gai et plus robuste aux champs, pour les labours et les s’mis. Et même les bêtes, elles mettent plus d’ardeur à la besogne. Quand ça sent la sève, Germaine elle est encore plus belle. C’est comme si les crocus et les jonquilles c’est à l’intérieur qu’ça lui poussait et pas sous ses pieds. Même si pour de vrai c’est sous ses pieds qu’elles poussent les fleurs, Germaine elle les écrase jamais. Elle est comme une biche dans les bois avec ses grands yeux qui savent tout. C’qu’elle préfère la Germaine quand la boue s’en va, c’est aller jusqu’à la rivière. Alors, sur la berge, elle retire ses sabots et ses chausses, elle fait tomber sa jupe en laine, elle enlève sa ch’mise et elle se mélange à l’eau qui coule. Elle est froide l’eau, c’est qu’elle était prise dans la glace tantôt. Elle est froide mais Germaine elle y va quand même, elle se glisse dans les eaux vertes, elle est comme un hérisson avec sa peau blanche pleine de piquants. Elle plonge jusqu’au fond, là où y a les anguilles et les cailloux qui roulent, y a qu’ses ch’veux roux qui restent à la surface, ils flottent, même qu’on dirait des algues. P’t’être que la rivière, tout au fond, elle lui raconte des histoires, des histoires plus belles que son histoire à elle. C’est pour ça qu’elle vient chanter avec la rivière Germaine. Parce que là bas, à la ferme, y a plus rien qui coule. C’est toujours pareil. La bâtisse est si basse qu’on doit s’casser l’dos pour entrer par la porte. Et dedans tout est gris et triste et chaque objet a sa place qu’on a pas l’droit de l’bouger et même de l’toucher sinon c’est son vieux qui s’met en colère. Il faut que tout reste pareil, comme quand la Blanche elle était encore là. Mais elle est plus là la Blanche. Elle est partie quand Germaine est arrivée. Et les f’nêtres de la maison sont d’venues toutes petites presque comme des fentes. Alors la lumière elle rentre plus, comme elle rentre plus dans l’coeur du vieux. C’est pour ça qu’elle aime le dehors la Germaine, c’est pour trouver la lumière, écouter les histoires d’la rivière et fredonner avec les feuilles dans le vent. Moi c’que j’aim’rais bien, c’est être la lumière de Germaine, comme blanche qu’était la lumière du vieux. J’aim’rais qu’les histoires qu’elle écoute c’est moi qui les raconte. Et que les notes qui s’envolent tout autour d’elle c’est pour moi que j’les rattrape. Elle est vraiment belle Germaine, surtout quand elle est toute nue comme un hérisson. Et c’est là, à c’moment, q’ça sent la sève plus que partout dans la forêt.

 


