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L'histoire
:
Olivia, bien que seule comme tout le monde face aux vraies questions (identité, place à accorder à ses émotions, capacité à bien vivre l'amour et la mort, sens de l'existence), n'est plus si seule que cela depuis qu'elle a décidé de désirer nos défunts, au point de tout faire pour les rendre présents.


Ed. Le Chercheur d'Arbres,
coll. Les orfèvres du théâtre contemporain, n°2
- février 2016
Livre disponible rapidement
Modalités pour son achat
... Cette gageure se réalisant progressivement au prix de quelques hallucinations non vérifiables, déraisons et rêveries, elle se rend vite compte que, pour la réussir, elle se devra d'être elle-même beaucoup plus vivante... un peu comme si ses veines devaient devenir des guirlandes électriques !

Le genre théâtral devient alors idéal pour traiter ce sujet puisqu'il n'a de cesse, par nature, d'interroger et d'explorer les ressorts des dédoublements réussis (personne/rôle), des représentations renforcées et du symbolique visant la magie !

Peut-être, alors, que seraient bien là « tous les outils de la transcendance » dont notre conscience des consciences a hâte, imagine-t-on, de s'emparer !!


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...
Bref,
Mes veines comme des guirlandes électriques : l'équivalent d'un Manuel d'hygiène résurrectionnelle !

