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C'est l'histoire formidable d'Emma et Eugène qui vont devoir domestiquer leurs doutes afin de gagner en expérience, ce qui affermira leur conscience !

Mieux, ils tenteront même de se transcender (s'abstraire) afin de vivre une poésie qui tend de plus en plus à se sublimer en réalité.

 

 

 

Editions L'Harmattan,
coll. L'Instant théâtral
, mars 2006
Livre disponible rapidement - Modalités pour son achat.

Autant dire que j'ai décidé d'écrire une pièce profonde et simple à la fois, un cas d'espèces relevant d'une tension de jeu continue (infusion d'un après-drame).

 

 

 

 

 

Ah, dernière chose : dans cette pièce, le décor n'est que du sable et quelques cailloux, et c'est vraiment tout, alors imaginez...

 

... imaginez toute la simplicité que ce dénuement impose comme s'il s'agissait de revenir aux vérités premières, loin de toute évidence apprise.
En tout cas, tel est le registre qu'Emma et Eugène vont désormais adopter, nécessairement !

 

 

 

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L'auteur aurait dit :
"J'espère qu'à la fin de la pièce chacun aura la folie de développer sa capacité à imaginer. Mais irons-nous, à l'instar de nos deux protagonistes, jusqu'à nous souhaiter de vivre une poésie, celle qui tend de plus en plus à se sublimer en réalité ?"
 
 

Editions L'Harmattan,
coll. L'Instant théâtral
, mars 2006
Livre disponible rapidement - Modalités pour son achat.

 

Extraits de...

Tout recommencer sur Titan.

Scène quartrième - Vitale déclaration.


Il : Si tu savais Emma
tout ce qu'ai vu sur Titan, je,
toute la vie qu'y ai trouvée, je…
(Plus intime :) Vois ce corps qui a voyagé, Emma,
le mien,
son dessin,
sa patine,
ce qu'il en resterait si étais loin, je,
tout,
ce que tu en prendrais si étais près, je,
tout,
ce que tu en comprendrais si nous acceptions d'être presque isocèles,
un temple d'espoir,
un temple d'espoir,
vois l'immensité qu'on en retirerait,
ce pari pour la chair requalifiée,
cette promesse de vitrail, veux dire, je,
ce qu'on aimerait en retenir,
la vie qui s'annonce,
la vie qui s'annonce,
cette vérité,
un cristal éclot,
des animaux gambadent,
en moi parpue, darelette et émanglom,
désire-moi de toute ta peinture,
au ton de ton amour,
nous allons y croire,
nous allons y croire,
soyons sérieux :
(solennel) à nos corps qui chauffent parce que ne saurais dire mieux, je,
à ces corps débordant les corps, comment te le promettre,
à mon corps qui vit avec le tien, ça c'est sûr,
à nos corps qui font le lit des esprits, à ces petits soldats de la conscience,
à notre sagesse qui gardera toujours ce prétexte pour travailler l'infini,
car nous sommes inachevés, Emma,
par hypothèse, tu m'entends,
c'est notre plus grande chance, notre seul pari gagnant, - mais comment fais-tu pour rester aussi concentrée ?
- serai plus que ton regard, je, y tacherai, je, en permanence,
aurai la liberté contagieuse et bavarde, je, quel imparfait fais, je,
en serai serein, si si, serein, je, te le promets, je,
serai en plus énigmatique !
apprendrai à me taire !
serai la vie dans la vie !
possible prête-main !
intarissable pousse-verbe !
l'influx !
le témoin actif !
et même tout ce qu'il y a de bien dans "rien de ce qu'il nous faut" !
aurai la vraisemblance du masque qui s'anime parce qu'il épouse ton visage, je, t'assure, je !
serai le gant qui réalise qu'il est ta peau !
serai cette robe qui habille ta timidité !
serai cet homme que le désir consacre et que la femme parachève ! …