"Aurélie Bouchard tourne dans sa cuisine" de Janine BURGAT


Aurélie Bouchard tourne dans sa cuisine comme on piloterait un bolide. Chaque geste, chaque pas, lui permet d'attraper, de mouliner, de poser, de rincer, de tourner, aussi bien une cuillère que sur elle même. La cuisine est modeste mais confortable. Elle aime bien sa cuisine. Molière serait mort en scène dit-on, elle, c'est dans sa cuisine qu'elle aimerait mourir. En compétition avec la cuisine, son lit. Allongé le lit, comme le corps, comme la mort. Elle n'évite pas son lit, non. Elle le rejoint le soir, comme un amant, moelleux, acceptant tous ses désirs d'aise. Mais la cuisine remporte la palme de sa maison. Championne en odeurs, en substances diverses et variées que l'on touche avec délice. C'est une nourricière la cuisine, comme elle. A ceux qui passent le seuil du pavillon, elle demande : "Un café ? Un thé ? Qu'est-ce que je vous offre ?" Et non pas, "Asseyez-vous." Faut dire que les fauteuils du salon respirent le vieux et le temps. Alors plutôt que d'entraîner les rares visiteurs vers les tentures défraichies, elle les guide promptement à la cuisine. Elle a installé des coussins moelleux sur la paille des chaises, des boudins bien rembourrés sur les dossiers. Y poser son postérieur est un vrai bonheur. Une petite table, dans l'angle, sous la fenêtre supporte un plateau d'osier étroit où la dentelle rivalise avec quelques tasses fleuries et deux verres retournés. Au centre, la boîte à biscuits en fer. Elle a des bosses et des rayures et sa couleur est bien incertaine. C'est un témoin du passage des petits. Elle en a vu des mains d'enfants la boîte à biscuits. Le café sent bon. Il passe à petites goulées, en faibles gloussements. Les mauvais souvenirs de la nuit s'éloignent. Pourtant elle garde en tête cet orage d'enfer qui ira alimenter son amie voisine. Son amie peut devenir son ennemie après une grosse pluie. Elle coule derrière la grille au fond du jardinet. Elle absorbe les orages mais elle les vomit parfois, et elle recrache l'eau à gros bouillons, menaçant la maison, les murs, le jardinet, les grilles et celle qui en est la maîtresse. Cette nuit d'orage a dû alimenter la gloutonne qui pourrait bien déborder. Elle ira voir. "Elle est bien située votre maison, Madame Bouchard. C'est la seule du quartier avec accès à la rivière." De temps en temps on sonne pour demander si la maison ne serait pas à vendre. Sa maison est comme une grotte. Son jardinet, c'est son compagnon de création. Ses couleurs, ses efforts, elle le bichonne, elle le soigne. Il ne répond qu'à elle, il lui obéit parfois mais peut faire aussi sa mauvaise tête et ses mauvaises herbes. Des grilles rouillées entourent le tout mais ne se voient plus. C'est la vigne vierge rouge et verte qui couvre l'ensemble. Sa tranquillité, son calme, sa sécurité. Cette sécurité que tout le monde réclame aujourd'hui à grands cris, elle, c'est sa vigne vierge. Un paravent contre l'extérieur où ele se cache, parfois, pour observer. Elle n'est pas fière l'été de se cacher pour entendre et écouter le bruit des autres, la vie du monde. Elle court la vigne vierge. Cette foutue plante rentre ses griffes partout, entre les pierres, dans le ciment. Elle attaque les fenêtre lentement, en silence et permet, parfois, à un petit mulot de passer ses moustaches jusqu'à la vitre.; surpris d'avoir monté cette échelle de feuilles aussi haut pour se trouver museau contre museau avec une autre créature qui pousse des cris plus fort que ses courtes oreilles ne peuvent supporter. Dans le quartier, on appelle la maison, la maison en feuilles. Elle aime bien ce nom. C'est le totem du quartier. Elle en ramasse des tas de feuilles à l'entrée de l'hiver mais il en reste toujours suffisamment pour sentir une protection. "Elles vont t'étouffer, un jour, toutes ces feuilles" lui disent ses petits devenus grands. Coupe donc tout ça, qu'on voit un peu les pierres dessous, elles sont belles aussi !". Coupe-t-on une amie ? Sous la remarque, elle sourit. Tant qu'elle restera dans sa maison en feuilles, son amie aura un répit. Les couloirs de la maison sont mal éclairés d'après son entourage. Mais l'escalier qui monte à l'étage est large et plantureux. Deux lucarnes à vitraux jaunes apportent, en journée, une poignée de rayons lumineux bien suffisants. Elle vit en bas, dans sa cuisine surtout. Au salon elle n'y va pas souvent. Ses livres l'attendent. Mais elle a oublié la plupart de ceux qu'elle a tant aimés. Et si son amie la rivière s'invite, il faudra partager le terrain, partager le plan d'eau avec son plan de vie à elle. Elle enfile son peignoir, et noue prestement sa ceinture élimée. Elle ouvre le battant de la porte. Le jardinet brille de toutes ses tiges et son amie bouillonne, ronfle s'agite. Elle lève la tête. Les nuages roulent et stationnent comme de gros vaisseaux au dessus de la maison. Seul un rayon filtre dans un trou de nuages en une nuée divine et éclaire déjà quelques feuilles rouges ruisselantes de la nuit. Ca sent l'arc en ciel. Aurélie Bouchard adore les arcs en ciel. Elle tourne les talons. Le café doit être prêt.