Ed. Le Chercheur d'Arbres,
coll. Les orfèvres du théâtre contemporain, n°2
- février 2016
Livre disponible rapidement
Modalités pour son achat |
Extraits
de...
Mes veines comme
des guirlandes électriques
Tangente 11 - Le papillon dans la valise
J'ai tout de l'évaporée
quand j'étudie un hallier de nuages qui passe !
et tourne cette page illustrée,
d'extravagants animaux-cailloux tout de coton tissés traversent mon cervelet-cumulus,
ils se succèdent, ils se poursuivent,
me foulent par leur lenteur et me déplacent avec eux !
– s'acclimater à des forces mouvantes, cela m'aidera-t-il à exister ?
– au pire, je m'en délecterai tant j'adore absorber des splendeurs, magnifiées par leur sommeil ! chut ! pas de bruit !
– là, je peux dire que j'ai vu la perfection : ce paradis éphémère
qui masse et transforme celle ou celui qui s'en réjouit, génoise trois chocolats
mes organes sourient,
mes paupières viennent d'entrer dans le sol,
« devenir harmonieux, c'est épouser en bloc l'insondable », m'est-il apparu soudainement !
aurais-je donc réussi l'épreuve de la ductilité ?
PUTAIN ! QUELLE TONTE !
– aujourd'hui, la nuit tomba plus vite qu'à l'accoutumée,
elle corroda plus hardiment les volumes, vagues de gommes-fantassins fanatiques,
– seul, boire va me permettre de redevenir cylindrique,
un verre après, donc, en toute logique, m'a-t-il semblé, mon être-peau cria toute sa superficie furieuse pour la première fois !
– SIDÉRANT !
– un manque de forêt obscène m'agrippa à ce moment précis,
je m'y rendis tout naturellement,
les yeux à la renverse, c'est ce qu'on aurait tous fait,
et là, une pénombre religieuse me susurre ses équations séminales du style :
« 1 arbre = 1 homme + 1 cercueil ≈ 1 barque en partance »,
– avec de telles données, il me fallut user d'une technique idoine, si je la détaille, ça fait :
« seul ce qu'on apprend et comprend peut resservir »,
ensuite je respirai comme une dératée...
Tangente 15 - L'élastique autour du glaçon
Avoir une sensibilité d'huître, on a beau dire mais ça fera toujours tout vivre en accéléré,
et c'est mon cas !
– finalement, est-ce tenable d'être si exposée ?
– et encore plus dingue quand on me touche : c'est « crise de rire » ou « crise de larmes »,
un « poivre et sel » d'habitude réservé aux cortèges funèbres ! l'explication est qu'à l'intérieur de mon corps, se promènent tous mes organes,
et tanguent-tanguent ces petites bouées pleines de caractère,
en vrai, elles sont autant d'auto-tamponneuses pour mes pauvres poumons !
ça va même jusqu'à étrangler mes phrases du haut,
et je bafouille ! et je bafouille !
à croire que chaque contrariété prend mon cœur pour un trampoline !
et zoup ! zoup ! ensemble, ils se mettent à faire des bonds !
des sauts périlleux à m'en faire péter les coutures,
et des loopings ! des loopings !
ça me dérobe passage des grimaces :
toute ma face se tord ! se contorsionne !
« sangloter pour ne pas éclater » serait saignée bien salutaire,
mais cette idée qui m'obsède, ce chemin rédempteur, je ne sais encore où le trouver !
– oui, pleurer toute vanne ouverte, je n'y arrive pas !
plus assez petite ou trop sage pour ça !
une vieille prospérait-elle déjà en moi ?
et pourtant, chialer pour tout remettre à zéro, ça fait quand même rêver, non ?
… en tout cas, ce rêve reste logé quelque part dans ma tête,
– heureusement, qu'en attendant, j'ai deviné à quel point la vie était large !
et ça sera ma besogne de la voir aussi large qu'elle l'est !
vais-je seulement y arriver ?
on la dit même infinie…
– ensuite, je respirai goulûment…
– oh ! l'illuminée que je suis ! mais j'avançais, roulant plus que jamais à la croyance…
Tangente 24 - L'oreiller dans le buisson
Olivia est dans un « entre-deux-rêves ».
[...]
OH ! OUI, TOI QUI ME HANTES, QUAND JE T'IMAGINE,
J'AI L'AUBERGINE À ZÉRO !
ET TU ES PARTOUT, DRÔLE D'HIDALGO !
ET PLUS PRÉCISÉMENT AU CŒUR DE MON VERTIGE !...
Elle défaille un instant.
(polémiquant) ET TU TE SERS DE LA MATIÈRE POUR ME PARLER !
ET TU ME PARLES !
ET TOUT SE JAZZE AU POINT OÙ TU TENTES DE T'INTRODUIRE DANS LE TROU DE SERRURE DE MES PUPILLES,
– EH OUI ! TU VIENS D'Y ARRIVER ! C'EST QUE TU ES MOTIVÉ !
– OH ! COMME JE CROIS EN TOI ET COMME J'AIME TES CARESSES DILIGENTÉES, CES ASSAUTS À PEINE PERCEPTIBLES !
TU ES L'ASSURANCE MÊME QUE JE VAIS TRANSPIRER, ET TOUT DE SUITE APRÈS, JE TRANSPIRE !
BRAVO ET MERCI POUR CETTE OVERDOSE DE VÉRITÉ !
– (exaltée) EH, TOI, L'INSÉMINATEUR FURIEUX,
SAURAS-TU AUSSI ME REMETTRE UN SACRÉ COUP DE CRAYON LÀ OÙ JE SUIS GOMMÉE !
CAR J'ENTENDS BIEN RALLIER LES BEAUX ET LES GRANDS RÉSOLUS,
LES INDOMPTABLES,
TOUS CES PRATIQUANTS DE L'EUPHORIE MINÉRALE !
– OH ! PRODIGIEUX COMME VOUS M'INSPIREZ !
VOTRE RELIGIOSITÉ ME BOUFFE,
ALORS FAISONS DE SUITE QUELQUE CHOSE OU CALMEZ-MOI !!
OUI, CALMEZ-MOI EN M'APPARAISSANT DE FAÇON PLUS NETTE
ET PLUS RAPIDE !!!
Puis elle choit, essoufflée.
Tangente 43 - L'oignon au bout de la ficelle
(pensive) Rallier l'espèce là où nous nous sommes perdus me taraude sans cesse,
ou plutôt me dépouille et me comble,
est-ce la soif d'universel qui me prend ?
– S'IL TE PLAÎT, LÂCHE TON VERRE DE LARMES, MON BRAVE,
ET DÉCOLLE-MOI LES MUSCLES, AÈRE-MOI DONC LES TISSUS POUR QU'ON SE METTE À ONDULER TOUS AZIMUTS !
C'EST VRAI ÇA, SI TU TIRES SUR MA CROUPE, MES JAMBES VONT SE LEVER !
ENSEMBLE, NOUS ALLONS ÉGRENER TOUTES LES SENSATIONS, QU'ELLES SOIENT RÉPERTORIÉES OU NON ! JE TE LE PROMETS ! ÇA PEUT MÊME TE RÉVEILLER !
EN TOUT CAS, MOI, JE M'Y EMPLOIERAI !
SURTOUT MAINTENANT QUE, TOUT AUTOUR DE NOUS, LES OBJETS SE SONT MIS À LÉVITER !
– (en colère) MAIS EN DOUTERAIS-TU ? EN DOUTERAIS-TU ?
(passionnée) Le sol se déroba et nous connûmes une joie qui surclassa l'univers du tendon précaire !
– OH ! SUAVE ANGE GARDIEN ! ÉTREINS-MOI :
NOS SEXES SERONT NOS POINTS D'APPUI
EN PLUS D'ÊTRE NOS PORTES D'EMBARQUEMENT,
NOS ORIFICES MARQUANT LES FRONTIÈRES DU SEUL RÊVE FRANCHISSABLE QUI SOIT PERMIS !
JE VAIS DONC BRAIRE POUR QUE TU T'ENGAGES DANS LE MIEN !
– ALLEZ, PROFÈRE ENCORE QUELQUES GAZOUILLIS ÉTERNELS À MES OREILLES-ENTONNOIRS
POUR QU'ON SE SENTE COMME RÉINCARNÉS,
et nous le fûmes indiscutablement, je m'en rappelle très bien !
mes yeux comme jamais désherbés arboraient un visage de paradis,
un « paradis-renouvelable-à-vie » comme on en voit aux musées, sur les tapisseries !
ce sentiment, je peux même le chanter !
Et elle fredonne un air sensationnel.
Des nerfs supplémentaires me sont poussés !
une sorte de résurgence animale que j'appellerai « foi », pour rester pratique,
– en tout cas, je me réveillai… un peu comme si j'étais plusieurs !
et là, il y aurait eu de quoi tomber dans les vapes !
en fait, je n'en étais vraiment pas loin,
– vais-je tenir encore longtemps ?
– zut ! encore un doute persifleur, un de ces doutes errants, un fil de camisole !...
Tout bien considéré, sortit de sa bouche, cette fois-ci, une chanson glorieuse bien que de petits rires amusés et nerveux la déstructurassent très rapidement !
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