(Pleurant de joie vu l'excès de ses révélations)
Emma, remplis tout mon corps, je,
à cet instant où te parle, je,
remplis tout mon corps, je,
ne me suis jamais senti si global, je, en tout point global, heureux, c'est l'adresse de ma joie, quel royaume !
t'aime, je !
t'aime Emma, je !
mon voyage m'a donné l'ossature du partage,
suis à présent complètement prêt à tout, près de toi,
comme une averse qui cherche à retrouver sa Source,
comme une goutte qui sait qu'elle participe à l'abondance,
comme si nous étions perdus dans une forêt rouge, t'aime Emma, je,
comme si nous ne pouvions rien faire contre l'éternité,
ton silence a mis de l'ordre dans mes phrases, merci Emma,
ton écoute me permet de trouver mes mots, de les créer, t'aime, je,
et dire que pourrais aussi me taire, je,
pour que tu m'envahisses,
que tu m'envahisses
pour que puisse ensuite te louer, je,
mais te loue déjà, Emma, je,
te loue déjà car …
(très ému) t'aime Emma, je, ne te le dirai jamais assez bas assez fort, trop bas trop fort, je,
t'aime comme une fleur qui pense retenir la Terre entière, je,
t'aime comme une pierre qui n'attend rien pour éclore, je, la belle idée,
t'aime comme un oiseau qui, parce qu'il vient de se poser pour la deuxième fois, t'offre ses ailes, je,
t'aime comme un cheval qui croit qu'il a autant de pattes que d'empreintes et ce depuis qu'il est né, tu n'as pas fini de t'en émouvoir, moi non plus, je,
t'aime comme le poisson qui voit à la surface de l'air les oiseaux nager à l'envers, je,
t'aime quoi, je, t'aime comme le papillon qui bouge ses ailes pour que ton regard ne se pose jamais, je,
t'aime comme le cerf qui sait que ses bois sont faits pour collecter tes baisers en forme de couronnes, la signature de tes lèvres, je,
t'aime, je, comme si étais poète, je,
t'aime comme s'il ne tenait qu'à toi qu'on généralise la poésie, je,
t'aime comme si l'avenir s'ennuyait de ne pas nous connaître et comme s'il ne voulait plus qu'une chose : y remédier,
comme si te comprenais, je,
comme si on ne savait rien, - mais tu ne bouges toujours pas, merci de m'approuver !
- comme si on s'attendait à tout,
comme si la vie était simple,
- comme la vie est simple, Emma, comme la vie est simple !
- le rêve n'étant plus nécessaire,
plus nécessaire pour s'en accommoder [...]



Scène huitième - Donner un toit à nos intimités conjuguées, vivons

Ambiance resserrée sur la vie, là où l'intimité devient exclusive… interpersonnelle.

[...]

Ils s'allongent.

Il : N'est-ce pas bon d'épouser la Terre, Emma,
loin de la salive des ombres,
loin des morsures du doute,
les oreilles contre le sol,
nous sommes guéris,
attendons maintenant
qu'un rêve de passage
nous y fasse entrer… Voilà !
- Emma, je te présente
nos entrailles,
nos ancêtres
et la fierté qu'on a de les prolonger !

Elle : Oui, Eugène, ce voyage me va, ne ralentis pas, je tiens le rythme, je ne veux rien manquer de tout ce qui se joue là entre toi et moi, serait-ce encore nous, là !

Il : Est alors venu le temps
de déramer ensemble nos viscères
en tout point coordonnées,
nos narines n'ont-elles pas
jusqu'à présent
en même temps
pelleté le monde ?
Vois comme nous pouvons
nous en assurer,
cela n'inspire-t-il pas confiance
que de savoir que chaque chose
mérite sa place,
son instant,
son absence
et sa possible résurgence, Emma ?!

Elle : Et aussi son mystère, Eugène,
n'est-ce pas?

Il : Oui, son mystère, Emma !

Elle : As-tu deviné, Eugène,
que je viens de me rendre compte que ta peau est montée comme une terrasse
et que ton corps maintenant très proche du mien peut nous mener très très loin,
- mais où es-tu, Eugène, j'ai des cheveux à volonté ?!

Il : Là, Emma, au revoir nos habits,
à terre nos empreintes de corps !
soyons vrais, nus !

Elle : Oui, entrons dans la réalité de l'intimité,
les miens tu les as comptés,
tu as trouvé qu'il y en avait beaucoup
et peu à la fois, je le sais,
et tu le sais que je le sais,
l'impatience te révèle,
l'amour nous devance
les tiens, les aurais-tu déjà enlevés, pratique de gymnaste !?

Il : Et voilà qu'on se tord, qu'on erre, qu'on se dilate et qu'on s'élève, Emma !

Elle : Avec toi, comme jamais,
je m'évade
dans le parfum d'une journée
qui se défait,
les premières moiteurs,
la folie de l'urée !
Eugène, cette échappée continue !

Il : Si "transe" il y a,
"certitude qu'on se retrouve" je confirme !
Je te présente mon corps, Emma,
il est entièrement habité,
j'en suis le propriétaire,
je veux dire que
je suis davantage sensible à domicile,
je compte te faire tous les animaux de Titan !

Elle : Ne parle pas de ce que je suis en train de connaître, Eugène..

[...]

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