"Face à la gueule béante de l'âtre" d'Ella KOZèS


Une fois que j’étais venue prendre un peu de repos à ses côtés, elle m’a raconté une histoire à dormir debout. Que dis-je, une histoire à vous tenir éveillés, attentifs au présent qui file l’accord parfait avec le passé. Un présent du futur en quelque sorte. La voici, comme si vous y étiez : Au travers de la fenêtre, Aleen regarde les feuilles glacées rejoindre le sol. A l’automne de sa vie, elle écoute le silence habité de sa demeure. L’escalier de bois qui mène à l’étage craque sous les pas du chat. Il en faut peu au chêne asséché pour s’exprimer : des petits pieds amortis de coussins le martèlent dans un son étouffé, et le voilà qui grince au souvenir des cavalcades enfantines passées. Les rires et les pleurs lui manquent. Il gémit de tendresse. Le gris du ciel éclaire la pièce. Touché par la lumière blafarde qui lui arrive au travers d’une fenêtre de toit, le vieil arbre aux multiples marches cirées redresse son âme. Son cœur brille d’un éclat patiné. Aleen retourne à son ouvrage. Sculpter sans relâche les mots avec, pour seul outil, un clavier. Peindre et dépeindre des personnages grâce aux petites touches d’ébène sans les laisser sur la touche. Maçonner ses phrases au moyen de son ordinateur qu’elle déconnecte pour écrire en paix. Façonner des masses de mots. Les tenir sur le bout de sa langue natale ; les mettre au monde ainsi créé ; les voir s’échapper sous la pulpe des doigts ; les savoir vivre dans l’esprit du lecteur. La tâche est immense : de petits points prennent forme et bâtissent un monde sorti d’improbables galaxies neuronales. Et la magie s’opère quand ce monde rencontre l’imagination du lecteur. Attablée au fond de la pièce, elle fait face à la cheminée monumentale. Depuis combien d’années n’a-t-elle pas fait de feu ? La gueule béante de l’âtre le lui réclame à l’infini, sans un cri. Il suffirait de l’alimenter pour contenter son appétit et réchauffer les esprits. Un peu d’exercice pour rentrer du bois n’est pas pour lui déplaire. Elle remonte les dernières bûches du sous-sol et s’applique à disposer les branchages en un savant Mikado. Après avoir parsemé l’édifice d’allume-feu, voici la flamme bleue qui se transforme en danseuse espagnole sur un rythme endiablé. Des bruissements et chuintement animent la fête. L’antique cheminée de pierres sèches lui souffle le repos. L’invite est si forte qu’Aleen ne peut résister à la chaleur de son appel. Elle se veut instantanément présente. Vivre dans des murs séculaires à l’orée d’une grande forêt est un choix. La violence qui habitat ce lieux en d’autres temps résonne dans ses tempes. Le claquement des armes, le cri des hommes. Le hurlement des femmes violées, le bruit sourd d’un talon sur un crane. La haine et le sang. Cet endroit si serein aujourd’hui a connu le déferlement de sauvages guidés par un animal instinct, animés par le mal. Elle connait l’impact de son environnement sur sa vie. Ne pas fuir. S’astreindre à accepter le malheur comme porteur de promesses. Se dire que le passé ne se renouvelle pas. Cette phrase lui est venu d’un coup : le passé ne se renouvelle pas. Surgira-t-il identique à lui-même dans toute son horreur ? Ou bien au contraire, n’ose-t-il plus revenir sur les lieux de ses crimes ? Ou encore, reviendrait-il masqué en présent, ce passé ? Elle regarde ses armes : un tisonnier usé, une pelle à cendres, un soufflet. Et puis, les mots. Oui, les mots seraient peut-être sa meilleure carte à jouer. Les mots pour souffleter l’impie qui attente à la vie. Le mépris pour celui qui croit tout prendre en vous ôtant l’envie, et qui se trouve seul, les mains crispées sur votre souffle enfui. La vie n’enrichit pas celui qui la prend. La vie se donne simplement. Seule dans cette grande maison, Aleen frissonne. Sa gorge se noue. La voici face aux démons du passé des lieux. Machinalement, elle part vérifier sa porte fermée, actionne plusieurs fois la lourde clé de sa sécurité. Dehors, la nuit est tombée. Quiconque l’observerait verrait son corps se pencher au travers des fenêtres, attraper les volets pour les crocheter. Quiconque s’approcherait entendrait son cœur battre la chamade comme un tambour de guerre. Le feu la rassérène doucement. Aleen retrouve sa tranquillité en caressant les pierres de son habitation. Elle s’arrête un instant pour humer l’odeur de la cire et poser sa main sur la solide rampe de l’escalier. Ce contact lui fait du bien. Dans la cuisine, le chat miaule. Il est déjà l’heure de faire chauffer la soupe. Elle n’a pas écrit une ligne aujourd’hui. Demain, elle ira se promener dans les bois pour écouter les arbres.

 

"La lune" de Nadine CHEVALLIER


Pour la première fois je marche sur la Lune. Je suis aussitôt surprise par ma légèreté. A chaque pas, je m'envole comme si l'univers voulait me happer. Je distingue sur l'horizon à ma droite cette belle planète d'où je viens . D'ici, elle semble si petite, si fragile dans l'immensité. Derrière moi, le vaisseau ronronne et cliquette, ses multiples pieds ancrés au sol lunaire. Je me souviens du nuage de poussière ambrée qu'il a soulevé lorsqu'il s'est posé. Je marche en rebondissant. Chaque pas m’éloigne des lumières rassurantes qui clignotent à intervalles réguliers. J'aperçois encore l'échelle métallique, j'ai dû l’emprunter pour descendre mais je ne m'en souviens pas. Cela ne m'inquiète pas, je dois me concentrer sur le présent. Je marche, mes pieds tracent sur le sol un chemin de petit Poucet. Autour de moi s’étend la mer lunaire en vagues de farine grise. Sur ma gauche apparaît au loin une colline ombreuse. J'oblique de ce côté, c'est là que je vais. A travers le hublot de mon scaphandre, je n'ai pas une vision très large, je me tourne de temps à autre pour repérer mon environnement. Tout est plat, hormis cette élévation, un cratère comme un rond dans l'eau figé pour l'éternité. Le vaisseau est maintenant un lointain repère brillant. J'ouvre sur mon bras gauche le tableau de bord qui m'indique mon temps d'autonomie. Tout est au vert. Je reprends ma marche, n'est-ce-pas plutôt une danse ? Mon cœur est joyeux, je respire à petits coups en abordant l’ascension de la pente assez abrupte. J'arrive au sommet de la ligne de crête qui cerne le cratère comme une muraille autour d'une forteresse. Mais dans l'ombre qui en emplit le centre, nulle construction n'est visible. Avant de m'y aventurer, je jette un dernier coup d’œil en arrière, c'est l'infini gris et vide, je ne vois plus le vaisseau. Sans perdre de temps, je dois descendre. Je me lance, je saute, je vole, je glisse sur le versant intérieur. J'aperçois alors comme une faible lumière dorée loin devant, un reflet sur une roche ? Je n'ai pas le temps de m'interroger davantage que je tombe sur le dos et dévale tel un bobsleigh vers le fond inconnu et ténébreux de ce trou lunaire. Combien de temps ai-je glissé ? Un peu hébétée, je fais le point : mon scaphandre semble intact, un coup d’œil au tableau de bord, c'est vert, ouf ! Où suis-je ? Au fond du cratère, andouille ! Et plus vite que prévu ! J'hésite à allumer ma lampe de secours. Je scrute l'obscurité. La lueur dorée est là sur ma droite. Je me dirige vers elle. Elle semble s’éloigner au fur et à mesure de mes pas. Elle disparaît soudain. Devant moi, la pente remonte , j'ai traversé le cratère. Je me retourne. La lueur est de l'autre côté ! Ce n'est pas possible ! Pas d'affolement. Tenter de la rejoindre me ramènera à mon point de départ, c'est justement mon objectif. Avant de repartir, je procède, comme prévu, à une collecte de la poussière et des graviers qui parsèment le sol à cet endroit. A l'aide des pincettes, je les place dans les poches numérotées de mon scaphandre. Un joli caillou rond bleuté retient mon attention, il rejoint la collection. Puis je fais demi-tour. La lumière est là-bas. Elle semble m'indiquer le chemin du retour. J'avance, la lueur s'éteint brusquement ! Me voici à mon point de départ, je reconnais les traces de ma chute. Je me retourne pour un dernier regard, la lumière est là-bas de nouveau, à l'opposé ! Mais je n'ai pas le temps de jouer. Je dois rentrer au plus vite. Je commence l'ascension de la pente assez raide où j'ai glissé tout à l'heure. Malgré mon entraînement, la fatigue me gagne. Soudain, je trébuche, je tombe en avant, mon épaule droite tape durement le sol pourtant souple. « Oh ! Pauline ! La voix de Francis qui secoue son épaule, ramène brutalement Pauline à la salle du gymnase, tout le monde est parti, je n'avais pas vu que tu étais encore là, j'allais fermer ! Tu dors ou t'es dans la lune ? » Pauline est revenue sur Terre, stupéfaite. Au vestiaire, elle va se rhabiller. Dans la poche de son jogging, elle trouve un joli caillou bleuté.

Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet !
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